Guadeloupe Martinique L’Amérique latine en France

mercredi 18 février 2009.
 

Les évènements des Antilles c’est l’Amérique latine en France. Je parle de ce que signifie le processus populaire. Je pose ce raccourci que je crois bien descriptif en mesurant, bien sur, ses limites. N’empêche qu’il dit bien ce qui est à dire. Un autre sujet de méditation est le parallèle entre la débandade des stratégies de la droite latino et celle de la droite française.

Evidemment je n’oublie pas non plus la débâcle des socialistes locaux assez stupides pour proposer que la collectivité locale prenne en charge les primes revendiquées pour faire arrêter la grève. Même la rue de Solférino ne leur fait pas confiance et ne confie à aucun d’entre eux quelque responsabilité que ce soit à propos des Dom Tom. La preuve : qui est le secrétaire national du PS aux DOM TOM ? Réponse du site officiel : « en attente ». Peu importe, après tout. Personne ne s’en est rendu compte. Autrement intéressant est ce que révèle la droite.

La stratégie de la droite métropolitaine aux Antilles étale au grand jour son absolue impréparation aux conditions de la période politique actuelle. Pour l’instant, sans imagination, les vieilles recettes ont été déballées l’une après l’autre. Et les vieilles recettes se sont effondrées l’une après l’autre. Typique : ils ont joué le pourrissement du conflit. Un classique. Il permet de mettre en place, au bon moment, la cueillette d’un « retour au calme » en fin de cycle dans des négociations prétextes. Mais rien n’a marché comme avant. La durée du conflit ne lui a rien fait perdre en ardeur. La négociation « retour au calme » n’a donc pas fonctionné. Pour finir le ministre en charge s’est ridiculisé et la parole de l’Etat s’est démonétisée.

A présent voici la politique des gros bâtons et des provocations. Tout cela est destiné à diviser la population et à faire rentrer les têtes dans les épaules chez les plus craintifs. L’échec est patent ; ça ne marche pas ; ça ne marchera pas ; ça ne peut pas marcher. On a changé d’époque. Mettons au crédit du gouvernement sa lucidité en fin de parcours. Justement parce que c’est trop tard et que le conflit dure depuis quatre semaines, les gouvernants savent que céder si peu que ce soit aux Antilles c’est préparer la contagion à tous les Dom-Tom et même à la métropole. Mais c’est trop tard.

Le gros bâton ne va rien donner non plus. La contagion est commencée. Pour l’instant dans les Dom. Les Tom ne traineront pas, on le verra bientôt. L’impact sur la métropole aura lieu. On ne sait ou ni comment. Mais cela aura lieu. Comment se sortir de là se demande le petit monsieur. Comme d’habitude. En gesticulant et en faisant tout remonter à sa précieuse et si efficace personne. Dangereux. Le système Sarkozy manifeste ses limites face à une crise.

Entre le ministre en déroute et l’autorité suprême du président de la république quel fusible ? Aucun. Il n’y a rien. Rien. Et si Sarkozy échoue aussi, que se passe-t-il ? La crise sociale sera devenue une crise politique. Bientôt nous relèverons nos collets.


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