Certes le deuxième tour n’est pas joué. Dimanche il faudra battre à Hénin Beaumont la liste du Front national. Mais tant de mal est déjà fait dont nous devrons payer les conséquences ! Hénin Beaumont n’est pas hors du monde. Elle est à 25 km de Lille, en plein bastion historique du PS. L’ancien maire mis en examen est une caricature ? Alors c’est celle d’un localisme clientèlaire et népotiste présent sous bien des latitudes.

D’ailleurs Hénin Beaumont, ce n’est pas uniquement Dalongeville. C’est aussi Metal Europ, symbole de l’impuissance publique face à l’injustice et l’irresponsabilité patronale. Quant à l’incapacité de la direction socialiste, bien qu’impliquée dans la gestion communale, à opposer une stratégie efficace au FN, elle constitue un signal clinique de première importance.

L’émiettement criminel de la gauche au premier tour est d’abord le fruit de l’éclatement du PS. 3 des 5 listes de gauche étaient menées par des responsables socialistes anciens ou actuels. Dans les états-majors, le refrain anti-FN sonne juste.

Mais l’absence d’union et de contenu à gauche sur le terrain le transforme en ritournelle creuse. Ce vide politique se manifeste dans la stratégie désastreuse du Front Républicain voulu par la liste PS-PC-Modem.

La grandiose idée censée battre le FN tout en sauvant les sortants a accouché du contraire. Le FN menace de l’emporter, et tous les autres partis sont d’ores et déjà assurés de ne plus avoir un seul représentant au Conseil municipal !

La compétition avec le FN se gagnera sur le terrain de la réponse à la crise. Ce n’est donc pas un Front républicain mais un Front de Gauche qu’il faut construire. Né au milieu du désastre des européennes, le Front de Gauche doit continuer et s’élargir. Ce mardi, la rencontre entre le PG et le NPA montre que le rassemblement est possible : le NPA se déclare prêt à tenter avec le Front de Gauche la construction d’une alliance de l’autre gauche sur le terrain social et électoral, dès les prochaines régionales.