Petites nouvelles du dimanche : 2009 rappelle 1788 à la droite ! Bonne idée !

vendredi 1er mai 2009.
 

1) L’UMP et la révolution

Si vous suivez bien l’actualité, vous aurez noté que plusieurs leaders de droite rapprochent la situation actuelle de celle de 1788. Rien que ça !

Dominique de Villepin, ancien Premier ministre (UMP), a estimé dimanche dernier qu’il existe "un risque révolutionnaire" en France, où une "forte colère s’exprime" dans le domaine social.

Interrogé lors de l’émission Le Grand Rendez-vous (Europe 1/Le parisien-Aujourd’hui en France) sur la crise et les mouvements de salariés menacés de licenciement, l’ancien chef de gouvernement a lancé : "oui, il y a un risque révolutionnaire en France".

Savez-vous quelle est l’adresse du site des jeunes de l’UMP : les révolutionnaires.fr

Cela me rappelle vraiment certains groupes de jeunes UJP gaullistes en 1967 1968.

2) Des gaspillages de 1788 au capitalisme d’aujourd’hui

En 1788, les dépenses somptueuses de la reine Marie Antoinette et du comte d’Artois (frère du roi) avaient contribué à discréditer l’Ancien régime.

Pourtant, les sommes concernées étaient bien faibles en comparaison du gâchis actuel.

Le Fonds Monétaire International (FMI) prévoit que le renflouement du "système financier mondial" va probablement coûter plus de 4 000 milliards de dollars.

Bien des programmes indispensables pourraient être menés à bien sur notre planète pour construire un monde plus juste et plus heureux avec de telles sommes.

Dans le système capitaliste, nous ne sommes sûrs de rien. Ces 4000 milliards accumulés sur la souffrance des peuples peuvent très bien disparaître dans le monde fictif de la spéculation mondiale.

Les banques américaines ont donné cette semaine un bon exemple de l’ égoïsme congénital du capitalisme. Après avoir beaucoup pleuré pour recevoir des aides publiques colossales, elles affichent des bénéfices inespérés au premier trimestre 2009 : 3 milliards de dollars pour Wells Fargo, 1,8 milliard pour Goldman Sachs, 2,14 milliards pour JP Morgan Chase, 1,6 milliard pour Citigroup.

Et voilà qu’aussitôt, elles reparlent de bonus mirifiques pour leurs dirigeants, quitte à rembourser une partie des "aides". En revanche, elles n’envisagent surtout pas de réembaucher les 262 000 salariés des banques qui ont perdu leur emploi depuis début 2008 !

Un ancien "golden boy" des banques vient de publier un livre dont le titre est "Confessions d’un banquier pourri". Ce livre dénonce les orgies de bénéfices faites par les banques avant mais aussi depuis la crise des « subprimes ». On peut y lire des phrases du genre : « Oui, cette sorte de banquiers, dont j’ai été, est pourrie. Oui, ils se sont gavés pendant vingt ans, et encore oui, ils pensent que le festin va bientôt reprendre ».

3) Banque Dexia : les cadres dirigeants se goinfrent avec nos impôts !

Face à un défilé de femmes demandant du pain, Louis XVI aurait déclaré en 1789 "S’ils n’ont plus de pain, qu’ils mangent de la brioche".

L’attitude des dirigeants politiques actuels autour de Sarkozy présente une forte similitude.

En 2008, les contribuables ont dû verser 6,4 milliards d’euros pour sauver la banque Dexia de la faillite. Et aujourd’hui, nous apprenons qu’elle verse 825000 euros de bonus à son PDG (s’ajoutant en particulier à ses 636000 euros de salaire) ainsi que 8 millions d’euros de bonus à ses cadres dirigeants ! Dans le même temps, la banque Dexia va supprimer 900 emplois, dont 250 en France ; ça suffit !

Que l’argent des impôts parte directement dans les poches des plus riches pour qu’ils continuent à rouler en ferrari, voilà une politique économique qui rappelle bien les réflexes de caste de la noblesse de 1788.

4) La Bastille de 2009 se trouve à Washington

Les lettres de cachet et l’ignominie des cachots de la Bastille symbolisaient l’arbitraire d’Ancien régime.

Que dire alors de ce que nous apprennent les documents officiels de la CIA déclassifiés le week-end dernier par Obama : Privation de sommeil pendant quatre jours ; supplice de la baignoire (simulation de noyade) appliqué 183 fois sur le même prisonnier en un mois ; gifles ; station debout immobile pendant des heures ; enfermement dans un conteneur où le détenu doit se contorsionner dans le noir complet, et où on introduit des insectes s’il les redoute...

5) Face à la multinationale Freescale, quel cahier de doléances aujourd’hui à Toulouse ?

En 1788, nos anciens avaient trouvé les axes de contestation et de dépassement du système en place.

En 2009, Freescale, multinationale qui produit des semi-conducteurs, vient d’annoncer la fermeture de deux usines : une au Japon, et une à Toulouse où 900 emplois seront supprimés.

Cette entreprise, qui s’apprête à priver tant de travailleurs de leurs revenus, a pourtant engrangé 1,76 milliard de dollars de bénéfices au premier trimestre 2009.

Il faut d’urgence interdire les licenciements dans ces entreprises qui font des bénéfices. Sous peine de réquisition.

6) Les élections municipales de Perpignan enfin invalidées

Pendant le second tour des élections municipales à Perpignan, Georges Garcia présidait le bureau de vote de l’école Léon-Blum, dans le quartier du Haut-Vernet. Frère d’un colistier du maire sortant, candidat à sa succession, il avait attiré l’oeil d’un scrutateur chargé du bon déroulement de l’élection, par son attitude étrange.

Le ton était vite monté entre les deux hommes. Le scrutateur fit venir sur place le numéro deux de la liste Amiel-Donat, Jean Codognès, puis la Police nationale fut appelée sur les lieux.

Or, c’est à l’arrivée de la police que Georges Garcia s’empressa de se débarrasser de bulletins de vote et d’enveloppes qui se trouvaient dans ses poches et dans ses chaussettes.

Placé en garde à vue peu de temps après, dans le cadre d’une procédure de flagrance, il expliqua, lors de son interrogatoire, qu’il avait tout simplement l’intention de « refaire l’appoint après avoir constaté une erreur de comptage dans le nombre de bulletins déposés dans l’urne » .

7) Un « plan jeunes », pour qui ?

Pour avoir l’air de faire quelque chose contre le dramatique niveau de chômage des jeunes, qui a augmenté de 32 % en un an, Sarkozy a sorti un « plan jeunes ».

Ce plan prévoit surtout des subventions aux entreprises dans le cas où elles prennent des jeunes en alternance ou bien qu’elles embauchent des stagiaires.

Le le Medef "approuve sans réserve le plan". "En privilégiant l’alternance, ce plan fait clairement le choix de l’entreprise pour donner les moyens à chacun de participer activement à l’économie", se félicite Laurence Parisot, présidente de l’organisation patronale. "Ces mesures contribueront sans aucun doute à favoriser l’accès des jeunes à l’emploi", affirme l’UPA (Union professionnelle artisanale).

La CGT, cependant, est sceptique. Le chef de l’Etat "propose de subventionner une nouvelle fois le capital, les entreprises sans contrepartie en terme d’embauche. Aider les jeunes ne peut se résumer à aider les patrons", estime la confédération. Quant à la CFDT, si elle reconnaît que "les pistes présentées sont nécessaires", elle rappelle que "ces mesures conjoncturelles ne doivent pas faire oublier que le chômage des jeunes n’est pas né de la crise. Sans engagement volontariste des employeurs à embaucher, former et sécuriser l’emploi des jeunes, ce nouveau plan risque d’échouer tout comme ceux qui l’ont précédé depuis 30 ans". L’UNEF a justement fait remarquer "Si le chômage des jeunes augmente, c’est parce que l’on paie le prix du développement de l’emploi précaire chez les jeunes, variable d’ajustement du marché du travail."


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