Contre l’austérité : Vers une grève générale en Espagne

samedi 12 juin 2010.
 

Hier, les syndicats du secteur public espagnol avaient convoqué une grève du secteur public. Ce matin, la guerre des chiffres fait rage : les syndicats annoncent 75% de participation au mouvement, le gouvernement Zapatero, lui, prétend que seuls 11% des fonctionnaires l’ont suivi. Cette différence s’explique en partie par le fait que le gouvernement ne tient aucun compte dans ses calculs du service minimum imposé (sans que ce soit négocié avec les syndicats) à près de 40% des fonctionnaires. Mais ce n’est évidemment pas la seule explication. Il s’agit pour le gouvernement Zapatero de ne pas décrédibiliser la déclaration qu’il a entreprit de faire le jour même au Conseil de l’Union européenne (dont il a la présidence jusqu’à la fin du mois). Il y a en effet annoncé, alors même que des milliers de manifestants appelaient à la grève générale dans les rues, sa volonté d’accélérer la mise en œuvre de son plan d’austérité et mettre en place au plus vite sa réforme des retraites !

Le plan d’austérité proposé le 12 Mai dernier par le gouvernement espagnol est en fait un "ajustement", un complément aux mesures de rigueur adoptées en Janvier (hausse de la TVA, coupes dans les investissements publics, diminutions des financements des communautés autonomes). Ce plan prévoit une baisse de 5% des salaires des fonctionnaires (la première depuis la fin de la dictature !), la suspension de l’indexation des pensions de retraites sur l’indice des prix (la première en 25 ans !), la fin du "chèque-bébé" (2500 euros donnés pour chaque naissance, mesure phare du gouvernement Zapatero), une réduction de 6 045 millions d’euros des investissements publics, et une réduction de 600 millions d’euros de l’aide au développement pour les pays les plus pauvres.

La réforme des retraites consiste pour sa part en l’élévation de l’âge de la retraite de 65 à 67 ans et en l’élimination du régime transitoire dont pouvaient bénéficier les travailleurs âgés de 61 et 65 ans (diminution de 25% du temps de travail accordées à des conditions très strictes : avoir cotisé au moins 30 ans à la Sécurité sociale, avoir 6 ans d’ancienneté minimum sur son poste de travail). Une aberration dans un pays où les chiffres officiels du chômage atteignent les 20% et où 40% des jeunes sont sans emplois ! L

a grève du 8 Juin faisait figure de répétition générale. Les syndicats travaillent d’ores et déjà à une grève générale interprofessionnelle pour le 29 Juin prochain. Izquierda Unida a annoncé qu’elle mettrait tous ses moyens au service du soutien à cet appel à la grève générale. Le Parti de gauche soutient cette initiative et sera en Espagne le 29 Juin prochain, aux côtés d’Izquierda Unida et des travailleurs espagnols.


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