1er mai : tous ensemble pour que ça change ! (éditorial national unitaire du Front de Gauche)

vendredi 1er mai 2009.
 

A défis exceptionnels initiative exceptionnelle. Alors que la crise étend ses ravages et que le chômage explose, Sarkozy et son gouvernement restent sourds aux attentes sociales. Pour se faire entendre, il faut frapper plus fort. C’est le sens de ce 1er mai unitaire à l’appel de l’ensemble des organisations syndicales. Du jamais vu depuis longtemps ! Le Front de Gauche y apporte tout son soutien et appelle à la mobilisation pour assurer son plein succès.

Après le 29 janvier et le 19 mars, c’est une nouvelle occasion de manifester avec force la colère de toutes celles et de tous ceux qui ne sont en rien responsables e la crise mais à qui les riches et les puissants voudraient faire payer la facture. Sarkozy refuse de prendre des mesures efficaces contre les licenciements ou d’augmenter des salaires mais défend fermement son bouclier fiscal qui a permis en 2008 de redistribuer aux 756 contribuables les plus favorisés 288 millions d’euros, soit 381 000 euros en moyenne par personne, l’équivalent de trente années de SMIC. Et jour après jour, les scandales patronaux s’accumulent : rémunérations extravagantes, stock-options, bonus, retraites chapeaux. Les hauts dirigeants ne connaissent pas la crise, Sarkozy veille sur leurs intérêts !

Réunis au G20, les chefs d’Etats et de gouvernement n’ont rien résolu sur le fonds. En guise de « moralisation » du capitalisme, on a des « mesurettes » cosmétiques sur les paradis fiscaux. En guise de relance, on donne des moyens au FMI pour qu’il continue à conditionner ses aides à la poursuite des politiques économiques libérales. Rien de sérieux n’a été décidé pour lutter contre la logique d’accumulation des profits qui a nourri l’explosion de la spéculation, un des facteurs déclencheur de la crise. Faut-il s’étonner que les gouvernements qui ont mis en oeuvre les politiques qui ont conduit la planète dans le mur ne fassent pas les choix de réorientation qui s’imposent ? C’est aux peuples de se faire entendre partout dans le monde. D’autres choix sont possibles fondés sur la satisfaction des besoins sociaux par un autre partage des richesses, sur une croissance écologique respectueuse des ressources de la planète, sur un développement des échanges respectueux du progrès social.

En difficulté devant le mécontentement social, Sarkozy a recours aux vieilles recettes de la diversion et de la répression. En ressortant le thème de l’insécurité, il cherche à détourner l’attention sur d’autres sujets que les questions sociales. En dénonçant le durcissement des actions des salariés, il cherche à diviser le front syndical. Ne nous y trompons pas, c’est une stratégie d’affrontement que prépare le pouvoir face aux luttes sociales. Le ton était donné par son discours de Saint-Quentin où, devant les militants UMP, il s’était exprimé davantage en chef de bande qu’en chef d’Etat. Il récidive avec sa dénonciation des séquestrations de chefs d’entreprise et son premier Ministre Fillon a qualifié de « sabotage » les coupures d’électricité. Le ton est donné, la tentative de criminaliser le mouvement social est là. La riposte unitaire s’impose pour refuser les atteintes aux libertés, et pour exiger la satisfaction des revendications.

Mais au-delà, c’est bien la question de l’alternative politique qui est posée. Une nouvelle perspective à gauche est nécessaire pour tourner la page des années libérales. Et pour cela, il faut changer la gauche pour que prévalent en son sein les volontés de la transformation sociale. C’est l’ambition du Front de Gauche qui a fait le choix de l’unité et du rassemblement pour offrir un prolongement politique à l’unité réalisée dans les luttes et les mobilisations. Les élections européennes du 7 juin en fournissent l’occasion. Les grands partis et les grands médias ne s’y trompent pas : en organisant le silence autour de cette échéance, ils veulent éviter qu’elle se transforme en vote sanction contre les politiques libérales fauteuses de crise et en vote d’alternative pour une autre politique en France et en Europe. Alors, comme lors du référendum du 29 mai 2005, déjouons leurs médiocres calculs et créons à nouveau la surprise !


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