Non à la contribution française au bouclier antimissile de l’OTAN !

lundi 25 octobre 2010.
 

« La France est prête à contribuer financièrement et matériellement au projet américain de bouclier antimissile en Europe ». Cette déclaration discrètement émise par l’Elysée le 22 octobre annonce une nouvelle étape dans l’alignement atlantiste de la France. Annoncée, comme à l’habitude, sans ne serait-ce qu’un débat parlementaire, cette décision renferme des conséquences majeures pour l’avenir de notre pays.

C’est là d’un nouveau défi lancé aux partisans d’un monde plus pacifique, au sein duquel les grandes orientations de sécurité collective se décideraient dans le cadre de l’ONU, et à ceux qui croient encore en la possibilité d’une Europe indépendante de l’Alliance Atlantique. Présenté comme un dispositif strictement défensif, sur la base des quelques modifications apportées par l’administration Obama à un projet qui remonte aux années Reagan, le bouclier antimissile vise en fait à acquérir un avantage stratégique garantissant la suprématie en cas de première frappe nucléaire. En garantissant une telle suprématie, ce bouclier autorise donc une politique offensive. Il ouvre la voie à de possibles premières frappes des puissances nucléaires de l’Alliance Atlantique, hypothèse actuellement moins aberrante, car considérée comme acceptable au sommet de l’Otan, que celle des supposées frappes iraniennes à venir.

Déjà enlisé dans plusieurs guerres injustifiables, l’OTAN n’est pas crédible lorsqu’elle se présente comme la garante de la paix et des droits de l’homme. Avec ce bouclier, elle sera même perçue comme la principale menace aux yeux de nombreuses populations de part le monde. La place de la France n’est pas là, elle qui a su en plusieurs occasions historiques jouer le rôle d’intermédiaire et non pas de va-t-en guerre.

Si le coût de la participation à un tel projet demeure difficile à évaluer, il ne fait aucun doute qu’il pèsera sur le budget de la défense nationale, à l’heure où le renouvellement (voire même le simple entretien) de toute une série d’équipements pose problème. Plus que jamais le Parti de Gauche réaffirme que la satisfaction des intérêts du « complexe militaro-industriel », a fortiori lorsque celui-ci est états-unien, et les missions de défense du pays ne sont pas compatibles. La France n’a pas à contribuer financièrement à un bouclier qui vise à donner à tout prix un sens à un projet obsolète et nocif, ne répondant à aucun impératif stratégique, et qui ne fera que grever un peu plus les budgets publics.

En plus de son opposition au projet de bouclier antimissile, le Parti de Gauche réitère sa totale opposition à la vassalisation de la France et de l’Europe à l’Alliance Atlantique, vassalisation à la quelle ce projet contribue. Le Parti de Gauche réaffirme donc la nécessité pour la France de sortir de l’Otan afin de se donner les moyens de développer une politique étrangère multilatérale, dans la conformité avec l’intérêt général des peuples.


Signatures: 0
Répondre à cet article

Forum

Date Nom Message