Danger sur l’hôpital : Les patients porteurs du virus du SIDA ou de l’hépatite sont les premières victimes

mardi 2 décembre 2008.
 

Le collectif de patients de l’hôpital Saint Joseph et Actif Santé a tenu hier matin une réunion à l’Hôtel de Ville de Paris dans le cadre de la Journée internationale du SIDA, en présence d’élus et de plusieurs représentants d’associations (ACT up Paris, Chrétiens SIDA) et de journalistes.

Des représentants du Collectif Saint Joseph ont exprimé une nouvelle fois leur colère et leur indignation contre la décision arbitraire de fermeture du service des maladies infectieuses où sont suivis près de 500 patients porteurs du virus du SIDA ou de l’hépatite. Ils n’acceptent pas d’être les premiers naufragés d’un système où la santé devient une marchandise : le SIDA est toujours là, l’accès aux soins doit être garanti à tous et un suivi, complexe, personnalisé, pluridisciplinaire, humain et durable doit être garanti à chacun.

Le professeur Alain Sobel, président du COREVIH SUD a demandé que tous les projets de restructuration ou de réorganisation des consultations spécialisées fassent l’objet d’une concertation avec les professionnels et les patients qui sont représentés dans les coordinations récemment mises en place. Sans cela, c’est tout l’acquis de décennies de lutte contre la maladie, toute l’expérience réunie par les professionnels en matière de prévention, d’accompagnement et de suivi thérapeutique, psychologique et social qui seront menacés.

Le professeur André Grimaldi, premier signataire de l’appel « Pour sauver l’hôpital public » craint qu’il ne soit déjà trop tard : nous sommes déjà entrés dans une conception comptable et mercantile de la santé qui ne convient pas à la diversité des pathologies. Le système libéral sur lequel repose la tarification à l’activité des hôpitaux (T2A) condamne les patients porteurs de maladies chroniques, complexes, exigeant un suivi au long cours. Sa généralisation et d’autres mesures prévues dans le projet de loi « Hôpital, patients, santé, territoires » qui sera débattu au Parlement en janvier prochain (notamment la mise en concurrence complète des hôpitaux publics et privés) vont conduire les hôpitaux à multiplier les actes inutiles mais lucratifs au détriment des soins mal rémunérés mais indispensables : c’est un basculement dangereux des fondements éthiques de la médecine et de la solidarité.

IL EST ENCORE TEMPS D’AGIR POUR DÉFENDRE UN MODÈLE DE SANTÉ PUBLIQUE DÉMOCRATIQUE ET HUMAIN !


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