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A1) Meeting de lancement du Parti de Gauche
Lors de cette réunion publique enthousiaste, Jean-Luc Mélenchon a clairement présenté notre projet :
-> 1) Nous vous proposons une démarche militante : la fondation d’un parti creuset, outil de notre projet politique, le Parti de Gauche
> 2) Nous vous proposons un horizon politique, au delà du capitalisme : la République Sociale et le programme des transitions qui y conduisent
> 3) Nous vous proposons une stratégie à vocation majoritaire. C’est la stratégie du front de gauche ; un front de gauche pour rassembler dans notre pays une nouvelle majorité politique de gauche pour gouverner
Concernant le premier point, un parti creuset, il a ajouté :
Nous voulons être un creuset. Un creuset où se mêle pour faire du neuf toutes ces histoires. Non seulement les histoires venues du passé profond mais celles qui sont nées dans les luttes et les expériences de notre temps. Non seulement celle de notre pays mais celles du monde. En ce sens, les membres du parti de gauche, nous sommes socialistes et nous sommes communistes, nous sommes écologistes, nous sommes passionnément républicains, bref nous sommes « de gauche », en général et en particulier.
Pour réussir le PG comme parti creuset comme pour réussir le Front de Gauche sur le court et moyen terme, notre rapport au communisme apparaît décisif.
A2 Comprendre le communisme pour un partenariat fructueux, peut-être une recomposition à terme
Le communisme constitue un sujet incontournable par son importance historique au 20ème siècle et par le fait que nous côtoyons sans cesse des adhérents communistes ( PCF , groupes trotskistes). C’est Karl Marx qui en a posé les fondements d’où le concept de marxisme, synonyme de communisme. Par ailleurs, le communisme constitue un courant divers du socialisme historique, lui aussi divers, dont nous nous réclamons.
A l’heure où le cycle ouvert par la Révolution russe de 1917 s’épuise, il est nécessaire de tirer un bilan du communisme pour, au moins, prolonger les axes de réflexion théorique de celui-ci que toute personne soucieuse d’un avenir meilleur rencontre et rencontrera. Cette conjonction avec le substrat théorique communiste est inévitable vu l’ambition affichée par notre jeune parti : « prendre à bras le corps les défis posés aujourd’hui à l’humanité ».
A3) Emancipation humaine et dépassement du communisme réel
En ce début de 21ème siècle, le communisme est assimilé aux goulags par beaucoup de gens. Qu’ils soient influencés par les fameux "experts" des médias du système ne fait aucun doute. Ceci dit, cela correspond aussi à une réalité du 20ème siècle que nous devrons dépasser au 21ème, d’où l’insistance justifiée du Parti de Gauche autour de nouveaux concepts, pour mieux répondre aux aspirations de nouvelles générations, le concept d’émancipation en particulier.
Je partage totalement le point de vue du texte en cours d’élaboration par notre Bureau National La tâche de notre temps est de faire naître une nouvelle gauche, capable de faire la synthèse du meilleur des traditions du mouvement ouvrier, de l’écologie politique, des combats républicains et des nouveaux mouvements sociaux comme le féminisme et l’altermondialisme afin d’entrer de plain-pied dans notre siècle avec une ambition raisonnée. Dans cet esprit, nous organisons notre vision autour du mot qui la résume, à tous les niveaux d’échelle de la réalité, de l’individu à la société toute entière : EMANCIPATION. L’émancipation de l’être humain est un projet global. Il s’oppose point par point, à celui des libéraux...
A4) PG, PCF et communisme
Il est important de bien distinguer :
la prise en compte du corpus théorique du communisme dans notre élaboration pour proposer une perspective raisonnée répondant aux intérêts historiques de l’humanité
la prise en compte du PCF comme organisation politique avec laquelle nous allons travailler dans le Front de Gauche pour préparer des échéances électorales mais aussi pour combattre le rouleau compresseur du capitalisme financier transnational appuyé sur l’Union européenne.
Concernant nos relations avec le PCF, le critère réel de sa volonté de construire une nouvelle gauche apte à affronter la droite et le capitalisme, apte à ouvrir un nouveau cycle progressiste pour notre peuple et pour l’Europe, ce sera son acceptation ou non que le Front de Gauche soit à la fois un cartel unitaire et un mouvement auquel il soit possible d’adhérer directement.
Si le Front de Gauche reste un cartel, il devrait être au moins possible de reconstruire un rapport de forces électoral pour peser face au Parti Socialiste, face à la droite et au Front national. C’est déjà beaucoup ! Mais s’il ne devient pas un mouvement, je crains fort que les intérêts particuliers des élus du PCF ne priment un jour sur les nécessités collectives.
Dans l’immédiat, Jean-Luc Mélenchon et le Parti de Gauche misent sur le fait que le PCF jouera le jeu. Je fais de même en abordant surtout dans cet article les questions historiques et théoriques d’une prise en compte du communisme.
B1) Lénine se revendique du communisme dans la continuité théorique de Marx
Avant 1917, le parti bolchevik se nommait Parti ouvrier social-démocrate de Russie. Tous les partis de la 2ème Internationale utilisaient les termes de socialisme et social-démocratie. Par contre, Lénine utilise dès ses premiers écrits connus le terme de communisme ; pourquoi ?
le tsarisme présentait un aspect autocratique policier bloquant l’apparition de courants comme le libéralisme bourgeois ou la social-démocratie municipalo-réformiste. Aussi, les débats politiques s’ancrent sur les perspectives de société à long terme ; au sein des milieux progressistes russes et contre les revues libérales-populistes, ils se focalisent avant 1900 sur les fondamentaux du marxisme : Ce que sont les amis du peuple (1893) ; le contenu économique du populisme (1894)...
dans ce contexte, les textes de Lénine présentent un aspect théorique rigoureux faisant sans cesse référence à Marx, d’où des développements très tôt sur les principes du communisme, personnalité individuelle et communisme, la démocratie et le dépérissement de l’Etat, le passage du socialisme au communisme, les bases économiques du communisme...
B2) La révolution russe de 1917
Fin octobre 1917, la révolution russe triomphe et les bolcheviks prennent la direction du pouvoir politique.
Les grands pays capitalistes (USA, Grande-Bretagne, France, Allemagne, Italie, Japon...) réagissent en intervenant militairement par de nombreuses troupes et surtout un énorme soutien matériel et financier aux Blancs dont l’idéologie préfigurent déjà le fascisme. S’ensuit une guerre civile terrible qui oblige les bolcheviks à commencer par vaincre militairement par un "communisme de guerre" largement contradictoire avec leurs projets.
Guerre civile russe. Pourquoi les Rouges ont-ils gagné ? 29 octobre 1917 à octobre 1922
La victoire des bolcheviks leur gagne une audience considérable dans les milieux ouvriers, populaires et opprimés du monde entier d’où l’émergence rapide de nouveaux partis qui prennent le nom de Partis Communistes.
Les grands pays capitalistes réagissent encore par des tueries inqualifiables (Finlande, Hongrie, Allemagne, Italie, Argentine...) et une propagande contre le "judéo-bolchevisme" qui vont jouer un grand rôle dans la naissance du fascisme.
En 1919, la Troisième Internationale se crée sous le nom d’Internationale Communiste. L’adhésion implique l’acceptation de 21 conditions dont plusieurs présentent un aspect "gauchiste"
3. Dans presque tous les pays de l’Europe et de l’Amérique la lutte de classes entre dans la période de guerre civile. Les communistes ne peuvent, dans ces conditions, se fier à la légalité bourgeoise. Il est de leur devoir de créer partout, parallèlement à l’organisation légale, un organisme clandestin, capable de remplir au moment décisif, son devoir envers la révolution...
7. Les Partis désireux d’appartenir à l’Internationale Communiste ont pour devoir de reconnaître la nécessité d’une rupture complète et définitive avec le réformisme et la politique du centre et de préconiser cette rupture parmi les membres des organisations.
9. Des noyaux communistes doivent être formés, dont le travail opiniâtre et constant conquerra les syndicats au communisme. Leur devoir sera de révéler à tout instant la trahison des social-patriotes et les hésitations du « centre ». Ces noyaux communistes doivent être complètement subordonnés à l’ensemble du Parti.
Le communisme pour comprendre le monde, combattre le capitalisme, s’organiser, construire un avenir meilleur
J’ai choisi ce sous-titre « Le communisme pour comprendre le monde, combattre le capitalisme, s’organiser, construire un avenir meilleur » car c’est bien là, sur le fond, le but affiché par Marx, Lénine, Rosa Luxembourg, Gramsci, Trotsky, Nin, Mao, Castro, Guevara, Ho Chi Minh et bien d’autres, indépendamment du bilan que nous pouvons tirer de chacun. Aucun philosophe, aucun courant intellectuel autre, n’a poussé aussi loin la recherche d’une compréhension scientifique du monde, l’analyse du capitalisme, la volonté de s’organiser pour traduire les idées en réalité.
A) Quelques repères dans l’histoire du communisme B) C) Comprendre le monde Le communisme s’est fondé comme compréhension globale du monde, donc absolument universaliste mais aussi unissant les savoirs humains : économie, histoire, philosophie, sciences pures, sociologie… Pour ne pas trop alourdir cette partie, je vais surtout proposer ici des liens vers d’autres articles de notre site.
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