Citoyens français, serrez-vous la ceinture pour aider les banques : elles sont bénéficiaires (ci-dessous article Les Echos)

samedi 24 janvier 2009.
 

La plupart des banques françaises seront dans le vert sur l’année 2008.

Alors que les banques britanniques et suisses annoncent des pertes abyssales pour 2008, BNP Paribas, Crédit Agricole SA, Crédit Mutuel et La Banque Postale seront bénéficiaires sur l’année. Natixis/Banque Populaire/Caisse d’Epargne devrait en revanche être dans le rouge.

· BNP Paribas. Malgré une fin d’année difficile, la banque devrait pouvoir capitaliser sur ses solides résultats à neuf mois (4,39 milliards d’euros de bénéfice net). Elle laisse entendre que son résultat net sera proche de 3 milliards d’euros de bénéfice net (« Les Echos » du 22 décembre). Cela signifierait une perte de plus de 1 milliard au quatrième trimestre. Rien que sur octobre et novembre, elle a enregistré 1,6 milliard de pertes dans sa BFI. L’affaire Madoff lui a coûté 350 millions. Dans la banque de détail, certaines activités sont aussi ralenties. Ainsi des rumeurs font état d’un résultat divisé par deux chez Cetelem par rapport à 2007.

· Crédit Agricole SA. Casa devrait aussi être bénéficiaire. Toutes les interrogations portent en fait sur la façon dont Calyon, en plein recentrage depuis cet été, a traversé le quatrième trimestre. Son résultat net devrait être « proche de zéro » sur la période, selon des analystes qui viennent de voir le directeur financier. Seule interrogation : l’estimation du coût du risque sur les grandes entreprises est encore inconnue tandis que des dépréciations pour survaleur (« goodwill ») devraient être passées sur Emporiki, la banque grecque rachetée en 2006.

· Crédit Mutuel. D’après nos informations, l’établissement restera « largement bénéficiaire » sur 2008, mais ses bénéfices seront en recul. Plusieurs raisons à cela. La plus importante a été l’impact de la faillite de Lehman : le montant des provisions a été arrêté à 746 millions d’euros, faisant du groupe mutualiste l’établissement français le plus exposé à la banque américaine. Par ailleurs, la salle de marchés du CIC pourrait avoir encore souffert des turbulences financières sur le second semestre.

· La Banque Postale. La filiale de La Poste devrait être bénéficiaire de plusieurs centaines de millions d’euros cette année grâce notamment au nombre record d’ouvertures de Livrets A et à l’arrivée de nouveaux clients. Comme elle a assuré la liquidité de plusieurs banques pendant la crise, ses activités financières devraient être très profitables. Elle n’avait pas de titres « subprimes », pas d’actifs toxiques, et pas d’exposition à l’affaire Madoff. Seule ombre au tableau, une perte de 60 millions d’euros liée à Lehman Brothers.

· Natixis/Banque Populaire/Caisse d’Epargne. Lourdement affecté par la crise financière et son exposition à Lehman et Madoff, Natixis devrait essuyer une perte annuelle proche de 2 milliards d’euros (« Les Echos » du 9 janvier). Consolidant ces pertes à hauteur de leurs participations (35 % chacun), les Banques Populaires et les Caisses d’Epargne devraient tomber dans le rouge sur l’année. D’autant qu’elles passeront des « impaiment tests » sur la valeur de ces participations qui pourraient conduire à des dépréciations. Les groupes immobiliers Foncia côté Banque Populaire et Nexity côté Caisse d’Epargne pourraient également être dépréciés. Enfin, l’Ecureuil a essuyé une perte de trading de 750 millions d’euros en octobre. Sur l’ensemble de l’année, sa perte nette devrait être comprise entre 1,5 et 2 milliards d’euros.


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