27 janvier 2010, mort de Howard Zinn.

lundi 29 janvier 2018.
 

Issu d’une famille modeste, immigrée d’Europe de l’Est, Howard Zinn grandit à Brooklyn (New-York, Etats-Unis). Il est ouvrier d’un chantier naval lorsqu’il s’engage en 1943 pour aller combattre le nazisme. Bombardier dans l’US Air Force, il participe au largage de napalm sur la ville de Royan et s’horrifie des conséquences des attaques atomiques sur le Japon. L’absurdité de ces bombardements va le marquer à jamais et être à l’origine de son aversion pour la guerre et de son engagement dans le mouvement pacifiste.

« Plus jamais cela », voilà ce qu’il se dit à son retour. Il se lance alors dans des études universitaires tout en travaillant en tant que manutentionnaire dans un entrepôt. En 1956, Il prend la tête du département d’Histoire et de Sciences sociales du Spelman College d’Atlanta, où Il enseigne pendant 7 ans à des étudiantes afro-américaines. Militant contre la ségrégation raciale, Zinn y soutient l’activisme de certaines de ses élèves, notamment lorsqu’elles lancent une campagne de déségrégation des bibliothèques de la ville. Licencié, il intègre ensuite l’université de Boston où il restera pendant près de 24 ans.

Pour lui, l’université doit cultiver « la résistance et l’insoumission ». Une position bien loin de celles du très conservateur président de l’institution à qui il s’opposera frontalement à de nombreuses reprises. Au cours des années 60-70, Zinn s’engage activement contre la guerre du Vietnam et prône encore et toujours le droit à la désobéissance civile. En 1980, l’historien publie son œuvre majeure, Une histoire populaire des Etats-Unis de 1492 à nos jours. Dans cet ouvrage, il réécrit l’histoire de son pays à travers le parcours de celles et ceux qui d’ordinaire ne comptent pas : indiens, esclaves, ouvriers, activistes... « L’histoire qui maintient en vie la mémoire des mouvements populaires suggère de nouvelles définitions du pouvoir ». Réédité à de multiples reprises, l’ouvrage s’est vendu à plus de 2 millions d’exemplaires à travers le monde. Se définissant « historien par profession et militant par vocation » Zinn dénonce l’idée même de l’objectivité : « chaque fait présenté dissimule un jugement, celui qu’il était important de mettre ce fait là en avant ». Il intitulera d’ailleurs son autobiographie On ne peut pas rester neutre dans un train en marche. Jusqu’à sa mort en janvier 2010, il restera un fervent pacifiste opposé à toute forme de domination.

Matthieu Lépine


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