Soutien à la Confédération paysanne contre le monopole de la FNSEA sur les négociations professionnelles

jeudi 7 octobre 2010.
 

Jeudi soir, visite aux paysans de la confédé qui occupent le siège de l’interprofession laitière à Paris. Avec moi, Clémentine Autain et une grosse délégation du PG dont le responsable national agriculture du parti, Laurent Levard. Sur le blog de Corinne Morel Darleux il y avait des nouvelles déjà. J’y ajoute les miennes.

Deux militants de la confédé font la grève de la faim pour arracher au gouvernement le droit de voir leur syndicat participer aux négociations professionnelles qu’orchestre l’interprofession. Techniquement pas simple à expliquer. Mais l’incroyable se résume facilement. Ce qui se décide entre la FNSEA et les distributeurs a force de loi. C’est-à-dire les tarifs, les termes des contrats. Et une cotisation « volontaire obligatoire » perçue et répartie par le syndicat dominant, c’est-à-dire un impôt sur tous les producteurs.

Une loi privée qui s’impose à tous ! La tierce partie qu’est, en quelque sorte, la société n’est représentée nulle part. L’Etat est l’enregistreur des décisions. Le Parlement ne met pas les pieds là-dedans. Donc, la représentation de l’intérêt général est absente. Et comme la confédé est exclue, elle aussi, alors qu’elle est pourtant un syndicat représentatif du secteur, on peut parler d’un abus de pouvoir permanent.

Quand on pense à tous ce que les gens de droite ont pu dire sur la co-gestion de l’éducation nationale par la FSU et le ministère ! Mais là, la leçon est profonde. On voit pourquoi : lorsque le contrat se substitue à la loi, l’intérêt particulier qui domine ne connait aucune limite.

Ensuite, voilà une autre chose. Si l’on veut que le métier de paysan soit payé correctement, il faut que l’ouvrier soit mieux payé pour lui acheter des produits plus chers. Le paysan a donc intérêt à ce que la paye de l’ouvrier soit bonne. Donc à ce que le profit soit moindre. Le paysan et l’ouvrier ont un intérêt commun face au profit capitaliste. Sur ce constat, on peut faire de la politique et domestiquer le gros business de l’agro-alimentaire.


Signatures: 0
Répondre à cet article

Forum

Date Nom Message