Des dizaines de milliers de personnes manifestent dans plusieurs villes d’Espagne contre le « Coup porté aux retraites »

lundi 1er mars 2010.
 

Des dizaines de milliers de personnes ont manifesté ce mardi à Madrid, en réponse à l’appel de la CC.OO ( Confédération Syndicale de Commissions Ouvrières) et l’UGT (Union générale des Travailleurs), pour rejeter la proposition du gouvernement d’augmenter l’âge du départ en retraite, de 65 ans à 67 ans, sommant l’ Exécutif de changer de politique économique face à la crise. La manifestation réunie autour de slogans tels que « Pour la défense des pensions de retraite. Non au recul de l’âge de la retraite. Réduire la protection sociale n’est pas la solution » a rassemblé près de 70.000 personnes, selon les syndicats qui saluent également le succès des manifestations de Barccelone (50.000 personnes), d’ Oviedo (40.000 personnes), de Valence ( 25.000 ) et d’ Alicante (25.000).

Sur le trajet depuis la place de Cibeles jusqu’à la Puerta de Sol, les secrétaires généraux de la CC.OO et de l’UGT, Ignacio Fernández Toxo et Cándido Méndez, ont pris la tête du cortège où l’on pouvait voir des personnalités politiques telles que le coordinateur général de l’IU, Cayo Lara, et le porte-parole issu de la même formation, Gaspar Llamazares, ainsi que le syndicaliste historique et ancien haut-dirigeant de l’UGT, Nicolas Redondo.

Lors de cette première protestation contre la politique de Zapatero et à l’aube du 29ème anniversaire du Coup d’Etat de Tejero, avec des slogans tels que « j’ai lutté contre le PP, et ZP m’a escroqué », « Voler les personnes âgées est une obscénité » ou encore « ah non pas ça, Touche pas aux retraites ZP », les manifestants ont entonné des chants pour exprimer leur mal-être face à la réforme des retraites et ont appelé à une grève générale.

Dans une ambiance festive, flottaient des drapeaux rouges, et au son des tambours, des partisans du PCE ont reproché aux leaders syndicaux leur « passivité » face à la montée du chômage et criaient « Combien de chômeurs encore avant d’appeler à une grève générale ? ».

Dès la fin de la manifestation, les secrétaires généaux de la CC.OO et de l’UGT, respectivement Ignacio Fernández Toxo et Cándido Méndez, ont pris la parole devant une Puerta de Sol bondée pour lancer divers messages au Gouvernement et à son président, interrompus ponctuellement par des cris de « grève générale ».

Le premier à s’exprimer fut Toxo, qui a assuré que les syndicats défendraient « becs et ongles » les régimes de retraite et qu’ « on n’en finira pas avec la crise en transférant d’énormes fonds »de la classe travailleuse vers les rentes du capital, enfin, pas sans résistance ». Ainsi, il a critiqué le gouvernement pour avoir prétendu « marquer un tournant » dans le régime des retraites tandis que les entreprises continuent de faire des bénéfices.

« Nous allons demeurer à la table des négociations », a-t-il indiqué pour signifier au gouvernement qu’ils n’en resteront pas là, et que sa décision de reculer l’âge de la retraite est « inutile » et irresponsable ». « On ne joue pas avec les retraites » a-t-il ajouté.

De son côté, Méndez s’est montré ferme : « Non à la réduction des pensions ». Il a également répondu au président du gouvernement que le recul de l’âge de la retraite « est une proposition qui signifie une menace ».

« C’est comme un morceau de viande que l’on met devant le nez des requins, pour qu’il dévorent le système des retraites tout entier », a-t-il ajouté aussitôt après, c’est fait pour que « ceux qui ont profité de l’époque de frénésie économique, reviennent tirer profit de la récupération économique », faisant allusion au système financier.

En ce sens, Méndez a affirmé que si Zapatero se dit être avec la majorité de la population « qu’il le démontre ». « On ne peut pas ménager la chèvre et le choux ».

De même, les syndicats ont condamné le gouverneur de la Banque d’Espagne, Miguel Angel Fernández,qui a défendu la proposition du gouvernement et lui ont dit de « cesser de jeter de l’encre comme un calamar » et de se concentrer sur une réforme du système financier, qui est derrière la crise.

De plus, les deux dirigeants ont rendu hommage à des leaders syndicaux comme Nicolás Redondo et Antonio Gutiérrez, présents à la manifestation, ainsi qu’à Marcelino Camacho, en tant qu’ « instigateurs » des mobilisations de ces derniers jour.

Traduction : Guillaume Beaulande


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