L’Équateur condamné face à Chevron : un procès symbolique d’un droit international au service des transnationales

mercredi 7 avril 2010.
 

Nous publions cet article du quotidien mexicain la Jornada, un article sous forme d’avertissement pour le gouvernement mexicain en place mais également sous forme de réaction scandalisée face à l’issue du différent entre l’Équateur et la compagnie pétrolière étasunienne Chevron.

Alors que Chevron est reconnue coupable de pollutions extrêmement graves en Équateur, le petit pays vient d’être condamné par le tribunal de La Haye à payer 700 millions de dollars au groupe pétrolier pour non respect d’un traité commercial (aliénation commerciale ?) passé avec les États-Unis par un gouvernement précédent.

Le président de l’Équateur, Rafael Correa, a annoncé hier qu’il proposera à l’Union des Nations Sud-américaines (Unasur) – dont il exerce la présidence pro tempore – la création d’un front commun pour contrer le pouvoir croissant des transnationales, qui nous considèrent encore comme leur pré carré, leur colonie ; qui croient qu’elles peuvent piétiner notre dignité et souveraineté. La suite de tels assignations est un jugement émis par la Cour Pénale d’Arbitrage de la Haye, en Hollande, qui oblige le gouvernement de Quito à payer 700 millions de dollars au groupe pétrolier étasunien Chevron pour la violation du traité bilatéral d’investissements entre les États-Unis et l’Équateur. Alors que Chevron est sous le coup d’une plainte pour des dommages environnementaux de plusieurs millions de dollars sur le territoire équatorien.

Cette confrontation entre les intérêts d’une nation et ceux d’une transnationale trouve son origine dans l’ignorance de plus en plus flagrante, de la part des grandes corporations, des principes de base de la souveraineté des États. Elle renforce également la capacité de pression et de chantage que les grandes compagnies ont acquises suite à l’accroissement de leur pouvoir économique, au sein d’un contexte mondial où le volume des ventes des plus grandes entreprises du monde surpasse la taille des économies de beaucoup d’États. Sans aller très loin on peut mentionner le fait que la totalité des gains de Chevron au cours de 2009 – environ 10,5 milliards de dollars – et bien supérieur au PIB d’Haïti – qui se situe à 7 milliards de dollars, selon les chiffres de 2008–, le pays la plus pauvre de l’hémisphère occidental, récemment dévasté par un tremblement de terre.

Dans ce sens, le discours du président équatorien constitue un contrepoids salutaire au potentiel de prédation des multinationales qui, comme Chevron, mettent dos à dos les sociétés et le bien commun en fonction des intérêts économiques de leurs actionnaires sans faire cas des principes de souveraineté nationale.


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