Le rapport Roussely contre les usagers, les citoyens et les travailleurs du nucléaire (article national du PG)

dimanche 15 août 2010.
 

Curieusement rendu partiellement public, après plus de deux mois d’attente, en plein cœur de l’été, le rapport Roussely réussit le tour de force de taper à la fois sur les usagers, les citoyens et les travailleurs du nucléaire.

On pouvait déjà s’interroger sur le fait que Nicolas Sarkozy commande un rapport à M Roussely, Président honoraire d’EDF, donc juge et partie, sur l’industrie nucléaire en France. Pire, alors qu’il a été remis au Président de la République le 11 mai dernier, ce n’est que ce 27 juillet que les citoyens français ont enfin eu le droit de prendre connaissance d’une synthèse du dit rapport. Une synthèse uniquement car le rapport, y compris pour sa partie sur le nucléaire civil, a été classé secret défense. Voilà qui est curieux, pour un sujet qui intéresse pourtant l’ensemble des citoyens.

D’autant qu’on y apprend que le rapport préconise rien de moins que la hausse des tarifs de l’électricité pour financer le renouvellement du parc. En pleine hausse des tarifs de l’énergie, les usagers apprécieront.

Il recommande également, en l’absence de tout débat public et citoyen, l’extension de la durée de vie des centrales au-delà de leur programmation initiale et l’ouverture des financements multilatéraux des énergies renouvelables au nucléaire... La concurrence libre et non faussée sans doute ?

Au mépris des appels répétés des syndicalistes et des travailleurs du nucléaire sur les conditions de travail et la baisse de la sûreté des installations dues à la logique de privatisation d’EDF, il conteste la « croissance continue des exigences de sûreté », qui ne serait pas une « logique raisonnable » et, sur la sous-traitance et les conditions de travail, se contente de proposer une simple « charte ».

Enfin, en matière de contrôle, le rapport déclare qu’il convient que l’Etat définisse un modus vivendi équilibré avec l’ASN, c’est-à-dire réaffirme le rôle régalien qu’il ne devrait pas abandonner à une autorité indépendante. L’Autorité de Sureté Nucléaire risquerait en effet, en relayant des incidents mineurs, de jeter « une suspicion injustifiée sur l’ensemble de la technologie nucléaire ».

Une fois de plus, opacité et intérêts économiques priment sur l’intérêt général. Celui des travailleurs du nucléaire, des citoyens et des usagers.

Le Parti de gauche réaffirme la nécessité d’une planification écologique permettant une sortie progressive et réfléchie du nucléaire, la création d’un pôle public de l’énergie avec le retour d’EDF-GDF à 100% public, et une vaste consultation nationale sur la transition énergétique associant syndicats, associations, citoyens, chercheurs et politiques.


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