BHL défend le fils du prince puis le ministre du prince ! (point de vue de Gérard Filoche sur l’affaire Frédéric Mitterrand)

vendredi 16 octobre 2009.
 

L’imprécateur de cour, BHL s’en prend à la gauche socialiste en la personne de Benoît Hamon sous prétexte que celle-ci « volerait au secours du nouvel ordre moral ». De quel nouvel ordre moral parle t il ? De celui où les élites riches se secourent entre elles alors qu’elles vilipendent leurs opposants ? La déferlante qui vient à l’aide simultanée de Polanski et de Frédéric Mitterrand est bien propre à ces gens de la haute qui se serrent les coudes pour se passer leurs fautes et pour accabler celles et ceux qui ne s’en font pas complices.

Il n’y a pas de point commun entre la grande cabale qui a été conduite l’an passé contre le dessinateur Siné et celle qui a surgi autour de l’affaire Mitterrand. Mais il est curieux d’observer une ligne de partage dans ces deux affaires distinctes : ceux qui vilipendaient la morale de Bob Siné sont indulgents avec la morale de F. Mitterrand.

Pas de point commun sauf BHL, Jean Sarkozy, et Nicolas Sarkozy.

Qui a joué aux pères la pudeur lorsque Bob Siné a osé caricaturer le fils Sarkozy qui épousait la riche héritière Darty ? L’an passé ne voulaient-ils pas lâcher les chiens, et faire un autodafé de 40 ans de dessins de Siné, et n’auraient-ils pas réussi si l’opinion de gauche ne s’en était pas indignée ? N’ont-ils pas joué la « brigade des mœurs », ne sont-ils pas allé « fouiller dans les poubelles » des citations tronquées, beaucoup plus anciennes que le livre de Frédéric Mitterrand, sorties de leur contexte pour essayer de faire un procès contre toute l’œuvre de Siné ? N’ont-ils pas, cet « escadron de vertueux », organisé un procès médiatique de type stalinien essayant de faire passer Siné au karcher pour un débauché antisémite et homophobe sinon pire ? Ils étendaient alors, souvenons nous, la question aux « dérapages » de Siné allant jusqu’à dénoncer une « chaîne signifiante » (sic, BHL) qu’ils forgeaient eux-mêmes. Ils ont, depuis été battu en justice.

Mais aujourd’hui, les voilà qui dénoncent toute « chaîne signifiante », tout « dérapage », entre le soutien précipité à Polanski en dépit de l’accusation de viol sur mineure qui le concerne et les récits pour le moins scabreux des voyages de F. Mitterrand en Thaïlande, et qui plaident pour la liberté d’écriture de l’artiste, pour la liberté des moeurs… Là où ils traquaient « l’antisémitisme subliminal », les voilà qui refusent d’évoquer un « tourisme sexuel » qui ne semble pourtant pas, à lire, en dépit des dénégations, si « subliminal » que ça.

Deux poids deux mesures : indulgence envers les amis du prince, virulence contre ses adversaires, peu importe la méthode, la contradiction. Seul reste, avec BHL, piètre bretteur, le terrorisme intellectuel de bas étage : l’amalgame avec Marine Le Pen, et « si on inculpait Blum… qui devrait se tenir à carreaux de peur d’être dénoncé comme pédophile par les Benoît Hamon de service » (sic). Auquel il faut adjoindre Ivan Levaï qui décrit Benoît Hamon en « croque-mort » sur France inter !

Le clan des « mêmes » qui se serrent les coudes.

Parce qu’en fait, dans les deux cas BHL défend le fils du prince puis le ministre du prince ! Dans les deux cas, il s’en prend à cette partie de la gauche historique, qui s’est reconnue dans Siné Hebdo et aujourd’hui il tente de saisir l’occasion de s’en prendre à la nouvelle gauche socialiste. L’adversaire pour BHL est le même il éclate au grand jour : c’est la gauche qui attaque trop durement Sarkozy. Son positionnement est signifiant et subordonne toute honnêteté intellectuelle. Pas besoin de chercher plus loin, ses réelles motivations.

Quant à la gauche socialiste, elle est plutôt libertaire en matière de mœurs, et pas du tout genre « mère-la-pudeur » moraliste, il n’y a eu aucune sorte de soupçon à l’égard d’un homosexuel, et du récit de ses souffrances intimes, pas de chasse à l’écrivain, à l’artiste, au cinéaste, toute licence en art ! De Gide à Genet, il y en a eu et il y en aura des confessions de cette sorte dans la littérature ! Ce n’est pas l’homme ni l’écrivain qui sont en cause… mais le ministre de Sarkozy, d’un président moraliste, autoritaire, dur aux faibles, faible aux forts, qui réclame l’impunité zéro à tout bout de champ, qui s’en prend à la justice, choisit ses coupables et ses faits divers, et ne veut plus de juges d’instruction, qui s’assied sur la légalité républicaine pour nommer ses banquiers, roi du népotisme qui place son fils, et qui « couvre » ses proches, excuse leurs fautes et faiblesses autant qu’il chasse et musèle ses opposants.

Deux poids, deux mesures, une politique de classe, celle « la haute » : elle a juste essayer de tâcler, à travers Benoît Hamon, la gauche socialiste au passage, comme Siné l’an passé. Nous ne le laisserons pas faire davantage.

Cette affaire n’est pas ce qui concerne les 2000 chômeurs de plus par jour dont nul ne parle avec autant de passion. Mais même si on nous contraint à y répondre, ce n’est pas non plus la cible de la gauche socialiste : nous visons la remise en cause du libre change mondialisé et combattons pour 35, 60, 1600, 20, 35 h, la retraite à 60 ans, le Smic à 1600 euros, pas de revenu supérieur à 20 fois le Smic…

Tiens : tout ce que les BHL et autre pro Sarkozy, combattent aussi.


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