Militer

samedi 23 mai 2009.
 

... Au plus fort de cette bataille électorale, il est difficile de trouver le temps d’écrire, et pourtant je ne suis pas personnellement candidat. Mes amis et camarades qui le sont, subissent bien plus durement les conséquences épuisantes de cette campagne. D’autant qu’aucun n’est « permanent » et à plein temps dans cette bataille. Jean-Luc Mélenchon, lui même, doit continuer à assumer son travail de parlementaire, et de plus il ne mène pas seulement campagne dans sa région Sud-Ouest (qui va de Bordeaux à Montpellier ) il aide chacune des différentes têtes de listes « front de Gauche » en participant à des meetings dans toutes les grandes Régions. Hormis Jean-Luc donc, tous les autres candidats PG sur ses listes sont des salariés qui cumulent, comme ils peuvent, les impératifs de leur emploi et les tâches politiques du moment. C’est ainsi.

Le Parti de Gauche (PG) est un Parti de militants, quelles que soient les responsabilités de chacun. Ici pas de charge d’ancien régime réservées à certains ou de notables assoupis assis sur quelques privilèges. Diffusions de tracts, portes à portes, collages d’affiches, points fixes dans les manifs, organisation de réunions, préparation d’argumentaires, rencontre et coordination avec les autres composantes du Fdg, discours et interventions dans les réunions, etc… et la liste est encore longue. Ceux qui ne cessent de répéter que les français se désintéressent de ce scrutin, feraient mieux de montrer ce dévouement de milliers de personnes qui agissent, bénévolement, pour que leurs idées s’expriment et se propagent. Débat droite contre gauche à Noisy

Je prends donc ma part à cette longue chaine de l’activité militante du « Front de Gauche ». Jeudi dernier, j’intervenais à Noisy-le-Sec en Seine Saint Denis. Il s’agissait d’un débat entre droite et gauche. « Front de Gauche » contre UMP. Cette forme originale de réunion électorale s’organise dans de plus en plus d’endroits. A Noisy, mon ami Gilles Garnier, Conseiller général PCF, avait pris l’initiative de cette confrontation. Il avait tenu à ce que toutes les composantes du FdG soient présentes et ainsi je représentais le PG et Laura Lauffer la Gauche Unitaire (GU). Tous trois, nous étions face aux mêmes nombres de représentants de la droite. Le débat avait le lieu devant une bonne centaine de personnes. La droite avait mobilisé les siens, dont Eric Raoult député UMP de la circonscription, et la salle était assez partagé car les militants et sympathisants de gauche étaient aussi nombreux. Pendant deux heures nous avons échangé sans concessions nos arguments.

Ceux, qui, dans des moments de faiblesse, doutent de la différence entre la droite et la gauche devraient venir à ce type de soirée. Gilles, Laura et moi avons, je crois, bien défendus nos couleurs, mais je dois dire que nos « adversaires » étaient aussi de beaux prototypes de « l’homo liberalus ». Leurs discours ? Simple. Je résume : Sarkozy fait on ne peut mieux. L’Union européenne se construit dans la bonne direction et de toute façon toute autre politique est impossible. Les entreprises doivent faire des profits. Le capitalisme est l’expression d’une réalité « naturelle et incontournable ». La gauche, c’est l’inconséquence ou le goulag (ou les deux d’ailleurs).

Toutes ces paroles résistent mal aux questions précises. Jamais, mes contradicteurs d’un soir ne se prononcent sur le Traité de Lisbonne qu’ils semblent ne même pas avoir lu même superficiellement. Les directives européennes qui libéralisent la Poste ou l’énergie ? Pas de réponse. Ainsi va la campagne. La tactique de l’UMP est simple : surtout ne pointer aucun des enjeux de ce scrutin, surtout ne pas parler de choses précises. Et ils osent s’étonner d’une abstention qu’ils organisent. Le Front de Gauche à Meaux

Le lendemain, j’étais à Meaux en Seine et Marne. Mes camarades du PG, avec notamment mon ami Jean-Charles Girault mènent une belle campagne sur des terres difficiles. C’est en effet la ville où le Maire est Jean-François Coppé, arrogant et ambitieux président du groupe UMP à l’Assemblée nationale. Ici, la gauche rassemblée lors des dernières municipales dans une liste PS, PCF et même NPA et obtenu 25 % ! Toutefois, mes amis sont des gens courageux et accrocheur. Beaucoup des élus socialistes ont comme moi quitté leur Parti pour fonder le PG. Ce soir là donc à Meaux devant une cinquantaine de personnes nous menons campagne pour le Front de Gauche. A la tribune, avec moi, en plus de Jean-Charles et du camarade qui était tête de liste de toute la gauche, je retrouve François Calaret pour la GU et Elisabeth Gaultier pour le PCF. Le débat qui suivra sera riche. Plusieurs présents sont des syndicalistes et des militants qui témoigneront de leurs luttes et des raisons de leur soutien au FdG.

C’est ainsi, que tous les soirs, dans des dizaines de villes de l’Ile de France nous menons campagne. Le 7 juin, ce long travail patient aura des conséquences heureuses. Tous ces petits ruisseaux pourront-ils reproduire la puissance du grand fleuve qui avait voté non à 55 % le 29 mai 2005 ? J’en suis encore convaincu que c’est possible. Pour notre part, nous n’oublions pas ce vote. Quatre ans plus tard, il nous fait mandat.

Et, que pouvons nous faire d’autre ? Contre Sarkozy et sa politique, impossible de trahir ou s’abstenir. Le vote "Front de gauche" est aussi un vote moral exprimant une certaine dignité, une conception exigente d’être de gauche.


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