Contre le système mondial Madoff

samedi 11 juillet 2009.
 

Combien y a t il de Madoff dans le système capitaliste ? Le monde capitaliste réel est comme dans le film « Mille milliards de dollars » d’Henri Verneuil. Pour diriger des multinationales toutes-puissantes, il faut exploiter, écraser, piétiner, tuer, piller, amasser, tricher, et pour que la finance mondiale ait échangé chaque jour depuis deux décennies au moins 40 à 50 fois plus de dollars que d’équivalent commercial réel à ceux-ci, il faut que l’ensemble de la finance soit gangrené. Au point qu’ils ne peuvent se détacher des paradis fiscaux, des chambres de compensation à « trous noirs », des commissions et rétro commissions qui tuent à Karachi et ailleurs, des 1646 milliards d’armement produits et vendus chaque année, de la fraude, du blanchiment, des trafics de drogue…

Alors Madoff !

Madoff, ce n’est pas un escroc, c’est le modèle depuis 40 ans, le héros, le cœur, l’excellence du système, d’ailleurs ils l’ont bouclé pour 150 ans de prison en théorie, procès avec l’odieux système du « plaider coupable » expédié vite fait pour qu’on n’aborde pas les racines, les causes, l’histoire, les supporters, les confrères encore en activité… Il tombe, en bouc émissaire, au champ d’honneur, mais tout continue comme avant pour les autres Madoff. « People, stars, personnalités », étaient selon Libération « courtisés par les rabatteurs du courtier » : l’inverse aussi tant ce beau monde jugeait naturel de gagner de l’argent facile en dormant. « Il ne nous a pas seulement volé notre argent mais aussi notre foi en l’humanité » écrit un père de famille ruiné, cité par ce journal (p.4, le 30 juin). Faut-il qu’il y en ait eu beaucoup, des imbéciles ou des salauds pour confondre « foi en l’humanité » et placements juteux.

Chacun sait que le travail n’enrichit pas. Il permet de vivre et pas souvent décemment. Pour s’enrichir vraiment comme les 378 000 millionnaires en euros français, comme les 8 millions de millionnaires en dollars dans le monde, comme les 3 hommes qui possèdent plus que 48 pays les plus pauvres, il faut exploiter le travail des autres. S’il y a fortune colossale hors du travail, c’est qu’il y a spoliation quelque part ! Parce qu’après tout, il n’y a pas un pleur à verser pour ceux qui « librement » ont recherché chez Madoff le mirage, et y ont investi le fruit de leur travail, puis s’étonnent, tristes et trahis que ça ne marche pas… C’est la moindre des choses que ça vole en éclats, que tout cela vole en éclats ! Enfin et partout ! Et les prisons devraient davantage être pleines de Madoff que de petits délinquants appauvris malgré eux et contraints par le sort au chômage par les fonds de pension qui ferment les entreprises.

Il y a des raisons si des dizaines de millions de gens préfèrent le livret A ! Et c’est injuste que les taux dudit livret A soient baissés par les autorités publiques qui préfèrent spéculation, tricherie, et laissent délibérément courir des emprunts et taux préférentiels légaux que les escrocs en situation d’inventer des pyramides de Ponzi font miroiter. Madoff n’était pas une escroquerie mais la vie ordinaire du système.

La gauche doit réclamer le contrôle et la socialisation des instruments bancaires, boursiers et de crédit dans l’intérêt général.

Et il doit être mis en place un salaire maxima (20 fois le Smic net tout gain compris) et au-delà une fiscalité intransigeante et transparente. Nul humain sur cette terre ne mérite de gagner, quelque soit son travail, plus de 20 fois qu’un autre. C’est un bouclier de dignité, un bouclier humain, un bouclier social !

À opposer à ce que Sarkozy a osé appeler, par antiphrase, par provocation, « bouclier fiscal » en affirmant qu’un individu en aucun cas ne doit être taxé de plus de 50 % de ce qu’il gagne ! De ce qu’il gagnait ou espérait gagner chez Madoff ?Car Sarkozy aimait, adorait, adulait Madoff et tous ses semblables ses Bling-bling à lui, ses amis du Fouquet’s, et jamais il n’ a entendu de limites, de plafond, de comparaison, pour son bouclier fiscal, ou ne sont pas inclus les parachutes dorés, les retraites chapeaux, les stocks options, les spéculations, les successions…

Soyons donc fermes : bouclier humain, citoyen, anti spéculation, au-delà de 20 fois le Smic, ce qui est déjà énorme, (on peut imaginer un seuil plus bas), la puissance publique doit tout prendre… et redistribuer en services collectifs, publics, sociaux.


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