25 octobre Avec José « Pépé » Mujica, candidat de la gauche aux élections présidentielles en Uruguay

dimanche 25 octobre 2009.
 

Je vais passer deux semaines en Amérique latine, où j’irai quelques jours autour du 25 octobre pour assister au premier tour de l’élection présidentielle en Uruguay à Montévidéo. Dans ce pays, le candidat de toute la gauche rassemblée, le Frente Amplio, a de grandes chances de l’emporter. Cette victoire ferait suite à la première victoire historique de la gauche en 2004 avec Tabaré Vasquez.

Cette fois ci le candidat du Front de Gauche, Frente Amplio, et un vieux militant toujours jeune, il se nomme José « Pépé » Mujica. En Uruguay, c’est un héros populaire depuis des années. Mujica est le dernier dirigeant historique encore vivant des Tupamaros, organisation qui fut à la pointe de la résistance de la lutte contre la dictature.

« Pépé » Mujica a encore 6 balles dans le corps en souvenir de cette époque, il a fait une dizaine d’années de prison, dont trois dans un puits d’eau, où il a été rudement torturé. Mais il est resté droit. Les fascistes n’ont jamais réussi à le briser. Un exemple donc, et malgré son âge, un grand symbole de changement pour l’Uruguay qui a tant souffert.

Je pars donc, et ce blog me permettra de raconter tout ce que je vais voir.

Un ancien guérillero favori de l’élection présidentielle

Article Le Point

Par Louise Cuneo

Il a passé quinze années de sa vie en prison, fondé dans les années 1960 un mouvement d’extrême gauche et s’apprête aujourd’hui, du haut de ses 74 ans, à accéder à la présidence de l’Uruguay. Car, à en croire les derniers sondages, les électeurs de ce petit pays d’Amérique latine coincé entre le Brésil et l’Argentine voteront dimanche massivement pour José "Pepe" Mujica. Crédité de plus de 45 % des voix, Mujica aurait ainsi plus de quinze points d’avance sur son principal rival, Luis Alberto Lacalle.

Un ancien guérillero reconverti en leader charismatique

"El Pepe" est le candidat du Frente Amplio, parti de gauche qui, en 2005, accéda pour la première fois au pouvoir depuis 1828 et à la création du pays. Profitant de la popularité du président sortant Tabaré Vasquez, Mujica promet de maintenir le gouvernement en place et de ne pas initier de grandes réformes dans le secteur de l’économie. Tout comme son "modèle", le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva - il est lui aussi issu de la gauche radicale, n’a pas de diplôme universitaire et se présente dans un style informel et relâché -, Mujica affirme qu’il résoudra les problèmes sociaux de manière "politique et négociée".

L’ancien paysan Tupamaro (du nom de la guérilla d’extrême gauche menée contre le régime autoritaire, puis écrasée en 1973) séduit également les classes les plus démunies par sa simplicité : ses fonctions de ministre de l’Agriculture entre 2005 et 2008 ne l’ont pas embourgeoisé, lui qui habite toujours une petite ferme dans la campagne de Montevideo. En revanche, ce moustachu charismatique a dû troquer depuis peu son éternelle tenue désinvolte pour un costume-cravate. Celui qui a notamment construit sa popularité après s’être fait refoulé du Parlement en y arrivant sur un scooter, vêtu d’un jean et d’une simple chemise, a donc enfilé des vêtements plus classiques pour endosser l’image d’un homme crédible à l’international.

Des adversaires loin derrière

Malgré sa grande popularité, Mujica ne parviendrait pas à réunir les 50 % des voix nécessaires à son élection dès le premier tour, et devrait alors patienter jusqu’au 29 novembre pour connaître l’issue du scrutin.

Cependant, les deux principaux adversaires de centre-droit de Mujica ne lui feront, a priori, pas d’ombre.

Luis Alberto Lacalle, qui comptabiliserait moins de 30 % des suffrages, traîne un passé politique mitigé : président de 1990 à 1995, ce libéral jouit d’un bilan économique positif, avec notamment l’adhésion de son pays au Mercosur, un marché commun l’unissant depuis à l’Argentine, le Brésil et le Paraguay. Mais, en fin de mandat, certains de ses collaborateurs ont été poursuivis pour corruption, entachant ainsi l’image qu’il a laissée dans l’esprit des Uruguayens.

Pedro Bordaberry, qui devrait arriver en troisième position avec 10 % des voix, est le fils de l’ancien dictateur Juan Maria Bordaberry, actuellement poursuivi par la justice uruguayenne.


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