L’Aveyron n’a pas de schéma de protection de l’enfance !

lundi 25 septembre 2006.
 

N’en déplaise fortement au Président du Conseil général, notre département n’a pas seulement la plus forte augmentation de la région du nombre de personnes au RMI, le chômage des jeunes le plus élevé de Midi-Pyrénées, il a aussi deux décennies de retards en matière d’infrastructures routière aérienne et ferroviaire.

Notre département n’a toujours pas de schéma départemental de protection de l’enfance. Pourtant, la loi du 6 janvier 1986 a rendu obligatoire les schémas départementaux de protection de l’enfance. Directement associés à la décentralisation, ils se sont imposés partout comme des outils indispensables aux politiques menées par les Conseils généraux. La loi du 22 juillet 1983 a organisé le partage des compétences et posé le principe du transfert aux Conseils génraux des service de l’aide à l’enfance, des missions de protection maternelle et infantile et du service d’action sociale. Le second service est placé sous l’autorité du Ministère de la Justice : le Service de Protection Judiaire de la Jeunesse (PJJ).

On constate qu’en Aveyron le partage des compétences s’est progressivement creusé entre ces deux services. L’aide sociale à l’enfance (ASE) intervient au profit des enfants considérés comme victimes tandis que la Protection Judiciaire de la Jeunesse se concentre sur les mineurs auteurs d’infractions pénales. Ce fossé est préjudiciable car la protection de l’enfance doit associer et mobiliser l’ensemble des acteures concernés au profit des mineurs en danger : assistantes sociales, éducateurs spécialisés, psychologues, assistantes maternelles et familiales, mais aussis la CAF, les associations de protection des enfants, l’éducation nationale...

Les situations à risques ne peuvent admettre l’intertie. Elles exigent la mise en oeuvre de réelles mesures préventives. Tous les indicateurs montrent que les enfants en danger ont généralement été des enfants à risque qui n’ont pas été détectés à temps ou n’ont pas fait l’objet de mesures d’accompagnement adéquates. Aujourd’hui, il faut non seulement dégager de nouveaux moyens pour aider les familles en difficulté, renforcer les conditions d’accueil des enfants dans les centres spécialisés et mettre en place un observatoire départemental des mineurs en danger. C’est pourquoi, lors du débat concernant le compte-rendu des services de l’Etat et du Département fin juin dernier, nous avons demandé à Madame la Préfète et au Président du Conseil Général l’élaboration d’un schéma départemental de protection de l’enfance.

Il est regrettable que 20 ans après la loi du 6 janvier 1986, l’Aveyron n’ait toujours pas de schéma départemental de protection de l’enfance. Cette situation ne peut plus durer.

Christian Teyssèdre Conseiller général de Rodez Nord Président du groupe des élus socialistes et républicains


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