ATTAC appelle à signer la pétition "Spéculation et crises"

jeudi 3 avril 2008.
 

Chers amis,

L’affluence en ligne pour signer la pétition "Spéculation et crises : ça suffit !" a été telle vendredi matin que le serveur a explosé et que le site n’a pas été accessible samedi et une partie de dimanche. A l’heure actuelle, après changement de serveur, la pétition est de nouveau accessible. Néanmoins, nous ne sommes pas encore certains de récupérer les 5200 premières signatures de la première journée (jeudi et les premières heures de vendredi). Aussi, si vous aviez signé la pétition avant le crash, nous vous demandons de renouveler votre signature. Il n’y aura pas de risques de doublons. Le succès remporté dès les premières heures par cette pétition européenne, relayée simultanément par plusieurs journaux français et étrangers, montre l’attente d’une action contre la financiarisation de l’économie mondiale. Cette pétition dont le sens est expliqué plus en détail dans le texte de présentation "Pourquoi cette pétition ? ", est le début d’une mobilisation citoyenne. En particulier, Attac prépare avec les autres Attac d’Europe une campagne pour mettre en cause la libre circulation des capitaux, l’absence de contrôle public du système bancaire, notamment des banques centrales, les paradis fiscaux, etc., en un mot la financiarisation de l’économie qui détruit peu à peu les sociétés, au Nord comme au Sud.

Nous vous appelons donc à diffuser et faire signer cette pétition, à vous saisir du matériau de campagne déjà élaboré, à le compléter et à amplifier un travail de terrain afin que les citoyens se saisissent de cette question. Par ailleurs, toutes les associations, syndicats, et organisations politiques de France et d’Europe, sont invités à faire connaître leur signature à l’adresse attacfr@attac.org. Une page sera mise en ligne sur le site pour rendre compte de ces soutiens.

Attac France signe cette pétition.

http://www.stop-finance.org

De nombreux économistes et des journaux, dont Publico (Espagne), Il Manifesto (Italie), Die Tageszeitung (Allemagne) ont lancé un appel contre la spéculation financière que nous reproduisons ci-dessous. On trouvera tous les éléments d’information, dont la liste des signataires, sur le site : www.stop-finance.org

1) Un appel contre la spéculation financière

Spéculation et crises : ça suffit !

La finance déréglementée détruit les sociétés.

Silencieusement, au quotidien, quand les actionnaires pressurent les entreprises, c’est-à-dire les salariés, pour en extraire davantage de rentabilité, au Nord comme au Sud. A grand spectacle et avec fracas dans les crises aiguës où se révèlent brutalement les invraisemblables excès de la cupidité spéculative et leur contrecoup sur l’activité et l’emploi. Chômage, précarisation, accroissement des inégalités : les salariés et les plus pauvres sont voués à faire les frais soit de la spéculation, soit des nuisances du krach qui s’ensuit.

Depuis deux décennies, le cours de la finance mondiale n’est qu’une longue suite de crises : 1987, krach boursier ; 1990, crise immobilière aux Etats-Unis, en Europe et au Japon ; 1994, krach obligataire américain ; 1997 et 1998, crise financière internationale ; 2000-2002, krach internet ; 2007-2008 enfin, crise immobilière et peut-être crise financière globale.

Pourquoi une telle répétition ? Parce que toutes les entraves à la circulation des capitaux et à l’« innovation » financière ont été abolies. Quant aux banques centrales qui ont laissé enfler la bulle, elles n’ont plus d’autre choix que de se précipiter au secours des banques et des fonds spéculatifs en mal de liquidités.

Nous n’attendrons pas la prochaine crise sans rien faire et ne supporterons pas plus longtemps les extravagantes inégalités que la finance de marché fait prospérer ni les dangers qu’elle fait courir à tous. Parce que l’instabilité est intrinsèque à la déréglementation financière, comment les dérisoires appels à la « transparence » et à la « moralisation » pourraient-ils y changer quoi que ce soit - et empêcher que les mêmes causes, de nouveau, produisent les mêmes effets ? Y mettre un terme suppose d’intervenir au cœur du « jeu », c’est-à-dire d’en transformer radicalement les structures. Or, au sein de l’Union européenne, toute transformation se heurte à l’invraisemblable protection que les traités ont cru bon d’accorder au capital financier.

C’est pourquoi nous, citoyens européens, demandons l’abrogation de l’article 56 du Traité de Lisbonne, qui, interdisant toute restriction à ses mouvements, offre au capital financier les conditions de son emprise écrasante sur la société. Et nous demandons également que soit restreinte la « liberté d’établissement » (art. 48) qui laisse opportunément au capital la possibilité de se rendre là où les conditions lui sont le plus favorables, et permettrait ici aux institutions financières de trouver asile à la City de Londres ou ailleurs.

Si par « liberté » il faut entendre celle des puissances dominantes, aujourd’hui incarnées dans la finance, d’asservir le reste de la société, disons immédiatement que nous n’en voulons pas. Nous préférons celle des peuples à vivre hors de la servitude de la rentabilité financière.

2) Stop à la prise d’otage ! Appel Là-bas si j’y suis

D’accord, une fois de plus, nous, les contribuables, nous vous viendrons en aide, à vous les artificiers de la finance... qui oubliez pourtant de vous souvenir que nous existons lorsque le soleil brille sur vos portefeuilles d’actions.

D’accord, nous paierons, mais cette fois-ci, on change tout ! Et c’est nous qui indiquons la sortie dans le théâtre en feu ! La privatisation des profits et la socialisation des pertes... c’est bon, nous connaissons maintenant. La spéculation et la crise, ça suffit : passons à autre chose.

Avec Frédéric Lordon, membre du collectif d’économistes qui appelle à signer une pétition pour imposer une transformation profonde du système financier - lequel ne manquera pas de préparer une nouvelle crise une fois celle-ci résorbée -, "Là-bas si j’y suis" passe à l’action.

AMGs de tous les pays : signez et faites signer !


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