EPR à Penly : pour nous, c’est NON (Comité de Dieppe du PG)

samedi 20 juin 2009.
 

Pour le comité du Parti de Gauche de Dieppe, l’annonce par Nicolas Sarkozy de la construction d’un deuxième réacteur EPR à Penly ne doit pas faire illusion. Plusieurs éléments permettent de mettre en question l’intérêt d’un tel chantier, aussi bien du point de vue économique qu’écologique.

Du point de vue économique

D’abord, on sait que les premiers chantiers EPR (Flamanville, Finlande) sont des gouffres financiers. Ensuite, la relance du programme nucléaire français aura un coût considérable qu’on dissimule : on n’inclut pas, pour l’instant, dans le prix de l’électricité vendue aux particuliers et aux entreprises la facture colossale du démantèlement des centrales ni du stockage de déchets actifs pendant des milliers d’années. Enfin, la position de monopole du nucléaire en France pour la production d’électricité empêche de consacrer l’argent nécessaire aux développements des énergies renouvelables et aux économies d’énergie, lesquelles pourraient créer beaucoup plus d’emplois durables dans chaque région que ce que la construction d’un EPR à Penly promet pour la nôtre (habitat vert, développement de l’éolien).

Du point de vue écologique

Le nucléaire est présenté en France comme l’une des seules solutions à la crise écologique qui domine notre actualité et continuera à le faire pendant très longtemps. D’abord, le nucléaire n’est pas neutre en termes de production de CO2 et c’est une industrie dangereuse qui a connu des accidents graves aux États-Unis (Three Mile Island) et en Russie (Tchernobyl), et connaît régulièrement des incidents de fonctionnement impliquant des émissions radioactives (comme cet été au Tricastin).

Il constitue un mode de production centralisé, inadapté aux territoires. Fragile en consommation de pointe, il pousse le reste du temps à l’exportation en dumping (c’est bien là le principal objectif annoncé par Nicolas Sarkozy) et à la surconsommation domestique. L’uranium est un combustible rare, dont les stocks disponibles arriveront à épuisement dans les 50 prochaines années. Le nucléaire n’est donc pas une source d’énergie durable.

Les modes alternatifs de production d’énergie électrique (éolien, marémoteur, solaire, géothermie) restent aujourd’hui marginaux, alors que la recherche devrait être en pointe dans ce domaine. Ce sont pourtant des techniques qui ont le mérite de capter des sources d’énergies inépuisables, de pouvoir créer des centaines de milliers d’emplois, de relocaliser la production d’énergie et d’éviter les considérables déperditions d’électricité qui caractérisent les grands réseaux de diffusion. Le nucléaire ne tolère pas d’approximations en termes de sûreté. Or, la construction des EPR en Normandie doit servir de vitrines pour les grands groupes industriels qui les construisent.

Les intérêts financiers privés, dont la crise en cours montre combien ils peuvent s’opposer à l’intérêt général, vont faire peser des doutes importants sur la sûreté des installations. La gestion des déchets constitue une difficulté insurmontable. Quelle fiabilité peut-on garantir sur des milliers d’années ? D’autant que l’EPR, centrale de 3e génération, créera des déchets beaucoup plus radioactifs et dangereux que ceux des centrales précédentes.

Un déficit de démocratie

Le nucléaire civil constitue en France un domaine réservé de l’État, autour duquel aucun débat politique véritable n’a jamais été organisé. Il est temps, en période de crise écologique et sociale, de mettre en avant des principes démocratiques et d’abandonner la logique technocratique et opaque qui anime la politique de l’énergie en France depuis 50 ans. Le Parti de Gauche a très clairement rejeté le « tout nucléaire ». Le comité du Parti de Gauche de Dieppe est conscient de ce que représente en termes d’emploi cette construction et comprend donc l’engouement des élus communistes sur ce sujet. Mais il estime que la relance du programme nucléaire engage une nouvelle fois notre pays dans une logique productiviste qui montre ses limites, tant du point de vue écologique qu’économique (gaspillage et donc baisse du pouvoir d’achat, inégalités galopantes). Soucieux d’associer l’économie, l’emploi et la préservation de la nature, il demande le lancement d’un débat sur l’énergie et le nucléaire, tant au niveau national que local.


Signatures: 0
Répondre à cet article

Forum

Date Nom Message