Point de vue sur l’affaire Frédéric Mitterrand : JE SUIS UN INFAME PERSONNAGE

dimanche 3 novembre 2019.
 

L’affaire Frédéric Mitterrand est l’occasion d’un énorme clivage entre la France d’en bas et celle d’en haut. Même notre camarade Jean-Luc Mélenchon a cru bon d’y participer. C’est à n’y pas croire.

Il eut été mieux inspiré de se taire et de laisser toutes les « belles personnes », comme il aime à dire, s’entredévorer entre elles. Au lieu de quoi, il est tombé à bras raccourcis sur Benoît Hamon, qui a osé dire ce qu’il pensait des turpitudes de Frédéric Mitterrand. Ainsi, d’après Jean-Luc, Frédéric Mitterrand est victime « d’un système infâme qui s’appelle le pilori ». Dussé-je passer pour un infâme personnage, j’exprime, sur ce point, ma sympathie à Benoît Hamon.

Je le dis haut et fort, la nomination de Frédéric Mitterrand au poste de ministre de la Culture par Nicolas Sarkozy est une honte pour notre pays. Le fait est d’autant plus grave, qu’il l’a fait en parfaite connaissance des écrits (actes ?) de pédophilie et de tourisme sexuel de Frédéric Mitterrand. J’ajoute, pour aggraver mon cas, que je ne suis pas gêné d’emboîter le pas à Marine Le Pen. Si quand il est midi, elle dit qu’il fait jour, je ne vois pas pourquoi je ne dirais pas la même chose qu’elle. Pour autant, je ne vois pas en quoi on pourrait en inférer que je me rapproche dangereusement des thèses du Front National.

Cet amalgame-là a été fait par nombre des défenseurs de Frédéric Mitterrand, y compris par Jean-Luc. Il ressemble tout à fait au procès que les ouiouistes nous ont fait au moment du référendum sur le traité constitutionnel européen, à propos du plombier polonais. Il est absolument incroyable que Jean-Luc ait perdu sa lucidité sur ce coup-là. Il n’est pas besoin de connaître le contexte des passages scandaleux de son livre, pour comprendre que Frédéric Mitterrand s’est rendu en Thaïlande en touriste sexuel.

L’usage répété des mots « gosse », « garçon » et, à un degré moindre, « éphèbe » ne laisse aucun doute sur la nature honteuse de ses activités.

Fait aggravant, pour tenter de se sortir du maelström dans lequel il s’est mis lui-même, ce personnage a osé prétendre sur TF1 l’autre soir, qu’en fait, le gosse en question était un boxeur âgé de 40 ans. Assuré de l’impunité, il se fout de notre gueule. Cerise sur le gâteau, Frédéric Mitterrand, au comble de l’ignominie, profite de tout le battage fait autour de son livre pour en vendre davantage, sans avoir la décence de proposer que tous ses droits d’auteur soient versés à des associations protégeant les enfants maltraités.

Je t’en prie Jean-Luc, reviens vers le peuple !

Robert Mascarell le 18 octobre 2009

Dans son mauvais livre "La mauvaise vie", Frédéric Mitterrand écrit :

" Evidemment j’ai lu ce qu’on a pu écrire sur le commerce des garçons d’ici et vu quantité de films et de reportages ; malgré ma méfiance à l’égard de la duplicité des médias je sais ce qu’il y a de vrai dans leurs enquêtes à sensation ; l’inconscience ou l’âpreté de la plupart des familles, la misère ambiante, le maquereautage généralisé ou crapahutent la pègre et les ripoux, les montagnes de dollars que cela rapporte quand les gosses n’en retirent que des miettes, la drogue qui fait des ravages et les enchaîne, les maladies, les détails sordides de tout ce trafic. (…)

Je m’arrange avec une bonne dose de lâcheté ordinaire, je casse le marché pour étouffer mes scrupules, je me fais des romans, je mets du sentiment partout, je n’arrête pas d’y penser mais cela ne m’empêche pas d’y retourner. Tous ces rituels de foire aux éphèbes, de marché aux esclaves m’excitent énormément. La lumière est moche, la musique tape sur les nerfs, les shows sont sinistres et on pourrait juger qu’un tel spectacle, abominable d’un point de vue moral, est aussi d’une vulgarité repoussante.

Mais il me plaît au-delà du raisonnable. La profusion de garçons très attrayants, et immédiatement disponibles, me met dans un état de désir que je n’ai plus besoin de refréner ou d’occulter. L’argent et le sexe je suis au coeur de mon système, celui qui fonctionne enfin car je sais qu’on ne me refusera pas (…) La morale occidentale, la culpabilité de toujours, la honte que je traîne volent en éclat ; et que le monde aille à sa perte, comme dirait l’autre (…).

Je sais aussi très bien que tout cela n’est qu’une sinistre farce que je me raconte à moi-même. J’ai beau résister, le mensonge se délite quand je prends l’avion du retour, le réel me remet le nez dans ma merde dès que j’arrive à Paris, le remords m’attrape et ne me lâche plus d’une semelle, rendu furieux par la peur d’avoir failli perdre ma trace. (…)"


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