20 juin 1894 : Découverte du bacille de la peste

lundi 27 octobre 2008.
 

Le 20 juin 1894, Alexandre Yersin, un médecin formé à l’Institut Pasteur, découvre le bacille de la peste. Le jeune homme né en 1863 dans la région de Lausanne s’intéresse très jeune à la flore et à la faune, avant d’étudier la médecine. Il soutient sa thèse de doctorat en médecine, en 1888 : "Etude sur le développement du tubercule expérimental", qui lui vaut la médaille de bronze de la Faculté de médecine de Paris (1889).

Épris d’aventures, le jeune homme obtient en 1890 un poste de médecin militaire en Indochine. C’est alors qu’une épidémie de peste ravage la Chine méridionale. Le chercheur est aussitôt mandaté par le gouvernement français et l’Institut Pasteur pour enquêter sur les sources du mal.

Pourvu de moyens dérisoires, dans un laboratoire rudimentaire, installé dans le jardin de l’hôpital de Hong-Kong, il entame ses recherches. En trois semaines avec quelques piastres distribuées à des matelots anglais ayant pour mission d’enterrer les cadavres, il a accès au dépôt mortuaire où il peut prélever quelques bubons et les ramener dans son laboratoire pour découvrir le responsable de ce fléau immémorial qui terrorise les hommes de toutes conditions et de tous pays.

« Je fais rapidement une préparation et la mets sous le microscope. Au premier coup d’œil, je reconnais une véritable purée de microbes tous semblables. Ce sont de petits bâtonnets trapus, à extrémités arrondies et assez mal colorés au bleu de Löffler (...) Il y a beaucoup de chances pour que mon microbe soit celui de la peste, mais je n’ai pas encore le droit de l’affirmer. »

Ce microbe très résistant porte depuis lors le nom de son découvreur : le bacille de Yersin. Yersin démontre de plus l’identité entre la maladie humaine et celle du rat vecteur de l’épidémie via les puces. Revenu à Paris l’année suivante, il met au point avec Calmette et Roux un vaccin et un sérum contre la peste.

Il reste par la suite en Indochine et y développe en partie sur ses fonds privé, des instituts de recherche, et des sanatorium. Car pour lui, « demander de l’argent pour soigner un malade, c’est un peu lui dire la bourse ou la vie ! »

Quoique presque inconnu aujourd’hui en Suisse et en France, son pays d’adoption, il reste très célèbre au Vietnam, et est même une des rares personnalités non vietnamiennes dont le nom ait été donné à une rue de Hô-Chi-Minh-Ville.

Aigline de Causans


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