Congrès constituant du Parti de Gauche : Mélenchon rêve d’un Front de Gauche aux européennes (Libération)

dimanche 1er février 2009.
Source : Libération
 

Le Parti de Gauche de Jean-Luc Mélenchon, qui a quitté le PS en novembre, souhaite constituer ce front autour des partis qui avaient appelé à voter « non » au référendum sur l’Europe en 2005. Seul le PCF en fait partie pour le moment.

Le Parti de Gauche (PG) de Jean-Luc Mélenchon va consacrer son congrès fondateur au « front de gauche ». Un front qu’il rêve de voir devant le PS aux élections européennes de juin, conforté par une déclaration unitaire de dix partis de gauche sur la mobilisation sociale d’hier.

Le congrès du PG, qui compte approcher les 4.000 militants fin janvier, se tient de vendredi à dimanche à Limeil-Brévannes (Val-de-Marne) et sera essentiellement dédié à la situation politique actuelle et à l’Europe. Un second congrès, sur le programme du parti, se tiendra à l’automne.

Pour le sénateur (ex-PS) de l’Essonne, qui croit à la « révolution par les élections », « le coeur du congrès, c’est la dramatisation de la question du front de gauche » aux élections européennes. Ce front, qui réunit depuis mi-novembre PG et Parti communiste français (PCF), s’adresse aux partis de gauche sur la base du « non de gauche » au Traité européen en 2005 : Mouvement républicain et citoyen (MRC), Nouveau parti anticapitaliste (NPA), Lutte ouvrière (LO), Parti ouvrier indépendant (POI), Alternatifs, etc.

Regrettant que certains de ces partis soient « prostrés dans une culture minoritaire », Mélenchon espère les « convaincre » qu’une « alternative de gauche, indépendante de la social-démocratie » peut remporter les élections. L’objectif est d’« être devant le Parti socialiste » aux Européennes, répète celui qui avait claqué la porte du PS en novembre, avec le député Marc Dolez, après la victoire de la motion Royal lors du vote des militants en vue du congrès de Reims, estimant que les principaux textes voulaient constituer un « parti de centre-gauche ».

La signature – fait rare – d’un texte commun de soutien aux manifestations et grèves d’hier par dix organisations de gauche, dont le NPA, le PCF, le PG et les Alternatifs, donne à Mélenchon des raisons d’espérer élargir un front qui n’est pour l’instant qu’un duo. C’est un « événement » !, a-t-il lancé. Et même s’« il ne faut pas lui faire dire ce qu’il ne dit pas », il souhaite que ce « texte de référence », « tellement encourageant », « se traduise en front politique pour les européennes ».

Olivier Besancenot (NPA) entend pour l’instant se cantonner à un « front commun de soutien aux luttes », et réfute l’idée d’un débouché politique à cette déclaration unitaire. « On n’est pas réunis pour discuter d’un front électoral », affirme-t-il, assurant que la question d’un éventuel ralliement au « front de gauche » sera tranché lors du congrès du NPA (6-8 février).

Malgré tout, Jean-Luc Mélenchon estime que « l’idée d’un front de l’autre gauche avance » : le PG a ainsi obtenu « une réponse plutôt positive des Alternatifs, sous conditions » ; quant au MRC, qui souhaite une gauche rassemblée avec le PS, il « n’a pas dit non ».

Des meetings et des démarches communs PCF-PG pour rallier d’autres formations seront organisés à Montpellier le 5 février, à Marseille le 10 février et à Douai le 21 février. Le principe d’un meeting national à Paris, début mars, a également été retenu. Lors du congrès, les quelque 500 délégués du Parti de Gauche devront, par ailleurs, élire leur direction qui devrait compter une vingtaine de personnes.

(Source AFP)


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