Face à la privatisation, 76% des postiers britanniques votent la grève

jeudi 22 octobre 2009.
 

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Les postiers britanniques sont en colère. Les syndicalistes de la Royal Mail ont voté la grève la semaine dernière avec une majorité de 76%. Ils protestent contre les mesures envisagées par les pouvoirs publics visant à réduire leurs salaires, à travailler plus et à supprimer des milliers d’emplois sous couvert de « moderniser » le service. Traduisez de préparer sa privatisation.

Un mouvement national de grande envergure devrait être programmé pour la semaine prochaine au cas où le processus de négociation réclamé par le syndicat CWU, ne pouvait pas s’ouvrir d’ici là. « Les postiers ne font pas grève de gaité de coeur, » a déclaré Dave Ward, secrétaire général adjoint du CWU, « mais ils n’acceptent pas les attaques de la direction ».

Parallèlle à celle qui s’organise en France, la lutte pour défendre le plus ancien service public du pays il a été fondé par le roi Charles I en 1635 - continue ainsi de s’étendre. En 2007, le syndicat et la direction avaient signé un accord sur un premier concept de modernisation du service, et de réduction des effectifs. Mais par la suite, dénonce désormais le syndicat, la direction a imposé son propre calendrier et n’a pas garanti les droits des salariés maintenus dans le service, contrairement à ce qu’elle indiquait précédemment.

D’autre part une question très épineuse n’est toujours pas résolue : le fonds de retraite des postiers accuse un grave déficit et le syndicat exige que les autorités comblent le trou financier. Face la montée du mécontentement dans l’opinion, le ministre des entreprises, le lord Mandelson, avait déjà été obligé, il y a trois mois, d’abandonner -« pour le moment », avait-il expliqué - la privatisation partielle du service, c’est à dire des secteurs les plus rentables. 140 députés travaillistes meançaient alors de voter contre une proposition qui risquait ainsi de devenir fatale au premier ministre Gordon Brown, obligé donc de manoeuvrer en recul. Bien sûr, la révélation la semaine dernière sur les super primes accordées à la direction de la Royal Mail ont accentué la colère des postiers. Une dizaine de dirigeants de l’entreprise se sont partagé plus de 10 million d’euros en bonus depuis 2002, en récompense du zèle déployé pour « moderniser » la poste, à coups déjà de centaines de suppressions d’emplois. Le directeur général Adam Crozier, qui refuse maintenant toute augmentation de salaires aux postiers, a empoché à lui seul la somme de 2,4m d’euros de bonus depuis 2002-2003. Le salaire moyen d’un postier est, lui, de 346 euros par semaine. Et la Royal Mail a déclaré un profit opérationnel de 321millions pour l’année 2008-09.

Peter Avis


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