Les luttes de l’enseignement supérieur sont celles de l’éducation toute entière (par François Cocq, secrétaire national du PG à l’éducation)

vendredi 13 février 2009.
 

C’est du jamais vu ! Après avoir réussi le pari de mettre deux millions et demi de personnes dans la rue le 29 janvier dernier, Sarkozy a également réussi à fédérer l’ensemble de la communauté universitaire (enseignants-chercheurs, enseignants, chercheurs, BIATOS, étudiants), contre ses réformes de casse du service public d’enseignement supérieur.

Ne nous y trompons pas ! Il y a une grande cohérence entre les attaques portées aux statuts des enseignants-chercheurs et le processus de « masterisation » de la formation et du recrutement des enseignants des 1er et 2nd degré largement rejeté à raison par la communauté universitaire.

En instaurant, par la modification du décret de 1984, la « modulation de service » des Enseignants Chercheurs, l’enseignement deviendrait une variable d’ajustement budgétaire au détriment de la qualité de la formation des étudiants et de la recherche.

En démantelant le CNRS et les organismes de recherche, en supprimant encore un millier de postes en 2009, en dénaturant le travail des chercheurs, le gouvernement poursuit la mise en concurrence des individus, mais aussi celle des universités entre elles. Tout cela au bénéfice d’intérêts privés de court terme qui cherchent à générer du profit plutôt que de répondre à l’intérêt général.

En sapant les bases des concours pour devenir enseignant et en supprimant les IUFM, le gouvernement substitue à la qualification des futurs professeurs de simples compétences qui visent à les précariser. Si l’on ajoute à cela la réforme du lycée que Sarkozy entend mettre en place en 2010, on voit déjà se profiler, après celle des universités, l’autonomie des établissements du second degré et la fin d’une éducation nationale comme des diplômes nationaux.

S’il arrivait à ses fins, le bon élève Sarkozy recevrait sans nul doute pour cela les félicitations de ses collègues signataires du traité de Lisbonne qui veulent libéraliser et ouvrir à la concurrence l’éducation en commençant par l’enseignement supérieur !

Parce que ce n’est pas là une réforme de plus, parce qu’il n’est pas simplement question d’un décret d’application ou des modalités de passation d’un concours, parce qu’il en va de l’avenir de l’université mais aussi plus largement du devenir de notre système éducatif tout entier, le Parti de Gauche sera présent le 10 février aux côtés de la mobilisation des enseignants-chercheurs et des étudiants. Dès à présent, le Parti de Gauche s’engage, s’il arrive au pouvoir, à abroger toutes les réformes qui visent à démanteler l’Université, l’Enseignement et la Recherche publics, au premier rang desquelles la loi LRU, mère porteuse de nombre des contre-réformes actuelles.


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