Héraclite (544-484 avant J.C.), premier penseur progressiste et dialectique de la totalité

dimanche 25 mai 2008.
 

- I Opposition dialectique et devenir comme union de contraires.
- III Une approche matérialiste de la réalité.
- IV Le logos, expression et saisie du monde.
- V Savoir et sagesse.
- VI Une théorie de la connaissance.
- VIII Critique des superstitions.
- IX La loi de l’éternelle justice

Suite de Les savants-penseurs grecs avant Socrate – 1/ Les Milésiens et Pythagore

Il est né à Ephèse, aussi en Ionie (Asie Mineure, côte-ouest de la Turquie) à 60 km de Milet. Son livre « Sur la nature » reconstitué en 126 fragments concis, opère un tournant philosophique capital par rapport à la pensée et à l’oeuvre scientifique de ses prédécesseurs de Milet et de Pythagore.

Bien qu’ il ne les ait pas toujours exprimés directement en mots, Héraclite a forgé des concepts philosophiques, allant par couples d’opposés et liés nécessairement : identité et différence (le même et l’autre), être et non-être (un et multiple, tout et non-tout faisant exception ont été explicitement formulés par lui) et les a utilisés :

a- non seulement dans sa vision physicienne du monde où le feu par ses transformations successives et nécessaires structure l’univers (cosmos, en grec : tout organisé en harmonie) en ses éléments et phases, en est le naître et le périr par ses embrasements successifs et réitérés ;

b- mais ils lui ont servi aussi dans le monde des vivants, celui de la vie et de l’activité des hommes où l’opposition de contraires est marquée fortement. Voyez les fragment 8 : « Ce qui est contraire est utile et c’est de ce qui est en lutte que naît la plus belle harmonie ; tout se fait par discorde (lutte). » et fragt 49 a : « Nous entrons et nous n’entrons pas dans le même fleuve ; nous sommes et nous ne sommes pas. »

Ainsi l’image intuitive du feu pour le fonctionnement de l’univers et celle du fleuve pour fixer la fluence de toutes choses dans notre conscience imaginative, ont su et savent encore dans leur vivacité nous interpeller comme vision profonde des choses !

I- Opposition dialectique et devenir comme union de contraires

A- Opposition

Scrutant l’univers aussi bien que le monde des vivants et des humains, Héraclite constate que cet univers est un « cosmos » c’est à dire qu’il est organisé partout en opposition, en unités ou unions de contraires tant

a- à l’échelle cosmique « la nuit devient jour, le jour, nuit ; le chaud, froid et le froid, chaud » ; « l’hiver, été et l’été, hiver » ;« l’eau de mer est à la fois très pure et très impure » ; « sans le soleil, on aurait la nuit. »

b- qu’à l’échelle du monde des vivants et des hommes :

1- individuelle, « la maladie rend la santé agréable, le mal engendre le bien, la faim fait désirer la satiété, et la fatigue, le repos. » ; » toute chose mortelle se disperse et se réunit, s’approche et s’éloigne » et 2- sociale, « s’il n’y avait pas d’injustice, on ignorerait jusqu’au nom de la justice » ; « la guerre est le père de toutes choses et le roi de toutes choses ; de quelques-uns elle a fait des dieux, de quelques-uns des hommes ; des uns des esclaves ; des autres des hommes libres ».

B- Inséparabilité des opposés (contraires)

S’ il y a séparation entre ces opposés, elle n’est qu’apparente pour Héraclite, car en réalité ils sont liés nécessairement. De plus dans cette unité inséparable, qui est donc, pour le dire après Héraclite en termes dialectiques hégeliens (Hegel 1770-1830), union de l’identité et de la différence (scission de l’unité en même et autre), un de ces opposés se transforme ou a- brutalement en son contraire par exemple « la vie en mort, le jour en nuit » ou b- progressivement, « la guerre en paix et la paix en guerre, la justice en injustice et l’injustice en justice ».

II Le cycle tragique de l’éternel retour

Le devenir provenant de la tension des contraires est le cycle du même s’ouvrant sur l’autre et se refermant sur lui-même

1-Héraclite tente de saisir le mouvement des choses comme un devenir mais un devenir qui se referme cycliquement et perpétuellement sur lui-même. Héraclite penseur du réel, essaie de dépasser la simple perception sensible et pénétrant la surface des choses, il croit y découvrir une réalité qui se laisse décrire en unités d’opposition de contraires qui ne cessent de se rejouer dans un cycle perpétuel.

Bien qu’ il pense un monde fini, c’est sans doute sa manière à lui d’y intégrer l’infinité, dans la répétition (rotation sur soi) de cycles identiques…

Il ne se contente pas des opposés en eux-mêmes, chacun de leur côté : la guerre, la paix ; le jour, la nuit ; l’hiver, l’été ; la fatigue, le repos ; la santé,la maladie qui pourraient être isolés « dans une vision immobiliste, figée des choses mais il saisit », par une analyse pénétrante « cette opposition dialectique des choses comme un rythme de l’univers » (Kostas Axelos) qui les tient enchainées, unies et c’est cette tension, ce frottement ou affrontement perpétuel entre deux forces qui crée une alternance où un contraire se transforme en son autre contraire, la guerre en paix, la maladie en santé, le sommeil en veille.

2- Héraclite saisit l’écoulement du temps sous cette forme duelle d’un devenir perpétuel et cyclique où l’opposition ne se réduit pas à deux contraires mais est en fait un triplet, un tourniquet où le déploiement de la tension se relâche d’un côté pour se reformer sur la retransformation du deuxième contraire en son premier opposé. Retour par l’autre, du même au même : guerre – paix- guerre ou jour-nuit- jour, etc.

III Une approche matérialiste de la réalité. Le feu ou les transformations du monde

Principe de l’univers et des choses, le feu est à la fois devenir et mesure par ses transformations.

1- Le feu n’est pas dans le monde, il est le monde, il le constitue ; un peu déjà à la manière élémentaire des atomes de Démocrite au sens où il est élément fondamental dont la structure fusionnelle détient la capacité de se transformer en d’autres éléments et de là de se muer en d’autres formes ; cf fragment 30, « Ce monde-ci, le même pour tous les êtres, aucun des dieux ni des hommes ne l’a créé mais il a été, il est et sera un feu toujours vivant s’allumant avec mesure et s’éteignant avec mesure. »

2- Ce feu n’est pas visible au sens du rayonnement du soleil visible, au sens de sa brillance – le soleil n’est lui, qu’un moment visible de ce feu multiforme ; fragt 16 « Qui se cachera du feu qui ne se couche pas ? »

3 – L’univers est un feu éternel qui s’embrase à intervalles réguliers. Ce feu, moteur perpétuel passe par 4 phases ou états provisoires :

a- d’abord il commence en mer bouillonnante (1) ; qui se divise en terre (2) et air brûlant (3) ;

b- cet air brûlant devient feu visible (4)- le soleil et les astres. Puis ce mouvement du feu s’inverse : le feu redevient air brûlant (1) ; l’air brûlant mer bouillonnante (2) qui redevient pour une moitié (1/2) terre (2) et pour l’autre moitié air (3) et la terre redevient eau liquide (4) d’où sortiront par exhalaison toutes choses ;

Cf fragment 31, « Transformations du feu : d’abord mer bouillonnante (qui est comme la semence de l’organisation du monde) ; de mer, la moitié terre, et la moitié souffle brûlant (air chaud). La terre se dissout en mer liquide et est mesurée selon le même rapport qu’avant de devenir terre. »

Et fragt 76, « Mort de la terre de devenir eau ; mort de l’eau de devenir air ; mort de l’air de devenir feu ; et inversement. »

Le feu dans la pensée d’Héraclite est donc cet élément chimique ou atomique universel qui peut se muer, s’échanger contre toute(s) chose(s) ; sa muabilité s’étend même au domaine humain de l’économie ;

Cf fragt 90, « Toutes choses s’échangent pour du feu et le feu pour toutes choses, de même que les marchandises pour l’or et l’or pour les marchandises. »

Héraclite dans sa vision naturaliste (physicienne de l’univers) se révèle à nous plutôt comme le premier « al-chimiste » pour qui tout élément est transmuable en tout autre ! mais sa vision veut être rationnelle.

IV – Le logos, expression et saisie du monde

Son apport philosophique nouveau réside aussi dans l’immanence (la présence au sein du monde) du « logos » accessible aux hommes. Le logos c’est l’univers, le cosmos (cosmos signifie belle organisation) qui exprime par le discours, dans le langage, sa rationalité, sa structure, le fait qu’il ne soit pas fait n’importe comment, les liens rationnels qui existent en son sein et en font une unité, une cohérence.

Ainsi le logos est 1- un, mais curieusement sans contraire ; 2- éternelle raison ; 3- discours ; 4- explication, 5- raisonnement et 6- développement. Héraclite qui « sait être à l’écoute et voir », explicite le logos, « en divisant – c’est à dire analysant- et reliant chaque chose… c’est à dire, expliquant chaque chose selon sa nature »cf fragment 1.

Il est question ici de viser déjà à l’objectivité en abandonnant toute subjectivité autant que possible puisque le logos est 7- universel donc « commun à tous, bien que la plupart vivent la pensée -à tort pense Héraclite- comme si chacun avait une intelligence particulière. » (fragt 2)

Enfin comme le fleuve est la métaphore qui exprime la fluence des choses, leur devenir, la foudre est l’image, la métaphore qui exprime le logos, raison éclairant le monde.

V – Savoir et sagesse

Pour Héraclite sagesse est savoir, connaissance du réel. Un des instruments de la sagesse, du savoir réel est

1 – le logos universel, commun à tous et 2 – la pensée ; cf fragt 112 : « la pensée est la plus haute vertu ; et la sagesse consiste à dire des choses vraies et à agir selon la nature, en écoutant. »

3- La sagesse est difficile à acquérir. Héraclite nous dit d’abord tout ce que le savoir n’est pas : il ne faut pas le confondre avec l’opinion « Car les hommes ne réfléchissent pas aux choses telles qu’ils les rencontrent, pas plus qu’ils ne les connaissent lorsqu’on les leur a enseignées mais ils se l’imaginent. » fragt 17. Mise en garde donc contre un faux-savoir !

4- Elle n’est pas savoir d’érudition multiple, quantitatif ni bavardage dupé et dupeur ni naïves histoires et fables mythiques sur le réel et les dieux !

5- Elle réclame prudence et mesure et beaucoup de recherches.

6- Elle consiste en une seule chose, « à connaître la pensée qui gouverne tout et partout » fragt 41.

Cette pensée étant la raison du monde, le logos, elle nous amène à concevoir l’unité des choses, l’unité du monde, à savoir un seul principe naturel, physique qui gouverne le monde, le feu dont la foudre est l’expression visible ;

cf fragt 32, « L’un la sagesse unique refuse et accepte d’être appelé du nom de Zeus (le mot à l’origine de Zeus, Zên signifie aussi, et ici, la vie). »

Ce qui signifie que le cosmos, l’univers dans son unité est vie mais aussi mort qui engendre la vie !

Il est un mais double ! Cet univers dialectique dont l’unité de contraires se partage en deux, vie et mort, un et multiple, feu éternel en devenir, raison du monde (logos), son mouvement perpétuel, son devenir-un est la sagesse même, qui est sublime construction (cosmos) de beauté.

7- Ainsi la sagesse à la fois expression et reflet actif de l’unité de l’univers est séparée de toutes choses ; cf fragt 108 « …ce qui est sage est séparé de toutes choses ».

Critique : Mais cette sagesse toute isolée qu’elle soit – en ce sens elle se veut peut-être à l’abri de la contradiction par son isolement même ! – est pourtant indissociable du logos ; elle est en tous cas exprimée par lui, qui est discours de raison du monde ou discours rationnel du monde, puisque le logos est universel et commun et puisque le feu-monde est raison et mesure, construction cyclique, éternelle qui s’allume et s’éteint avec mesure.

Alors si ce logos est saisie du réel, est compréhension rationnelle, donc vraie du monde, si ce « langage de raison » est expression de la vérité du monde et des hommes, comment peut-on l’atteindre, comment peut-on produire la connaissance qui nous le rend accessible ?

VI – Une théorie de la connaissance

La réponse d’Héraclite est claire et double :

a- par la pensée ; cf fragt 112 : « La pensée est la plus haute vertu et la sagesse consiste à dire des choses vraies et à agir selon la nature en étant à l’écoute. »

et b- par la recherche de soi ; cf fragt 101 : « Je me suis cherché moi-même . »

Mais la pensée suppose une méthode !

A- Pour saisir la nature et la nature humaine dans leur profondeur, dans leurs parties, dans leurs côtés fragmentaires, dans leurs détails, la pensée doit : 1-observer les phénomènes et les évènements ; 2- les percevoir, les examiner d’abord par les sens au plus près, les approcher au plus près puis 3- dans un mouvement inverse s’en éloigner pour 4- les réfléchir.

B- Pour saisir les choses de la nature dans leur grande dimension ou dans leur aspect global voire dans leur totalité, la pensée doit :

5- s’approcher des choses lointaines comme le ciel, les éléments cosmiques, le cosmos ou univers en son entier pour ensuite, dans un mouvement inverse 6 – s’en distancier complètement, s’en sortir même, se mettre en dehors du circuit total (est-ce vraiment possible ?) pour 7- en prendre la mesure . Ainsi le fragt 122 très laconique mais très signifiant quand on comprend à quoi il se rapporte, témoigne de cette méthode de connaissance : « Approche et éloignement »

Connaître réclame donc chez Héraclite un double mouvement ; unité de contraires aussi, il suppose une approche des choses au plus près et un recul vis à vis de ces choses mêmes.

VII – La recherche de la connaissance de soi et les illusions des hommes dans la recherche du bonheur

S’est-il senti poussé par l’oracle de Delphes qui disait : « Connais-toi toi-même » ? On n’en sait rien mais si Héraclite nous fait cet aveu : « Je me suis cherché moi-même », c’est qu ‘il considère la recherche de soi comme fondamentale et nécessaire pour comprendre les choses en soi et hors de soi car il pense probablement que si le soi n’est pas l’autre, il change et le deviendra .

Il a dû saisir que le dedans et le dehors sont un : unité de contraires . Saisir l’un, le dedans, c’est saisir l’autre le dehors et inversement.

Dans sa pensée dialectique qui pense l’opposition des contraires, si l’autre est l’opposé du même, le contraire de soi, connaître soi , se connaître vraiment, c’est connaître l’autre comme connaître le jour c’est connaître la nuit et plus difficilement connaître la maladie, c’est connaître la santé ou connaître la guerre, c’est connaître la paix ou connaître l’injustice, c’est connaître ce qu’est le juste …

Ainsi « Il est donné aux hommes de connaître et de se connaître » fragt 116 car « la pensée est commune à tous » fragt 113 et « à l’âme appartient le logos qui s’augmente lui-même. »

Hélas les hommes se complaisent trop souvent dans les illusions et refusent le réel, le vrai :

a- En fuyant le discours universel (logos), le discours commun, et en se retranchant dans leur intelligence particulière ; fragt 2 : « Aussi faut-il suivre le logos commun mais bien qu’il appartienne à tous la multitude vit comme si chacun avait une intelligence particulière . »

b- En refusant de voir le raisonnable près d’eux, familier et qui est même en eux, comme ils refusent de voir le discours-foudre, le discours éclairant comme un soleil toutes choses : fragt 72 « Sur le logos qui leur est le plus familier, sur le logos qui gouverne tout, ils sont en désaccord et ce qu’ils rencontrent chaque jour leur paraît étranger. »

Il y a bien dans ce fragment un logos universel mais qui prend deux formes : une qui concernent les affaires des hommes, une autre plus lointaine, celle du monde, celle du feu, celle de Zeus, celle de l’Un, sagesse universelle.

Mais même celle qui concernent directement les affaires des humains, « ce logos qui leur est familier, ils ne le reconnaissent pas, ils le fuient et tombent dans des opinions adverses ; c’est à dire se recroquevillent dans leurs égoïsmes et dans leurs particularismes . Ils ont perdu le sens de l’intérêt commun, le sens de ce qui rattache ; ils ont perdu le sens du lien entre les hommes (que d’autres plus tard essaieront de retrouver par la religion ) .

Pourtant la langue d’Héraclite, son discours rationnel ou de raison prend soin de traduire, de nous faire voir de nous exprimer la vérité du monde, cette unité de contraires toujours en devenir !

Mais des hommes bercés par leurs illusions « agissent et parlent comme des dormeurs. » (fragt 73) Tandis que « pour ceux qui sont en état de veille, » qui sont éveillés aux choses, à la nature, au logos commun, « il n’y a qu’un seul et même monde. ».

Donc pour connaître il ne faut agir ni parler comme des dormeurs et si l’on veut comprendre le logos, ce discours rationnel ou de raison, il faut savoir écouter mais hélas trop souvent « ils entendent sans comprendre et sont semblables à des sourds. Le proverbe s’applique à eux : présents, ils sont absents. » (fragt 34)

Cette sagesse-là préside au destin tragique de l’individu qui seul, s’il la saisit en se cherchant – la connaissance de soi est également exigée par Héraclite -, connaîtra vraiment le réel.

VIII – Critique des superstitions

Héraclite ayant toujours mis en avant la pensée rationnelle et une structure dialectique comme architecture de l’univers n’a jamais accepté les obscurantismes et les superstitions de quelque origine qu’ils proviennent, et surtout pas de la religion ! : « Ils cherchent en vain à se purifier , tout en se souillant du sang de leurs victimes. C’est comme si, après s’être sali avec de la boue quelqu’un voulait se nettoyer avec de la boue ; on le tiendrait pour fou en le voyant agir ainsi. Ils adressent aussi des prières à des statues ; c’est comme si l’on parlait à des maisons ne connaissant pas ce que sont les dieux et les héros et ignorant qui ils sont. »

fragt 5 En ce sens il précède Socrate et les « Lumières » du XVIIIe siècle européen. De même il fait la critique des illusions des hommes dues à leur crainte de la mort et à ce qu ‘ils s’imaginent après celle-ci : « Ce qui attend les hommes après la mort ce n’est ni ce qu ‘ils espèrent, ni ce qu’ils croient. »

IX – La loi de l’éternelle justice

Héraclite voulant penser le réel en termes nouveaux qui bousculeront les archaïsmes ignorants et superstitieux hérités de la société féodale grecque, en appelle à « la loi de la cité pour laquelle les hommes doivent se battre plus que pour leurs remparts » car le groupe humain uni par la constitution de la loi reflète « la loi universelle divine ». La loi humaine apparaît elle aussi comme un produit de la tension entre injustice et justice, pauvreté et richesse, inégalité et égalité.

Elle est à l’image de l’unité de l’univers : unité de la multiplicité, union des citoyens !

En ce sens quoi qu’on en ait pu dire, Héraclite est sûrement plus démocrate qu’on pense …

Par cette pensée vigoureuse et profonde, vivace et perspicace, Héraclite essaie génialement de nous mettre à jour, et d’exprimer les déterminations les plus profondes et les plus essentielles (structurelles) du réel, derrière les apparences mais aussi en elles et dans les choses. Bien des philosophes en Occident, en Grèce antique et en d’autres temps, notamment aux XIXe et XXe siècles ( Hegel, Marx), se sont réclamés de cette pensée rayonnante et profonde comme la brûlure du feu et du soleil.

Par André Douvier


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