Débat au Sénat sur la sauvegarde et la transmission des langues régionales ou minoritaires : BUTOR ET DEMI

vendredi 23 mai 2008.
 

Il y a eu un débat mardi 13 mai dernier au Sénat autour d’une question orale avec débat posée par Nicolas Alfonsi (sénateur rdse) à la ministre de la culture et de la communication à propos de la sauvegarde et la transmission des langues régionales ou minoritaires. J’y suis intervenu à la tribune. Mon intervention comme tout le débat est accessible sur le site du Sénat . Bien sûr, j’exprime un point de vue engagé. Je l’ai argumenté avec autant de soin que je le pouvais. J’ai reçu en retour l’habituelle série de mises en cause que des fanatiques m’adressent dans ce genre de circonstances avec la non moins traditionnelle mise en circulation d’interprétations abusives de mes propos. « Tous ceux qui sont en quête d’identité et d’unité ethnique ont besoin d’ennemis » affirme Samuel Huntington le théoricien du « Choc des civilisations » pour décrire la stratégie des groupes ethnicistes, reprenant à son compte l’adage grossier selon lequel : « A moins de haïr ce qu’on n’est pas, il n’est pas possible d’aimer ce qu’on est » Cette fois-ci il y a une nouveauté.

Un député socialiste du Finistère, Jean-Jacques Urvoas, me met en cause sur son blog. Le montage de mes propos (avec guillemets mensongers à l’appui) est d’une telle malveillance et si manipulatoire qu’il me paraît extrêmement révélateur d’un état d’esprit. J’ai été très stupéfait de voir comment sa note considère comme acquis non seulement que je soutiens le régime chinois mais que je me prépare à soutenir le régime birman bientôt. Ces propos et les mots utilisés pour me désigner ont une tonalité nauséabonde. Elle n’est pas seulement blessante pour le militant de gauche que je suis. Elle révèle une étrange culture de référence. Je trouve également très significatif le contenu et le ton sur lequel sont faits les commentaires des violents qui approuvent ses propos alors même qu’ils ont eu le moyen de vérifier eux-mêmes l’inanité du montage d’Urvoas en allant vérifier mes propos sur le site du Sénat. Je recommande la découverte de ce visage du folklore local de la haine ethniciste. Le journal « le Télégramme de Brest », a aussitôt jugé intéressant de publier en intégrale la note d’Urvoas. Bien sûr il n’a pris aucun contact avec moi, ni vérifié si ce que disait le député était exact.

Je publie donc ici à la suite d’une part la note du député Urvoas, en premier, ensuite le texte de mon discours tel que le reproduit le journal officiel des débats, puis enfin le texte du « Télégramme de Brest ». J’estime que la confrontation de ces trois textes vaut mieux que bien des démonstrations sur le fonctionnement du lobby ethniciste. Leur méthode est la suivante : les ethnicistes ne répondent jamais aux questions posées. Au lieu et place d’une confrontation d’arguments raisonnés, ils substituent une posture victimaire : ils sont la Bretagne, quiconque ne partage pas leur thèse est un ennemi des bretons et veut la mort de la culture et de la langue régionale. Un palier de décompression est nécessaire pour faire retour au réel après une immersion dans leur névrose identitaire. Bien sûr ils ne sont pas la Bretagne. Seulement une partie de son opinion. Bien sûr le refus de la Charte des langues régionales n’a rien à voir avec la négation des langues et cultures régionales. Tout cela je l’ai dit et expliqué à la tribune du Sénat sans aucune ambigüité. Cela ne rend que plus révélateur ce que signifie en réalité le texte d’Urvoas. Mes amis sur place me disent de n’en tenir aucun compte. Jean-Jacques Urvoas, récemment battus dans le vote des militants de sa fédération et contraint à la démission du poste de premier secrétaire fédéral serait en recherche d’une bagarre identitaire pour se ressourcer comme porte drapeau local. Je ne sais pas du tout si c’est vrai. Je sais seulement qu’il est comme moi parlementaire de la République française et que ses paroles ont donc un sens de portée nationale, destiné à la réflexion de tous, bien au delà de sa circonscription.

SOUS LE TITRE : BUTOR

D’abord donc le texte du blog d’Urvoas à mon sujet. "Voilà un élu qui n’honore pas sa fonction. Il y a quelques jours, nous avions découvert l’étendue de ses connaissances concernant les relations sino-tibétaines. Il vient de démontrer, lors d’un débat au Sénat, qu’il était tout aussi compétent en matière de langue bretonne. Dans cette subtilité qui n’appartient qu’à lui, et qu’heureusement personne ne songe à lui disputer, il vient d’émettre un jugement à l’emporte-pièce dont il est certes coutumier, mais qui ne le rend pas pour autant recevable. « La langue bretonne, a-t-il assené est celle qui résulte du dictionnaire dit unifié de 1942, qui se substitue aux cinq langues bretonnes existantes. » Il s’ensuit fort logiquement à ses yeux que le breton dont il est aujourd’hui fait usage dans la région est la langue de la "collaboration" et que les écoles qui l’enseignent, à l’instar de Diwan, sont des « sectes »... Que répondre à ce tissu d’insanités sinon que ce petit monsieur, à dessein ou non, confond langues et dialectes, que le breton unifié n’a pas plus de raison d’être marqué au fer rouge de la collaboration que la fête des mères, instituée par le maréchal Pétain en mai 1941, et que si les écoles Diwan devaient être qualifiées de sectes, ce seraient bien les premières qui n’honoreraient ni idole, ni gourou. Ces propos diffamatoires n’engagent évidemment que lui, et démontrent à nouveau, l’irrationalité d’une idéologie nationaliste qui, d’où qu’elle vienne, mérite d’être condamnée sans détours. Je regrette qu’il ne se soit pas trouvé une voix socialiste, par exemple, bretonne pour lui répondre."

MON INTERVENTION A LA TRIBUNE DU SENAT

"Monsieur le président, madame la ministre, mes chers collègues, en montant à cette tribune, je suis persuadé que, quels que soient les points de vue que vous exprimez sur ce sujet, tous ici vous vous sentez aussi patriotes que moi-même, aussi attachés à l’unité et à l’indivisibilité de la République française que je le suis et dignes continuateurs du progrès constitué par l’ordonnance de Villers-Cotterêts : ce texte a établi le français comme langue du royaume, permettant à chacun de se défendre, de témoigner, d’attaquer en justice et d’être compris par les autres.

Mais l’homme qui s’exprime en cet instant, fier d’être jacobin, ne parlant que la langue française pour s’adresser à vous ou bien l’espagnol, langue de ses grands-parents, et qui, s’il devait apprendre une autre langue, choisirait l’arabe, langue minoritaire la plus parlée dans la région d’Île-de-France dont il est l’élu, ne vient pas devant vous pour discuter de la question de savoir si l’on est pour ou contre les langues régionales - ce qui est absurde - ou, pire encore, si l’on est pour ou contre la diversité culturelle : il s’agit de savoir si le cadre légal existant est adapté, car il en existe déjà un, ou si la France a besoin de ratifier la Charte européenne des langues régionales ou minoritaires pour faire progresser la diffusion de celles-ci.

Pour ma part, je n’accepte pas la caricature qui voudrait faire croire que la République française réprime ou méprise les langues régionales. Ce n’est pas vrai ! La France s’est dotée dès les années cinquante d’un cadre législatif très favorable aux langues régionales ; elle était même en avance sur beaucoup de pays d’Europe à cet égard.

La loi du 11 janvier 1951 relative à l’enseignement des langues et dialectes locaux, qui porte le nom du socialiste Maurice Deixonne, a officiellement autorisé et favorisé l’apprentissage des langues régionales de France dans l’enseignement public : le basque, le breton, le catalan et l’occitan, auxquels se sont ajoutés ensuite le corse en 1974, le tahitien en 1981, et quatre langues mélanésiennes en 1992. De sorte qu’aujourd’hui, et depuis 1970, tous les élèves qui le souhaitent voient ces enseignements pris en compte pour l’obtention du baccalauréat.

La loi Toubon de 1994 a confirmé ce cadre légal favorable et Lionel Jospin, par la loi du 22 janvier 2002, a mis des moyens particulièrement importants à la disposition de l’enseignement de la langue corse, si bien que quiconque le veut peut suivre un enseignement en corse à l’école, au collège et au lycée, à raison de trois heures par semaine.

L’État a aussi contribué, en lien avec les collectivités locales qui le demandaient, à rendre possibles les signalisations routières bilingues, ce qui permet, dans certains départements, de pouvoir enfin lire les indications rédigées en français, qui étaient jusque-là surchargées de graffitis. Par ailleurs, de nombreuses régions font preuve d’innovation pour favoriser le développement des cultures et des langues régionales.

Par conséquent, rien dans le cadre légal et réglementaire actuel, ni dans la pratique effective, n’est de nature à brider la pratique et la transmission des langues régionales. Et il n’existe pas une voix en France - pas même la mienne ! - qui s’oppose à ce que soient pratiquées les cultures ou les langues régionales. Si le nombre de locuteurs diminue et si leur âge moyen s’élève, il faut en chercher la cause ailleurs que du côté de la République et de la loi !

La Charte européenne des langues régionales ou minoritaires n’est pas un remède acceptable. Elle est loin de faire l’unanimité en Europe. Contrairement à ce que l’on entend souvent, trop souvent, la France n’est pas l’un des « rares » pays européens à ne pas avoir ratifié cette charte. Quatorze pays membres du Conseil de l’Europe ne l’ont pas signée, dont la Belgique, le Portugal, la Grèce ou l’Irlande, qui ne sont pas des États réputés liberticides. Je pense que personne ici n’a l’intention de comparer le comportement de la République française, quels que soient ses gouvernements, à ceux des gouvernements des pays baltes qui, eux, procèdent à une revanche linguistique à l’égard des russophones.

Parmi ceux qui ont signé cette charte, comme la France, dix États ne l’ont pas ratifiée, dont l’Italie. Au total, vingt-quatre pays membres du Conseil de l’Europe se refusent donc à rendre applicable cette charte sur leur territoire. Cela peut être attribué non pas exclusivement à leur mépris pour les langues régionales minoritaires, mais probablement à d’autres causes ; j’évoquerai l’une d’entre elles tout à l’heure. La France est donc loin de constituer un cas particulier.

La France applique déjà beaucoup d’articles de la charte sans avoir besoin de la ratifier. Vous savez qu’il existe deux types de dispositions : les préconisations impératives et celles qui sont optionnelles. Un grand nombre de préconisations impératives sont déjà appliquées ; je n’évoquerai, pour l’exemple - je vous en épargnerai la lecture -, que les articles 7-1-f, 7-1-g et 7-2. Parmi les préconisations optionnelles que la France respecte, on peut citer les articles 8-1-b, 8-1-c, 10-2-g.

Il n’est donc pas vrai que nous ayons besoin de ratifier la charte pour en appliquer les dispositions qui ne sont pas contraires à notre Constitution, et c’est de celles-ci qu’il faut parler !

J’ajoute, ayant été ministre délégué à l’enseignement professionnel et ayant eu à connaître de cette question, que la définition des langues minoritaires donnée par la charte est extrêmement discutable et confuse.

J’observe qu’elle exclut de son champ d’application toutes les langues des migrants - je pense à l’arabe, à la langue berbère et à bien d’autres - comme si les citoyens qui les parlent du fait de leurs liens familiaux, alors qu’ils sont Français, devaient considérer ces langues comme des langues étrangères, comme si l’on demandait aux Algériens, aux Sénégalais, aux Maliens et à combien d’autres de considérer la langue française comme une langue étrangère à leur culture ! (Mme Alima Boumediene-Thiery s’exclame.) Pourtant, c’est ce que fait cette charte !

Cette définition extrêmement confuse aboutit à ce que certaines langues soient reconnues comme minoritaires dans un pays et ne le soient pas dans l’autre, alors qu’elles sont parlées dans les deux pays dans les mêmes conditions. C’est le cas du yiddish, reconnu comme langue minoritaire aux Pays-Bas, mais pas en Allemagne ou dans certains pays de l’Est où il est tout autant parlé.

Cette définition très floue peut être, finalement, discriminatoire et elle aboutit à des reconstructions de l’histoire. Je veux bien, chers collègues, que l’on parle de la langue bretonne, mais encore doit-on préciser qu’elle résulte du dictionnaire dit « unifié » de 1942 et qu’elle se substitue aux cinq langues qui existent réellement dans la culture bretonne.

M. Gérard Le Cam. C’est vrai !

M. Jean-Luc Mélenchon. À cet instant, je ne ferai mention ni du fait que l’auteur dudit dictionnaire est un collaborateur des nazis, qui a été condamné à l’indignité nationale, s’est enfui et n’est jamais revenu dans notre pays, ni des conditions dans lesquelles ce dictionnaire a été rédigé et financé à l’époque.

La définition retenue par la charte aboutirait, par exemple, à des absurdités concernant le créole, et bien injustement. Je me souviens d’avoir demandé, en tant que ministre délégué à l’enseignement professionnel, quel créole on devait enseigner ; j’y étais prêt, car cela facilitait l’apprentissage des élèves. Eh bien, trois ans après, je n’avais toujours pas de réponse, parce qu’il n’y a pas un créole, mais des créoles ! Par conséquent, on est amené à choisir, trier, exclure, discriminer de nouveau au moment où l’on croit intégrer. Ce n’est pas pour rien que nos institutions écartent ce type de charte !

Enfin, j’aborde ce qui constitue pour moi le cœur du problème. Il ne s’agit pas de dire que la sauvegarde des langues et cultures régionales nous pousse sur la pente qui conduit automatiquement à la sécession, au particularisme et au communautarisme. Telle n’est pas mon intention ! Mais j’ai bien l’intention de dire que le risque existe. Il ne saurait être question, sous prétexte de respect de la diversité culturelle, d’admettre un point en contradiction absolue avec la pensée républicaine : il n’y a pas lieu de créer des droits particuliers pour une catégorie spécifique de citoyens en raison d’une situation qui leur est propre.

Le fait de parler une langue différente ne suffit pas à instituer des droits particuliers en faveur de ses locuteurs ! Or c’est ce que prévoit explicitement la charte : il s’agit d’encourager la pratique de ces langues « dans la vie publique et la vie privée ». S’agissant de la vie privée, je rappelle que le caractère laïque de notre République interdit que les institutions gouvernementales et étatiques fassent quelque recommandation que ce soit concernant la vie privée des personnes.

Quant à la vie publique, il est précisé que les États doivent « prendre en considération les besoins et les vœux exprimés par les groupes pratiquant ces langues ».

À l’évidence, ce texte a été écrit à l’intention de pays où des secteurs entiers de la population parlent une autre langue que la langue nationale et seulement celle-là, comme c’est le cas des minorités hongroises ou autres, qui existent dans divers pays de l’Union européenne. Mais en aucun cas il n’a été écrit pour la France, car dans quelles conditions peut-on désigner les représentants de ces groupes ? Va-t-on maintenant élire des représentants des locuteurs de telle ou telle langue ? Non ! C’est en totale contradiction avec l’idée d’égalité républicaine !

Il ne peut être question de faire bénéficier de procédures en langues régionales devant les autorités judiciaires, comme le prévoit l’article 9 de la charte, ou devant les services publics, comme le décide l’article 10. Témoigner, poursuivre en justice, signer des contrats dans une autre langue que la langue française constituerait un recul par rapport à l’ordonnance de Villers-Cotterêts. Pourtant, c’est ce que prévoit cette Charte européenne des langues régionales ou minoritaires !

Le Conseil constitutionnel a donc eu raison de dire, en 1999, qu’en conférant « des droits spécifiques à des “ groupes ” de locuteurs de langues régionales ou minoritaires, à l’intérieur de “ territoires ” dans lesquels ces langues sont pratiquées, [cette Charte] porte atteinte aux principes constitutionnels d’indivisibilité de la République, d’égalité devant la loi et d’unicité du peuple français. »

Après l’exposé de ces raisons juridiques, philosophiques et républicaines, je voudrais enfin souligner, d’une façon plus personnelle, qu’il ne saurait être question de ne pas tenir compte de l’origine de la charte, à l’heure où beaucoup prétendent, à la suite de Samuel Huntington et de sa théorie du choc des civilisations qui est aujourd’hui la doctrine officielle d’un certain nombre de stratèges de la première puissance mondiale et de quelques autres pays, que, dorénavant, « dans le monde nouveau, la politique locale est “ethnique”, et la politique globale “civilisationnelle” ».

Cette origine, sans doute nombre de mes collègues l’ignorent-ils ; c’est pourquoi je veux la leur apprendre. La charte, adoptée en 1992 par le Conseil de l’Europe, a été préparée, débattue et rédigée par plusieurs groupes de travail de cette instance qui étaient animés par des parlementaires autrichiens, flamands et allemands tyroliens. Leur point commun était d’être tous issus de partis nationalistes ou d’extrême droite et d’être membres de l’Union fédéraliste des communautés ethniques européennes, la FUEV selon l’abréviation allemande. Cette organisation est aujourd’hui dotée d’un statut consultatif au Conseil de l’Europe, et elle se présente elle-même comme la continuatrice du Congrès des nationalités, instrument géopolitique du pouvoir allemand dans les années trente ! Un des principaux laboratoires de l’élaboration de la charte fut ainsi le groupe de travail officiel du Conseil de l’Europe sur la protection des groupes ethniques, dont la création a été obtenue par la FUEV et qui est également connu pour ses travaux sur le « droit à l’identité », le Volkstum.

Pour toutes ces raisons, la République française n’a donc rien à gagner à modifier sa Constitution pour ratifier la Charte européenne des langues régionales ou minoritaires. Elle ne pourrait que se renier en le faisant. Elle doit, tout au contraire, continuer sa politique bienveillante et intégratrice, qui donne aux cultures et aux langues régionales toute leur place dès lors que la République est première chez elle ! (Applaudissements sur certaines travées du groupe socialiste et de l’UC-UDF)."

LE TELEGRAMME DE BREST

Le journal le « Télégramme » reproduit la quasi totalité de la note du blog de Jean-Jacques Urvoas, accréditant ainsi la réalité du raisonnement que me prête le député et de la citation mensongère, entre guillemets sur la « langue de la collaboration ». Comme on le sait, les journalistes vérifient les informations et les sources de celles-ci avant de publier. J’en déduis que si le rédacteur en chef a considéré la vérité comme négligeable dans cet échange c’est peut-être qu’il avait un autre objectif. En l’occurrence il s’agirait de politique locale. La situation serait destinée à illustrer les « tensions entre élus socialistes » qui font le titre. Car les regrets de fin de note de Jean-Jacques Urvoas sur les voix bretonnes socialistes qui ne m’ont pas répliqué visent en fait les sénateurs socialistes du département qui viennent d’infliger un camouflet au député Urvoas également Premier secrétaire de la fédération socialiste du Finistère en battant sa liste à l’investiture des sénatoriales.

« Jean-Jacques Urvoas, député socialiste de Quimper, vient de répondre vertement, sur son blog, à Jean-Luc Mélenchon, sénateur socialiste, qui a qualifié Diwan de « secte », lors d’un récent débat sur les langues régionales au Sénat, le 14 mai. La réponse de Jean-Jacques Urvoas est cinglante.« Voilà un élu qui n’honore pas sa fonction, écrit Jean-Jacques Urvoas. Dans cette subtilité qui n’appartient qu’à lui, et qu’heureusement personne ne songe à lui disputer, il vient d’émettre un jugement à l’emporte-pièce dont il est certes coutumier, mais qui ne le rend pas pour autant recevable. "La langue bretonne, a-t-il assené, est celle qui résulte du dictionnaire dit unifié de 1942, qui se substitue aux cinq langues bretonnes existantes". Il s’ensuit fort logiquement à ses yeux que le breton dont il est aujourd’hui fait usage dans la région est la langue de la "collaboration" et que les écoles qui l’enseignent, à l’instar de Diwan, sont des "sectes"... Que répondre à ce tissu d’insanités sinon que ce petit monsieur, à dessein ou non, confond langues et dialectes, que le breton unifié n’a pas plus de raison d’être marqué au fer rouge de la collaboration que la fête des mères, instituée par le maréchal Pétain en mai 1941 et que si les écoles Diwan devaient être qualifiées de sectes, ce seraient bien les premières qui n’honoreraient ni idole, ni gourou ».En conclusion, Jean-Jacques Urvoas « regrette qu’il ne se soit pas trouvé une voix socialiste, par exemple bretonne,pour lui répondre ».


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