Emplois fictifs : la ville de Paris doit rester partie civile (article national du PG)

mercredi 29 septembre 2010.
 

Conseillers de Paris et responsables nationaux du Parti de Gauche (PG), nous voulons que la Ville de Paris reste partie civile lors du procès dit « des emplois fictifs de la Ville de Paris », mettant en cause M. Jacques Chirac.

Tout citoyen doit pouvoir bénéficier des mêmes droits à l’occasion d’un procès. Nul ne doit chercher à s’acharner sur qui que ce soit. La justice républicaine que nous défendons n’est pas la vengeance. Mais, le procès d’un ancien Président de la République n’est pas un procès ordinaire. Ce sera d’ailleurs la première fois, sous la Ve République, que l’un d’entre eux se retrouvera dans cette situation. Ce procès aura une gravité particulière par son caractère exceptionnel, nous en sommes conscients. Il marquera à sa manière l’Histoire de notre pays.

Précisément, observé et attendu par une grande partie de nos concitoyens, et pas seulement les parisiens, ce procès doit aussi être l’occasion de démontrer à la population que la justice est bien égale pour tous. Pour que la justice passe, il est important que les citoyens la voient passer. Il doit être exemplaire et pédagogique, compréhensible par tous, sans quoi cela ne fera qu’approfondir la grave crise morale qui frappe chaque jour un peu plus notre pays. Nous l’avons constaté ces dernières semaines, en discutant avec beaucoup de citoyens si justement indignés par les reculs sociaux qui leurs sont imposés (notamment la remise en cause de la retraite à 60 ans) et le spectacle affligeant du feuilleton judiciaire de l’été démontrant les liens financiers entre la droite au pouvoir et les principales fortunes du pays.

Dans le contexte actuel un doute s’est installé dans la conscience de beaucoup de nos compatriotes, d’autant que, concernant cette affaire, le Procureur M. Jean-Claude Marin, a d’ores et déjà annoncé qu’il demanderait la relaxe de M. Chirac. Cette déclaration du Procureur, inacceptable selon nous, devrait d’ailleurs être reconsidérée puisque en acceptant de dédommager financièrement la Ville avant le procès, M. Chirac et l’UMP reconnaissent leurs culpabilités. Est-il donc encore possible de bonne foi de demander la relaxe ? L’incohérence est désormais à son comble. Tout cela éclaire d’une manière particulière le procès qui va avoir lieu. Il est impossible, selon nous, d’en faire totalement abstraction.

Dans ces conditions, il est important que la majorité de gauche au Conseil de Paris ne commette aucun acte qui pourrait alimenter le désarroi de ceux qui doutent et être mal interprété. La Ville doit rester partie civile puisque c’est elle qui a initié la procédure.

C’est pourquoi l’accord financier contracté, officiellement nommé « Protocole d’indemnisation de la Ville de Paris par l’UMP d’une part et M. Chirac d’autre part » n’a pas notre soutien, car il entraîne que la Ville se retire du procès. En conséquence, nous le répétons, à l’occasion du prochain Conseil de Paris, nous voterons contre le protocole d’accord.

Mais, quelle que soit l’issue du vote du Conseil de Paris, un procès aura lieu dans les mois qui viennent. Nous serons particulièrement attentifs à ce que la procédure pénale aille jusqu’à son terme, sans indulgence particulière.

Nous rappelons enfin que la seule « affaire » dans le cas présent, c’est « l’affaire Chirac », et qu’à Paris c’est la gauche qui, depuis 2001, a assaini la vie politique.


Signatures: 0
Répondre à cet article

Forum

Date Nom Message