Les finances de l’Elysée sont impénétrables

lundi 9 mars 2009.
 

Jeudi, le député socialiste René Dosière a dénoncé le mutisme du ministère de la Défense, qui refuse de répondre à ses questions sur sa participation (présumée) au budget de l’Elysée. Ah ! Qu’il est loin le temps où Nicolas Sarkozy utilisait le mot "transparence" à tort et de travers...

Sarkozy - augmentation du budget de l’Elysée

René Dosière est spécialiste des questions budgétaires en tous genres, en particulier celles qui concernent l’Elysée. Régulièrement, il épingle l’Institution pour son manque de transparence et sa propension à se gonfler le portif. En octobre dernier, il avait publié un premier rapport dans lequel il révélait une augmentation de 11,5% du budget de la présidence. En décembre, il signalait aussi un décret discrètement promulgué qui ordonnait le transfert de quelques lignes budgétaires gouvernementales vers le Château, pour un montant de 9,2 millions d’euros.

La Grande Muette hors-la-loi

Jeudi, René Dosière s’est à nouveau plaint à l’AFP qu’une de ses questions officielles n’avait pas reçu de réponse. L’élu de l’Aisne a en effet demandé au ministère de la Défense, au travers d’une "question signalée" déposée le 16 février 2009, de détailler sa participation au budget de la présidence de la République (agents et dépenses). Suivant cette procédure, la loi oblige formellement les ministères à répondre dans un délai de 10 jours. En vain.

"C’est une première depuis que la procédure des questions signalées existe ! Comme par hasard, ça concerne le budget de l’Elysée", a-t-il déclaré. Plus de 8500 questions "signalées" ont été posées, et toutes ont reçu une réponse en temps et en heure. "Ça tombe mal, au moment où entre en vigueur la réforme qui entend améliorer le contrôle parlementaire de l’exécutif" a aussi ironisé le député, précisant qu’il avait choisi cette procédure contraignante après avoir attendu, en vain, une réponse par la voie classique, en mai dernier.

"Une démocratie moderne, ouverte et irréprochable"

Signalons aussi que dans un communiqué de l’Elysée daté du 14 octobre 2008, la présidence de la République qualifiait son budget de "transparent et contrôlable par tous" (sic), expliquant son augmentation apparente par le "souci de vérité" (re-sic) de Nicolas Sarkozy. Ce qui devait contribuer "à faire de notre pays une démocratie moderne, ouverte et irréprochable" (re-re-sic) : "Pour la première fois dans l’histoire de la Ve République, toutes les dépenses assumées par d’autres ministères pour le compte de la Présidence ont été réintégrées dans son budget propre", ce qui aurait bien entendu entrainé une "réduction équivalente de la dotation des ministères contributeurs".

Et après ça, certains en doutent encore ? Quel toupet !

par Napakatbra


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