Solidarité avec notre camarade de PRS Mayenne, Hervé Eon, poursuivi pour offense au Président de la République

vendredi 12 septembre 2008.
 

En Aveyron nous connaissons tous Hervé qui arriva à Firmi depuis sa Mayenne la veille de la fête des services publics avec sa fourgonnette pour nous aider. Toujours volontaire pour donner un coup de main ici et là. Toujours aimable. Toujours intéressé par la défense des droits, toujours présent dans les débats sur la façon dont nous pourrions stopper le rouleau compresseur du capitalisme version ultra libérale.

Hervé est également un militant connu du Réseau Education Sans Frontière.

Que lui est-il reproché ? D’avoir brandi une pancarte au passage du cortège présidentiel en Mayenne : "Casse-toi, pov’con".

Interpelé le jeudi 28 août 2008, vers 11h00 , Hervé a reçu sa convocation pour le 23 octobre 2008 à 14h00 devant le tribunal correctionnel de Laval pour "offense" au Président...

L’association PRS 53 invite tous ceux qui veulent lui apporter leur soutien et rappeler leur attachement à la liberté d’expression au "pays des droits de l’Homme", à participer à une réunion de soutien et de coordination d’action lors du procès ce mercredi 10 septembre.

PRS Aveyron assure Hervé Eon de sa solidarité active et va engager une action en ce sens.

2) Affaire Hervé EON : jugement en délibéré le 6 novembre

Le jugement de Hervé EON est mis en délibéré par le Tribunal de Laval au 6 novembre prochain. Le procureur a requis une amende de 1000 euros.

Rappel des faits. Lors de la venue de Nicolas Sarkozy à Laval (Mayenne), le 28 août 2008, pour y annoncer la généralisation du RSA (revenu de solidarité active), Hervé EON, militant mayennais de PRS, a voulu se rendre à la manifestation organisée contre le chef de l’Etat pour l’occasion. Se déplaçant à vélo sur le parcours du cortège présidentiel, il a été immobilisé et isolé sur le trottoir par des policiers en civil. Il a malgré tout brandi au passage du cortège une pancarte où il avait inscrit « casse toi, pov’con », pancarte qu’il avait amenée pour la manifestation.

Cette expression d’opinion lui a valu une interpellation ainsi qu’une convocation pour le 23 octobre 2008 à 14h00 devant le tribunal correctionnel de Laval pour "offense" au Président de la République Française.

Traduit en justice, Hervé Eon ne doit pas l’être pour délit d’opinion mais alors pour plagiat, puisque l’auteur de ces propos est Nicolas Sarkozy. Sauf à considérer que ce qui est sanctionnable pour l’un, ne le serait pas pour le Président, pourtant garant de l’égalité républicaine.

Nous vous invitons à signer la pétition ci-dessous afin de :

- rappeler votre attachement à la liberté d’expression au "pays des droits de l’Homme"

- à apporter votre soutien à Hervé EON

- demander que les poursuites à son encontre soient abandonnées.

Parmi les premiers signataires de cette pétition : Syndicat National de la Magistrature, Jean-Pierre Bernard Hervé, Michel Ferron (Conseillers Généraux) , Monique Doumeau (Maire), Gérard Pigois (Secrétaire Régional SNETAP-FSU), Michel Rose (Président de la ligue de l’enseignement 53)

3) Hervé Eon au tribunal ce 23 octobre pour "offense" au Président (pétition à signer sur l’adresse portée en source en haut de la page)

Lors de la venue de Nicolas Sarkozy, Président de la République, à Laval (Mayenne), le 28 août, pour y annoncer la généralisation du RSA, le revenu de solidarité active, un militant mayennais de PRS, association politique, Hervé Eon, a voulu se rendre à la manifestation organisée contre la politique du chef de l’Etat à l’initiative de RESF, de nombreux partis politiques de gauche, de syndicats, d’organisations politiques et associatives du département. Se déplaçant à vélo sur le parcours de passage du cortège présidentiel, et après avoir été immobilisé et isolé sur le trottoir par des représentants des forces de l’ordre , il a brandi au passage du cortège une pancarte sur laquelle il avait inscrit « casse toi, pov’con » , pancarte qu’il avait prévue pour la manifestation.

Cette expression d’opinion lui a valu une interpellation et une convocation pour le 23 octobre 2008 à 14h00 devant le tribunal correctionnel de Laval pour "offense" au Président de la République Française.

Nous nous inquiétons de la « renaissance » des poursuites pour offense au président de la république depuis l’élection du président Sarkozy (affaires Romain Dunand, militants Unef à La Rochelle …) alors que l’offense au président de la République, largement utilisée à la fin des années 50, avait dans les faits complètement disparu des tribunaux depuis plus de trente ans. Assisterions nous à un retour à l’ordre monarchiste ?

Le recours à ce moyen juridique porte atteinte au principe de la liberté d’expression garanti par l’article 11 de la Déclaration des droits de l’homme :

« La libre communication des pensées et des opinions, même religieuse, est un des droits les plus précieux de l’homme. Tout citoyen peut donc parler, écrire, imprimer librement, sauf à répondre de l’abus dans les cas déterminés par la loi. » Dans le contexte de manifestation publique, ce militant ne faisait que rappeler au Président , sous une forme humoristique, que sa présence ne faisait pas l’unanimité, en reprenant les mêmes propos que celui-ci avait tenu à l’encontre d’un citoyen lors du dernier salon de l’agriculture.

Est-ce un moyen de restreindre en général le droit d’expression lors de rassemblements ou de manifestations ?

Le risque apparaît maintenant de se voir inquiéter pour avoir caricaturé un homme politique ou pour avoir proféré des slogans du type « Fillon, démission ! » ou « bienvenue en Sarkoland ! » à priori tout aussi « offensant » que « Casse toi, pov’con » brandi par ce militant.

Traduit en justice, Hervé Eon ne doit pas l’être pour délit d’opinion mais alors pour plagiat, puisque l’auteur de ces propos est Nicolas Sarkozy. Sauf à considérer que ce qui est sanctionnable pour l’un, ne le serait pas pour le Président, pourtant garant de l’égalité républicaine.

Nous vous invitons à signer la pétition de soutien à Hervé EON pour la liberté d’expression

En ligne à l’adresse portée en source de cet article, en haut de la page.

4) Notre camarade Hervé Eon en justice pour offense à Nicolas Sarkozy : les faits

Notre ami Hervé Eon s’est permis de rédiger un écriteau sur lequel était écrit : « Casse-toi pov’con ». Nicolas Sarkozy n’aurait jamais pu prononcer de tels mots ! Lui, un homme si mesuré, si aimable, accompagné d’une épouse aussi policée, et d’amis raffinés tels Jean-Marie Bigard ou Doc Gynéco…

Voici donc la chose telle qu’Hervé nous la rapporte :

" Jeudi 28 août 2008, vers 11h00 je me rendais à vélo, à la manif contre la politique de Sarko, prévue à midi place de la mairie à Laval.

J’avais prévu un carton (format 21x29,7) sur lequel était inscrit « Casse-toi pov’con ». J’avais mis celui-ci … en protection ventrale pour ne pas l’abîmer.

Sur le trajet que j’ai emprunté, boulevard Félix Grat, j’ai entendu les sirènes des motards. Il devait s’agir du convoi présidentiel. Les motards enjoignaient les automobilistes de rouler vite pour libérer le passage. De nature prudent, je me suis rangé sur le côté du boulevard en restant juché sur mon vélo, sans même avoir le temps de me retourner, pour profiter du spectacle.

C’est alors, que 2 personnages en civil, genre pitbulls (j’ai compris rapidement qu’il s’agissait de deux flics), se sont rués sur moi, laissant mon vélo par terre et m’emmenant sur le trottoir, chacun d’eux me tenant un bras pour m’immobiliser et empêcher tous mouvements de ma part. J’ai alors entendu que la voiture de Sarko passait. J’ai pu sortir mon carton, qui portait la mention « Casse-toi pov’con » ce qui m’a valu d’être emmené au poste de police pour audition, étant accusé d’avoir offensé le Président de la République.

Pour le transfert du boulevard Félix Grat au commissariat de Laval, les flics ont accepté de ne pas me menotter. Le véhicule ne pouvant pas transporter mon vélo, j’ai du l’abandonner sur place (après l’avoir cadenassé).

Pour l’audition, j’ai déclaré ne pas reconnaitre que le message était à destination de Sarko. J’ai dit considérer que le message était adressé à celui qui voulait bien le prendre pour lui et que de toutes façons cette expression était de langage courant puisque Sarko lui même l’utilisait.

Je suis néanmoins convoqué en qualité de prévenu, le 23 octobre 2008 à 14h00 devant le tribunal correctionnel de Laval, pour avoir à Laval, le 28 août 2008, en tout cas sur le territoire national et depuis temps n’emportant pas prescription, offensé parole, écrit, image ou moyen de communication en l’espèce un écriteau avec les inscriptions « Casse toi pov’con », le Président de la République française".


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