La pornographie à l’ère du capitalisme mondialisé

mercredi 22 février 2017.
 

A) « Il est temps d’admettre qu’il y a un problème avec la pornographie »

par le Dr Meagan Tyler, sociologue, enseignante et chargée de recherches à l’université de RMIT à Melbourne en Australie

Le marché de la pornographie rivalise avec l’industrie de la musique populaire, l’industrie du cinéma Hollywoodien et le sport professionnel au niveau économique.

La grande majorité du contenu dominant qui nourrit ce marché est la pornographie ‘live’ : celle dont la production requiert de vraies personnes. La pornographie est alors non seulement une représentation, mais également une pratique, envers laquelle encore peu de reconnaissance des dangers auxquels font face les interprètes attirent l’attention. Qu’il s’agisse des risques significatifs d’infections transmises sexuellement ou la crainte de recevoir une raclée par un collègue de plateau.

Qu’un danger de violence physique envers les actrices existe ne devrait aucunement surprendre compte tenu du contenu de la pornographie moderne commercialisée. Plusieurs membres actifs de l’industrie émettent des préoccupations depuis plus d’une décennie à l’égard de l’augmentation de la violence intrinsèque à la pornographie courante. Dans mon ouvrage Selling Sex Short par exemple, j’ai offert de nombreux points de vue de la part de réalisateurs et acteurs-actrices inquiets de la nature punitive, psychologiquement et physiquement, de la pornographie créée aux États-Unis depuis le début des années 2000.

Ces préoccupations sont soutenues par l’une des plus récentes études d’analyse de contenu sur la pornographie la plus populaire, qui a démontré que près de 90% des scènes contenaient ‘’de l’agression physique, particulièrement la fessée, le bâillonnement et les claques’’ et que ‘’les auteurs de ces violences étaient la plupart du temps des hommes, alors que les cibles des agressions étaient pour une écrasante majorité des femmes’’.

Le message véhiculé est à peine subversif. C’est le récit familier voulant que les femmes aiment être sexuellement dominées et abusées, dénoncé et combattu par les féministes depuis des décennies.

Il existe aussi de multiples preuves des effets culturels plus larges de la prolifération de la pornographie. L’École des Études Internationales Avancées de l’université John Hopkins a récemment publié une étude qui soutient que la pornographie peut être liée au trafic sexuel. Ceci est sans compter les informations de plus en plus nombreuses de psychologues et sexologues qui rapportent les dommages créés par l’utilisation de la pornographie dans les relations intimes. Des professeurs se disent aussi inquiets par les attentes d’une génération de jeunes qui ont accès régulièrement à de l’imagerie ‘hard-core’ avant même l’âge de l’adolescence.

La réaction à ces études ne doit pas servir à justifier une panique ‘morale’ ou appeler à la censure. Elle veut simplement dire qu’il est temps de faire face à la réalité et d’admettre qu’il y a un problème avec la pornographie. Prétendre que la pornographie a amené un monde meilleur est peut-être bon pour la réputation des auteurs qui écrivent des articles en ce sens, mais beaucoup moins pour l’avancement des connaissances.

Pour continuer la lecture de ce texte beaucoup plus long, cliquer sur l’adresse URL suivante : https://ressourcesprostitution.word...


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