Entretien avec DANIEL LABOURET Secrétaire du comité Pau-Béarn du Parti de gauche

jeudi 20 janvier 2011.
 

« Sud Ouest ». Le Parti de gauche, c’est combien de divisions dans les Pyrénées-Atlantiques ?

Daniel Labouret. Cela fait deux ans que notre parti existe, et nous sommes en phase de structuration. Pour l’instant, nous avons deux comités locaux, un sur Pau et le Béarn, qui compte 44 adhérents et dont je suis le secrétaire, l’autre sur le Pays basque, et dont s’occupe Mathieu Accoh.

Nous avons en projet la création d’un comité sur Artix, et d’une coordination départementale. On progresse lentement, car nous découvrons tous un peu l’engagement politique.

Vous même n’aviez jamais adhéré à un parti auparavant. Pourquoi le Parti de gauche ?

Au Parti de gauche, nous sommes finalement assez peu à avoir déjà milité ailleurs, et c’est effectivement mon cas. Je n’avais jamais adhéré à un parti avant, malgré un engagement citoyen et syndical. Quand le Parti de gauche s’est créé, j’y ai vu l’occasion d’un nouveau creuset pour la gauche, qui pouvait permettre une autre union des forces de gauche, vraiment à gauche. Et puis, j’ai trouvé que cela correspondait à mon côté humaniste. D’ailleurs, quand je vois que le Modem se réclame de l’humanisme sur son site Internet, je suis plutôt étonné. Pour moi, le fait qu’ils soit alliésà la droite au Conseil général représente l’inverse d’un engagement humaniste.

Dans quelle optique se présente votre parti pour les futures cantonales ?

Comme pour les européennes ou les régionales, nous faisons partie du Front de gauche, alliés localement au Parti communiste. Concrètement, nous aurons deux candidats « titulaires », Mathieu Accoh à Biarritz, et Jean-Christophe Soubre, à Bayonne ouest. Ailleurs, nous fournirons surtout des suppléants aux candidats du Front de gauche, comme moi-même, qui me présente sur Pau centre

(1). J’aurais pu prendre une place de titulaire, mais je voulais être candidat sur ce canton qui me paraît emblématique.

Quelles sont vos relations avec le Parti socialiste ?

Sur des sujets comme les retraites ou le service public, on peut s’inquiéter des prises de position de certains leaders nationaux comme DSK. Sur le département, nous sommes par exemple contre la Pau-Oloron, quand la plupart des élus du PS y sont favorables. Mais en même temps, j’ai des copains socialistes, qui sont des humanistes de gauche eux aussi. Et puis, j’ai eu 20 ans en 1981, et j’ai trouvé l’élection de Mitterrand formidable. Surtout, j’espère que le basculement à gauche du département se fera. Je trouve scandaleux que la dernière fois, il n’ait pu se faire parce qu’une élue comme Josy Poueyto, par exemple, a changé de veste en cours de mandat, en quittant le PS pour le Modem. Elle aurait dû remettre son mandat en jeu pour être plus honnête avec ses électeurs.

On parle beaucoup de la personnalité controversée du fondateur de votre parti, Jean-Luc Mélenchon, parfois taxé de « populiste de gauche ». Que répondez-vous à cette critique ?

Je suis personnellement contre la personnalisation de quoi que ce soit. D’ailleurs, au PG, nous avons prévu dans les statuts que les secrétaires de comités locaux soient renouvelés tous les ans. Quant à Jean-Luc Mélenchon, je l’ai rencontré pour la première fois à notre dernier congrès du Mans. J’ai découvert une personnalité attachante, chaleureuse, avec du caractère, et qui parfois en joue un peu aussi. Si vraiment j’avais le sentiment que c’est un populiste, je ne serais pas au Parti de gauche...

Qu’est-ce qui vous a marqué dans l’actualité ces derniers jours ?

La proposition de Michèle Alliot-Marie d’offrir le savoir-faire de nos forces de sécurité à la Tunisie, ce qui revient à y envoyer nos CRS. Pour moi, la révolte du peuple tunisien est légitime, et cette proposition me semble un autre exemple d’une dérive sécuritaire de notre pays. Je crois qu’on peut s’inquiéter pour demain.

(1) Daniel Labouret sera le suppléant de la communiste Danielle Raucoules pour le ticket du Front de gauche sur ce canton, face à la sortante Josy Poueyto (Modem).

PROPOS RECUEILLIS PAR NICOLAS REBIÈRE


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