Honduras : Malgré la répression sanglante, la mobilisation populaire s’intensifie (article national Parti de Gauche)

vendredi 10 juillet 2009.
 

Manuel Zelaya, le président démocratiquement élu du Honduras (pays membre de l’Alba) s’est vu empêché, par les forces armées putschistes, de se poser avec l’avion qui le ramenait de Washington dimanche 5 juillet à Tegucigalpa, la capitale hondurienne.

Ces dernières ont lâchement assassiné trois manifestants et en ont blessé plusieurs autres alors qu’entre 120 et 200 000 personnes s’étaient massées près de l’aéroport pour saluer le retour du président hondurien. Rumeurs de disparitions, arrestations de dirigeants populaires confirmées et coupures des canaux de télévisions et de radios rythment désormais la vie quotidienne des honduriens. Un sombre régime, avec lequel nombre de médias sont étrangement conciliants, se met en place dans ce pays d’Amérique centrale.

Le sang coule en effet au Honduras. Certains médias, notamment dans notre pays, font preuve d’une indignation démocratique pour le moins sélective. Peu de journaux traitent la situation et la plupart propose une lecture des faits inadmissible.

Ainsi, Libération, dans son édition du 6 juillet, explique, en s’appuyant sur une source AFP : "Manuel Zelaya, au pouvoir depuis janvier 2006, avait été renversé parce qu’il tentait d’organiser une consultation populaire sur la possibilité de briguer un second mandat, démarche déclarée illégale par la Cour suprême."

C’est faux. Le 28 juin, les Honduriens étaient appelés à se prononcer, par la voie d’une consultation populaire sans force contraignante - s’appuyant sur 400 000 signatures -, sur la proposition du président de convoquer, après les élections prévues le 29 novembre 2009, une Assemblée nationale constituante. Dans le cas où cette consultation aurait recueilli une majorité de "oui", un référendum sur la convocation d’une assemblée constituante aurait pu avoir lieu le 29 novembre en même temps que l’élection présidentielle prévue à cette date. Les Honduriens auraient alors voté dans une "quatrième urne", les trois premières étant réservées respectivement à l’élection du président, des députés et des maires.

Contrairement à ce qu’avancent nombre de commentateurs , il ne s’agissait pas, pour Manuel Zelaya, d’obtenir la possibilité de se représenter à la présidence lors de ces mêmes élections. Il ne l’aurait pas pu puisque ces scrutins auront lieu dans le cadre de la Constitution actuelle qui ne permet pas la réélection du président sortant à la tête de l’Etat.

Alors que Ban Ki-Moon, le secrétaire général de l’ONU considère "qu’aucun changement inconstitutionnel d’un gouvernement n’est acceptable", les mouvements sociaux et populaires honduriens s’organisent pour de nouvelles manifestations pacifiques dans les jours qui viennent.

Pour sa part, Manuel Zelaya, actuellement à San Salvador (El Salvador) avec les présidents Rafael Correa (Equateur) et Fernando Lugo (Paraguay), la présidente Cristina Kirchner (Argentine), Miguel d’Escoto (président de l’Assemblée générale de l’ONU), José Miguel Inzulsa (secrétaire général de l’Organisation des Etats américains), a annoncé qu’il analysait la situation et qu’il se préparait à un nouveau retour.

Le Parti de Gauche s’associera à toutes les mobilisations qui permettront, dans chaque pays, d’isoler les putschistes du Honduras.

Il était représenté lors du rassemblement de solidarité organisée à Paris dimanche 5 juillet (voir la vidéo) et participera à une conférence de presse sur la situation politique au Honduras et au Pérou mardi 7 juillet.

Céline Meneses


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