Alors que les points de vue entre formations à la gauche du PS se sont fortement rapprochés en deux mois, la fin de la négociation pour les régionales fait apparaître un risque de rupture.

Le PCF a en effet choisi la formule du Front de Gauche élargi. Alors qu’il a de nombreux conseillers régionaux sortants dont il n’est pas certain qu’ils soient reconduits, les camarades communistes ont fait ce choix (qui reste à confirmer par les militants). C’est sans doute qu’il correspond, après la magnifique campagne européenne menée ensemble, à une aspiration à l’unité dans les rangs communistes mais aussi certainement à la conscience de l’enjeu historique qu’est le rassemblement de l’Autre Gauche. Le PCF a donc fait un pas dans la bonne direction et nous ne pouvons que nous en féliciter même si, contrairement aux souhaits du PG et du NPA, les militants PCF vont décider région par région. On peut donc craindre que dans certaines régions le PCF parte avec le PS dès le premier tour … Enfin le PCF informe qu’il est susceptible de participer aux exécutifs régionaux de gauche.

Côté NPA, si on considère leur position lors des européennes, des pas en avant ont été aussi franchis. Le NPA a admis l’idée de fusion avec les listes PS et Europe Ecologie au second tour. Cela constitue une véritable évolution de leur position. En revanche, le NPA exprime aujourd’hui un désaccord : le refus de principe de toute participation aux exécutifs régionaux, ce que les camarades du NPA 38 nous ont confirmé.

Ce serait donc sur la question de la participation à des exécutifs régionaux que se joue l’avenir de l’Autre Gauche … Si la position du NPA n’est pas la nôtre - nous ne sommes pas des fervents défenseurs d’une participation aux exécutifs et nous pensons qu’il faudra d’abord examiner les rapports de forces issus du premier tour afin de savoir si on peut imposer au PS et à Europe Ecologie une autre orientation que la leur- il nous semble surtout que faire de cette question un casus belli est une erreur historique ! L’accord trouvé lors de la réunion du 28/10 : « participation conditionnelle aux exécutifs sur 3 critères ( principales mesures du programme que nous porterions ensemble, rapport de force pour permettre de les appliquer et donc exclusion du Modem) » n’est-il pas suffisant ?

Face aux coups de massues subis par les salariés de ce pays, 600 000 chômeurs en plus, répression syndicale, démantèlement des services publics, du droit du travail et bientôt des retraites, de l’Education Nationale … (la liste est trop longue !), l’Autre Gauche serait incapable de s’entendre pour une question d’exécutifs ? Quelle responsabilité allons-nous prendre, alors que les salariés ont besoin de notre unité comme jamais ! Alors que nous n’avons pas été capables de nous unir aux européennes permettant à Sarkozy d’apparaître comme vainqueur et par conséquent de poursuivre son offensive contre le monde du travail, nous allons à nouveau décevoir les espoirs de la gauche ? Et d’élection en élection donner le sentiment que nous sommes empêtrés dans des désaccords et discussions sans fin. Nous allons à nouveau dire aux exploités de la planète, à ceux qui souffrent, à ceux qui n’en peuvent plus, mais aussi à ceux qui se battent au quotidien et qui cherchent une issue « désolé, mais nous ne sommes pas d’accord sur les exécutifs » ?

Camarades, ce n’est pas possible ! En pleine crise du capitalisme, personne ne peut se résigner à une telle catastrophe … Personne ne peut prendre la responsabilité d’un tel échec …

Ne pas aller ensemble à la bataille serait déserter le terrain de la lutte des classes face à tous ceux qui rêvent de profiter de cette crise pour nous écraser. Nous ne pouvons nous y résoudre ! Nous voulons donner des perspectives à tous ceux et celles qui payent la crise aujourd’hui .

Elisa Martin, Sadok Bouzaiene, Alain Dontaine, porte paroles du PG38