Candidature anti-libérale : l’union est sur rails (point de vue de Michel Soudais dans Politis)

vendredi 22 septembre 2006.
 

En attendant de désigner son candidat, la gauche antilibérale s’est dotée d’une feuille de route et d’un groupe provisoire de porte-parole. Les militants balancent entre soulagement et satisfaction.

Le train du rassemblement unitaire antilibéral ne s’est pas arrêté à Saint-Denis. Certes, la réunion nationale des collectifs unitaires et populaires n’a pas accouché d’un candidat commun à l’ensemble des formations de la gauche radicale. Mais la question n’était pas à l’ordre du jour de ce rendez-vous dominical qui n’était qu’une étape dans un processus forcément long et délicat. Après sept heures de débats, les 600 participants se sont entendus sur un texte qui définit une ambition ­ « ouvrir une autre voie à gauche » ­, une stratégie ­ « une campagne unitaire et populaire » inspirée de « celle menée pour le rejet du traité constitutionnel » ­ et une méthode ­ définition du profil du candidat commun avant une désignation par consensus, reflet de la diversité dans le choix des candidats aux législatives. Sous la pression des délégués des collectifs, la réunion a aussi défini un calendrier et désigné un groupe provisoire de porte-parole, chargé d’initier et d’accompagner la création de collectifs locaux, afin d’entrer en campagne sans délai.

La réunion de ce dimanche a aussi permis de tester la volonté d’aboutir des organisations politiques engagées dans la démarche. Comme plusieurs participants s’en sont réjouis, aucune d’entre elles « n’est descendue du train ». Ce n’était pas écrit d’avance. Au sein du PCF, les partisans d’une candidature de Marie-George Buffet qui serait non négociable et les tenants d’une ligne d’autonomie ont convergé, cet été, en prévision de la conférence nationale que le parti tiendra les 21 et 22 octobre sur sa stratégie en 2007. À plusieurs reprises, la secrétaire nationale du PCF, elle-même, a manifesté de l’agacement face à ceux, nombreux, qui refusent que la candidature unitaire puisse échoir à une personnalité issue d’un des partis politiques engagés dans le rassemblement antilibéral. Dans un autre registre, la surenchère anti-PS, impulsée par la LCR (Politis n° 909) pour prix de son ralliement et du retrait de son candidat, pouvait conduire à un départ des militants de Pour la république sociale (PRS), le club de Jean-Luc Mélenchon.

Le texte stratégique adopté dimanche est parvenu à contenter tout le monde. Si l’on excepte les corrections de forme, les amendements retenus renforcent la dimension écologiste du projet, insistent sur l’importance de la question de l’égalité homme-femme ou la dimension internationale de l’antilibéralisme. La critique de la droite a aussi été développée : « À force de préciser nos rapports avec le social-libéralisme, a expliqué Claude Debons, le texte finissait par consacrer plus de lignes à celui-ci qu’à celle-là. »

Si personne n’a sauté du train en marche, la LCR n’y est toujours pas montée. Au lendemain de cette réunion, la majorité de sa direction, qui n’a qu’un statut d’observateur dans le collectif d’initiative national à la suite de son refus de signer l’appel du 10 mai, a dénoncé dans un communiqué « un débat tronqué », aucun de ses amendements n’ayant « été retenu, ni même soumis au vote, en particulier sous la pression du PCF ». À la tribune, Christian Picquet, leader de la minorité de la Ligue , avait au contraire jugé que sur les trois conditions fixées par son parti pour rejoindre pleinement la démarche des collectifs le texte allait « dans le sens de ce que nous avions demandé » lors d’une conférence nationale, fin juin.

Lire la suite dans Politis n° 917


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