Compte rendu de la rencontre entre le Parti de Gauche et une délégation des « représentants des comités pour une marche pour l’interdiction des licenciements » (initiative du POI) le 15 mai

mardi 26 mai 2009.
 

A la demande de responsables du POI nous avons reçu vendredi 15 mai, une délégation d’une dizaine de salariés « des comités pour une marche unie pour l’interdiction des licenciements ». Certains étaient au POI, d’autres apparemment non. Une majorité était des délégués ou responsables syndicaux. Il s’agit de salariés du Port de Toulon, de SANOFI-AVENTIS, de Dreux, de Caterpillar, etc., tous confrontés à des plans sociaux. A noter que PS et PCF avaient reçu le même jour des délégations semblables.

Il faut rappeler que jusqu’alors ce sont des responsables du POI qui nous ont proposé de nous joindre à cette marche. D’après nos interlocuteurs cette proposition ne viendrait donc plus désormais du POI mais de « représentants des comités » pour cette marche qui dépasseraient de facto ce seul parti. Précisons cependant que c’est lors du BN du POI du 25 avril qu’ont été programmées ces délégations : « Proposition aux comités qui préparent la conférence d’organisation, la veille de celle-ci, d’une délégation représentative du combat des ouvriers des usines où tombent les plans de licenciements auprès des dirigeants des partis de gauche pour leur demander à nouveau d’appeler à la marche unie pour l’interdiction des licenciements. La délégation rendra compte à la conférence des 15 et 16 mai. »

En introduction plusieurs de ces délégués ont pris la parole pour nous demander en substance « vous politiques, qu’allez vous faire pour répondre à notre demande ? Nous ne pouvons plus attendre, il faut une loi interdisant les licenciements, il faut vous positionner sur notre initiative »

En préalable, nous leur avons donc indiqué :

- Que nous n’étions pas « extérieurs » à la situation : les militants du PG sont des salariés, comme eux, syndiqués pour la plupart, qui résistent dans leurs entreprises et qui, eux aussi, sont confrontés aux plans de licenciements. Il n’y a pas d’un côté des « responsables » de part et de l’autre des salariés.

- Que nous étions présents sur le terrain social

- Que notre parti faisait tout ce qui pouvait favoriser la réalisation de l’unité

- Que nos élus devaient déposer un projet de loi sur la question des licenciements

- Que si la mobilisation sociale est essentielle, nous cherchions, également pour notre part, des débouchés dans les urnes, la question des élections n’étant pas à part, puisque nous estimons qu’on ne pourra répondre aux besoins des salariés, impulser une autre politique économique et sociale en rupture avec la logique capitaliste sans rassembler une majorité devant le suffrage universel afin d’être capable d’appliquer ce programme au gouvernement. Les deux sont liés. D’où la stratégie du Front de Gauche.

Sur le mot d’ordre, nous avons indiqué que nous étions pour porter des mesures radicales, dans les mobilisations mais que nous ne voulions pas nous contenter de mots d’ordre propagandistes : si nous exigeons des mesures aujourd’hui c’est pour être capables de les appliquer au gouvernement et donc de réunir une majorité derrière elles. Ces mesures se retrouvent dans le projet de loi qui sera déposé le 28 mai à l’assemblée nationale par le groupe commun PC-PG : interdiction des licenciements dans les entreprises qui font de bénéfices, droit de véto des salariés sur les licenciements, nationalisations dans les secteurs répondant à l’intérêt général... Nous ne nous retrouvons pas derrière le seul mot d’ordre « interdiction des licenciements » car en pratique cela induit une socialisation totale de l’économie et en outre nous ne pensons que l’on peut construire une majorité politique ni même l’unité d’action des partis de gauche sur cette question. Mais déjà les mesures que nous proposons sont en opposition au système et portent donc une logique de rupture radicale à son égard.

Nous avons dit également que nous ne partagions pas la forme d’interpellation qui consiste pour un parti (le POI au départ au moins de cette initiative) à déterminer la forme de la mobilisation et son mot d’ordre et à demander aux autres partis de s’y associer tel quel et même de façon parfois comminatoire. D’autant qu’une structure unitaire de tous les partis de gauche se réunit régulièrement depuis janvier et n’a pas fermé la porte à une discussion sur une initiative unitaire sur les licenciements. Nous avons même rappelé, ce que le POI avait alors noté, que c’était par l’entremise du PG que le POI y avait été invité.

Nous leur avons donc nettement indiqué, en dépit de notre réserve sur leur mot d’ordre et sur l’efficacité d’une « marche », que nous ne fermions aucune porte mais qu’au contraire, le plus efficace était de rechercher l’unité la plus large en tâchant de se mettre d’accord sur un mot d’ordre commun (exemple « faire front contre les licenciements) et sur les modalités d’action.

D’où deux propositions :

- Venir le 28 mai soutenir le dépôt du projet de loi des élus du groupe PCF/PG lors du rassemblement prévu devant l’assemblée.

- Participer au cadre unitaire des organisations de gauche déjà existant qui se réunit depuis janvier afin d’y mettre sur la table leurs propositions. Nous avons expliqué que nous serions des forces qui soutiendraient alors la nécessité d’une initiative unitaire sur cette question.

Délégation des « représentants des comités » :

• Patrick Hachaguer (Sony - Pontonx dans les Landes), Gérard Buttin (Caterpillar - Grenoble dans l’Isère), Michaël Fourneau (docker - La Seyne, Port de Brégaillon dans le Var), Damien Cardon (docker - La Seyne, Port de Brégaillon dans le Var), Gérard Luiggi (syndicaliste équipement - Toulon dans le Var), Maurice Marchand (Sacred-chimie - sous-traitant automobile à Dreux dans l’Eure-et-Loir), Jocelyne François (Ouest-Injection - sous-traitant automobile à Chartres dans l’Eure-et-Loir), Dominique Maillot (syndicaliste - Dreux dans l’Eure-et-Loir)), Pierre Vercruysse (Sanofi-Aventis - Vitry dans le Val-de-Marne)

Délégation PG : Eric Cavaterra, Eric Coquerel, Helen Duclos.


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