FRONT DE GAUCHE : L’autre cohérence

jeudi 25 février 2010.
 

Le constat s’impose à tous ceux qui battent campagne. Le pouvoir subit une crise de légitimité galopante. Partout les oreilles se tendent lorsque l’on invite à sanctionner Sarkozy. Mais il faut regarder au-delà. Car le rejet du pouvoir n’est pas seulement massif. Il est également très disparate. Le mécontentement est palpable mais confus. Sur les marchés, au porte à porte, on nous parle presque autant de Villepin que des retraites. Beaucoup pensent que le PS ne ferait pas mieux. Le Front de Gauche n’est pas encore vécu comme une alternative gouvernementale. Tout peut donc sortir de la crise d’autorité qui frappe le pouvoir comme l’opposition. Souvenons-nous qu’en 2007 Sarkozy a incarné l’alternative à Chirac, avec 20 régions sur 22 passées à gauche trois ans plus tôt.

Le contenu politique de la bataille contre la droite, comme celle des politiques menées dans les régions qui seraient gagnées par la gauche, n’est donc pas un pinaillage à côté de la nécessité de sanctionner la droite. C’est le cœur du problème. Un nouvel échec à gauche suite à la crise de la droite signifierait l’effondrement du système politique. Ces alternances brutales sur le plan électoral mais sans effet réel pour la masse de la population ont précédé les révolutions démocratiques d’Amérique Latine. En France nul ne sait à qui elles profiteraient.

Nous menons donc une campagne d’éducation populaire portant une alternative aux logiques du système. Nous expliquons sans relâche les racines pourries du sarkozysme : le refus de partager les richesses, l’Etat livré aux intérêts privés, un productivisme en béton armé. Nous y opposons une alternative globale et ses déclinaisons concrètes dans les régions : le partage des richesses avec le bouclier social, le rétablissement de la puissance publique et de la souveraineté du peuple contre les diktats européens, la planification écologique. Ainsi nous appelons à la fois à sanctionner le pouvoir de droite et à trancher le débat à gauche sur les réponses à la crise. Nous ne menons pas un procès d’intention général contre le PS et Europe Ecologie.

Mais nous constatons combien nos réponses sont différentes. Face à ceux qui défendent le recul de l’âge effectif du départ en retraite, le respect des directives européennes de libéralisation et la concurrence des régions dans la compétition économique mondiale, nous affirmons une autre cohérence.


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