1) De la féodalité du Moyen Age au pré-capitalisme : les communes urbaines

Le mode de production féodal organise les territoires dans des seigneuries rurales fondées sur le servage, un commerce de troc, un artisanat local, une faible circulation monétaire, une hégémonie idéologique religieuse.

Aux 11ème, 12ème, 13ème siècles, les forces productives se développent essentiellement hors de ce carcan. Elles génèrent des sociétés locales pré-capitalistes qui représentent un progrès humain évident par rapport aux rapports sociaux féodaux.

Dans ma province du Rouergue (devenue département de l’Aveyron), la féodalité reste particulièrement arriérée, barbare et réactionnaire jusqu’au 19ème siècle alors que les Communes bourgeoises font preuve d’une dynamique démocratique et progressiste évidente.

2) Le rôle des progrès techniques

Parmi les progrès techniques importants du Moyen Age qui suscitent les sociétés locales pré-capitalistes, signalons :

 les nouvelles charrues disposant d’un coutre en fer et d’un versoir ainsi que le harnachement à collier rigide. Les surplus de la production agricole permettent la vente dans les villes et le développement de celles-ci.

 redécouverte du moulin à eau avec des progrès technique améliorant considérablement l’énergie disponible.

 création d’une industrie drapière de masse

 progrès rendant plus sûre la navigation océane

L’augmentation importante de la population, l’amélioration des rendements agricoles, la multiplication des productions artisanales et pré-industrielles poussent aux 11ème, 12ème et 13ème siècles à l’expansion des marchés et foires, des villes et bourgs, des couches sociales marchandes. Celles-ci s’organisent dans des Communes aux institutions favorables à la bourgeoisie en formation.

3) L’Italie du Nord

Les premières expériences historiques significatives de révolutions bourgeoises se déroulent en Italie du Nord où se constituent des républiques urbaines particulièrement brillantes :

Plusieurs villes portuaires méritent d’être signalées même si nous ne pouvons développer longuement ici :

 Amalfi qui posa les fondements d’un premier droit maritime (les Tables Amalfitaines) avant d’être pillée et brisée par l’armée de Pise

 Pise, hégémonique dans toute la Méditerranée occidentale (dont possession de la Corse, de la Sardaigne, des Baléares...)

 Venise domine au XIème siècle le commerce de l’Adriatique puis au XIIème les routes commerciales de Méditerranée et avec l’Orient

 Gênes, très tôt autonome au niveau législatif et économique, au paroxysme de sa puissance au XIIIème siècle

 Ancône qui s’émancipe du marquisat sur la fin du 12ème

 Gaète, Noli, Raguse

Nous avons cité jusqu’à présent des républiques portuaires mais des communes comme Florence mérite toute l’attention du lecteur intéressé par les républiques italiennes du Moyen Age et de la Renaissance.

Aux 14ème et 15ème siècles, les cantons suisses profitent du caractère montagneux de leurs territoires pour obtenir leur indépendance vis à vis des hiérarchies pré-étatiques féodales. Grâce à son autonomie politique, une ville comme Genève va jouer un rôle d’avant-garde bourgeoise durant plusieurs siècles.

Au 16ème siècle, le protestantisme apparaît surtout comme le reflet idéologique de cette poussée d’une nouvelle société, de plus en plus pré-capitaliste. En France, Henri de Navarre sort vainqueur des guerres de religion et commence à mettre en place une royauté absolue moderne en s’appuyant sur la bourgeoisie (protestante et catholique "royale"). En 1610, il s’apprête à entrer en guerre pour appuyer les Protestants d’Europe, en particulier aux Pays Bas face aux Habsbourg catholiques. Sans son assassinat, la face de l’Europe pouvait en être profondément changée.

14 mai 1610 : Assassinat de Henri IV par Ravaillac, petit enseignant catholique

B) La révolution hollandaise