Les éco-tartufferies continuent allègrement...

mercredi 8 juillet 2009.
 

On a échappé à la nomination au gouvernement de Claude Allègre, qui de l’aveu de tous les observateurs, jusqu’à Nicolas Hulot - pourtant peu suspect de sectarisme - aurait été un « bras d’honneur » à la communauté scientifique à la veille du sommet de Copenhague.

On n’échappera pas en revanche à celle de Christian Jacob, désormais président de la toute nouvelle Commission « développement durable » à l’Assemblée nationale.

Ce proche de l’agrobusiness, ancien président du Centre National des Jeunes Agriculteurs, avait organisé la destruction de l’amendement "Chassaigne" sur les OGM qui garantissait le respect « des structures agricoles, des écosystèmes locaux et des filières de production qualifiées "sans OGM" et en toute transparence ». Voilà qui nous garantit des débats en toute indépendance...

Par ailleurs, on apprend que l’énergie ne relèvera pas de cette commission mais restera du ressort de la commission des affaires économiques. Comment ? L’énergie ne relèverait donc pas des problématiques du « développement durable » mais uniquement du domaine économique ? Etrange.

Au même moment, Christine Lagarde se fend d’un communiqué officiel pour se féliciter de l’entrée à hauteur de 15% d’actionnaires privés dans le capital d’Areva ! La privatisation de l’énergie se poursuit... Et ce, au moment même où EDF réquisitionne ses agents, qui précisément exercent leur droit de grève pour dénoncer les dérives liées à la libéralisation et à la sous-traitance dans les centrales nucléaires.

On le voit une fois de plus, l’énergie est considérée par la droite comme une source de profits et un « produit » monnayable et exportable, et non comme un droit fondamental. Une fois de plus, les intérêts économiques priment sur le respect des individus et des éco-systèmes.

Claude Allègre, toujours lui, vient d’ailleurs d’annoncer le lancement de sa « Fondation pour l’écologie productive », qui « bénéficiera du soutien de grandes entreprises ». Voilà qui a le mérite d’être clair. Aucune remise en cause du système, du capitalisme vert, encore et toujours.

Le Parti de Gauche rappelle que l’urgence écologique n’est pas soluble dans le capitalisme et le productivisme, et que l’accès à l’énergie est un droit fondamental, à préserver des logiques du marché et de la libre concurrence.

Nous nous prononçons pour un pôle public de l’énergie, seul capable de réduire la fracture énergétique et de planifier de manière démocratique la nécessaire transition énergétique face aux risques du nucléaire, à la nécessaire diminution des émissions de gaz à effet de serre et à la raréfaction des ressources naturelles.

Corinne Morel Darleux, SN au combat écologique


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