En URSS et dans les démocraties populaires, on vivait mieux qu’aujourd’hui (rapport de l’ONU)

lundi 27 août 2012.
 

La restauration du capitalisme a signifié une régression pour tous les pays d’Europe de l’Est, tant sur le plan économique que sur le plan social.

Un rapport des Nation Unies déclare :

"Le passage d’une économie planifiée à l’économie de marché a été accompagné de grands changements dans la répartition de la richesse nationale et du bien être. Les chiffres montrent que ce sont les changements les plus rapides jamais enregistrés. Ceci est dramatique et a entrainé un coût humain élevé."

Entre 1990 et 2002, le produit intérieur brut (PIB) par habitant des pays d’Europe de l’Est a diminué de 10%, tandis qu’il a augmenté de 27% dans des pays de niveau comparable. Ceci représente une perte effective de presque 40%

Cette régression vaut pour tous les pays sauf la Pologne et la Slovénie.

Aujourd’hui le PIB par habitant des anciens pays communistes d’Europe centrale et orientale est inférieur d’un quart à celui de l’Amérique latine. Pour les républiques de l’URSS, la situation est encore plus dramatique.

Durant les années 1990 le PIB a baissé de 33%.

L’Ukraine a eu une diminution de 48% entre 1993 et 1996, et la Russie de 47%.

Les actions de l’économie d’état ont été vendues à un prix ridiculement bas. Une grande partie du puissant appareil économique et industriel fut démantelé.

En quelques années la grande puissance industrielle qu’était la Russie s’est convertie en un pays du tiers monde. Le PIB russe (144 millions d’habitants) est plus bas que celui des Pays Bas (16 millions d’habitants). L’Union Soviétique a régressé 100 ans en arrière.

Au moment de la Révolution Socialiste en 1917 le PIB par habitant atteignait 10% de celui des États-Unis. En 1989, malgré le fait que l’Union Soviétique sortit complètement épuisée et détruite en grande partie de la seconde guerre mondiale, le PIB par habitant atteignait 43% de celui des États-Unis.

Aujourd’hui il est de moins de 7%

La situation sociale

Près de 150 millions d’habitants de l’ex URSS (c’est à dire le nombre d’habitants de la France, la Grande Bretagne, des Pays Bas et des états scandinaves réunis) furent réduits à la pauvreté au début des années 1990. Ils ont moins de 4 dollars par jour. Le nombre de pauvres qui vivent avec moins de un dollar par jour a été multiplié par vingt.

En Bulgarie, Roumanie, Kazakhstan, Ukraine, Kirghizistan, Turkménistan, Ouzbékistan et Moldavie, le nombre de pauvres atteint 50% à 90% de la population.

Selon une étude récente de l’UNICEF, un enfant sur trois des anciens pays de l’est vit aujourd’hui dans la pauvreté. Un million et demi d’enfants vivent dans des orphelinats.

En Russie le nombre d’enfants abandonnés a doublé, malgré la forte diminution des naissances. A Bucarest, capitale de la Roumanie, des centaine d’enfants vivent dans la rue, 100 000 enfants ont été abandonnés. Plus de 100 000 enfants de l’ancien bloc de l’est sont réduits à la prostitution. La protection de l’enfance a été démantelée.

Pour beaucoup de femmes, le passage au capitalisme est aussi une véritable catastrophe : "Un nombre croissant de femmes est victime de la violence. Beaucoup de femmes qui ont cherché désespérément un travail et une vie meilleure sont contraintes à la prostitution, organisée par des réseaux criminels."

Chaque année près d’un demi million de femmes de la région sont littéralement exportées vers l’Europe occidentale.

Avant le passage au capitalisme, la région connaissait un bien être social garanti. Un rapport des Nation Unies dit :

"Avant les années 1990, les équipements sociaux des pays d’Europe centrale et orientale et des pays de la CEI était notablement bons. Il y avait un haute sécurité sociale de base. L’emploi à temps plein était garanti à vie.

Même si le revenu monétaire était bas, il était stable et sûr. Beaucoup de biens de consommation et de service basique était subventionnés et l’approvisionnement était régulier. Il y avait suffisamment d’alimentation, d’habit et de logements. L’accès à l’éducation et à la santé était gratuit. La retraite était assurée et les personnes pouvaient profiter de beaucoup d’autres formes de protection sociales".

La rapport continue :

"Aujourd’hui une éducation correcte, une vie saine et une alimentation suffisante ne sont pas assurées. Le taux de mortalité augmente, de nouvelles épidémies potentiellement destructives menacent et mettent la vie (et la survie) dans un croissant et alarmant péril".

Conséquences : certains pays se dépeuplent dramatiquement. En Ukraine la population a diminué de 1,2 million depuis 1991. En Russie entre 1922 et 1997 la population a diminué de 5,7 millions malgré la venue de 3,7 millions d’immigrants des pays voisins. Ce qui veut dire qu’il y a 3500 russes de moins par jour. Les Nations Unies estiment que si la tendance se poursuit la population des anciens pays de l’est aura diminué de 20% d’ici à 2050 : de 307 à 250 millions.

Que pensent les gens ?

La population oscille entre le déception, la résignation et la colère.

Quelques exemples.

La Pologne sortit la plus indemne de la transition. Dans ce pays très catholique le communisme n’eut jamais la vie facile.

Cependant aujourd’hui 44% des polonais jugent la période du bloc de l’est comme positive. 47% estiment que le socialisme est une bonne doctrine, "qui a été mal appliquée". 37% des polonais ont même une appréciation positive du parti communiste qui était au pouvoir de 1945 à 1989. 31% sont mécontents de cette période. Seuls 41% trouvent que le capitalisme est un meilleur système.

76% des ossis estiment que le socialisme est "une bonne idée qui a été mal appliquée" et seul un tiers est satisfait avec la forme avec laquelle fonctionne la démocratie.

Selon une enquête de 1999, 64% des roumains préféraient la vie sous Ceausescu.

En Russie, Lénine est encore plus populaire. 67% des russes ont une opinion positive à son sujet. Seul 15% ont une opinion négative de Lénine.

Il y a une multitude d’insatisfactions et le potentiel révolutionnaire est grand. Les blessures du passé sont encore fraiches et la confusion idéologique est encore grande, mais il n’est pas exclu que dans un futur prochain le socialisme revienne mais cette fois "bien appliqué".

Depuis la restauration du capitalisme, l’Europe de l’est ressemble de plus en plus à un pays du tiers monde.

Un dixième des habitants des anciens pays de l’est sont sous alimentés. En Russie un enfant sur sept souffre de sous alimentation chronique

Pour la première fois depuis 50 ans l’analphabétisme a réapparu.

La tuberculose est de nouveau presque aussi étendue que dans le tiers monde.

Le nombre de cas de syphilis était en 1998 quarante fois plus élevé qu’en 1990.

L’espérance de vie des russes de sexe masculin est passée de 63,8 à 57,7 ans entre 1992 et 1994.

En Ukraine elle a diminuée de 65,7 à 62,3 ans.

Depuis 1992 le nombre d’alcooliques a doublé en Russie

Pour 100 grossesses il y a 60 avortements en Russie. Conséquence : 6 millions de femmes sont stériles.

En Pologne le nombre de suicide à augmenté de 25%. dans certains pays de l’ex Union Soviétique ce nombre a doublé.

Le nombre de délits, en Bulgarie, est quatre fois plus élevé qu’en 1989, en Hongrie en République Tchèque il a triplé. En Pologne le nombre de morts a augmenté de 60%, dans d’autres il a augmenté jusqu’à 250%.

Les Nations Unies estiment que le nombres de morts dans les ancien pays socialistes qui sont attribuables aux nouvelles maladie (facilement curable) et à la violence (guerre) est de 2 millions durant les 5 premières années du passage au capitalisme.

Source : En la URSS se vivía mejor

Juan Carlos Argüello


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