10 février 2011 : Pour la défense de notre école publique ! (article national PG)

dimanche 13 février 2011.
 

Ce 10 février, plusieurs milliers de personnes, étudiants, parents, professeurs, ont défilé de Luxembourg jusqu’au Ministère de l’éducation pour protester contre la dégradation profonde et continue des conditions de travail, tant pour les élèves que pour les enseignants, du fait de la politique gouvernementale. A titre d’exemple, la rentrée prochaine verra 16000 postes supprimés, (en plus des 70000 qui ont disparus depuis 2002) ce qui porte à plus de 70000 le nombre de suppressions de postes depuis 2007 ! Le Parti de Gauche n’accepte pas cette situation. Il était donc solidaire des manifestants, et participait au mouvement.

Sur les coups de 14h15, la vingtaine de militants du Parti de Gauche attendent le cortège avec impatience. Arrivés environ une heure auparavant, ils ont minutieusement préparé le décor du point fixe qu’ils tiennent au pied de la statue à l’entrée de l’avenue de l’Observatoire. Les affiches du parti sont fixées aux rambardes, les drapeaux rouges flottent dans l’air, et la table qui garde le matériel militant est dressée. A 14h30, les manifestants envahissent l’horizon proche. Leur colère est dirigée contre un ministère qu’ils accusent de maintenir la tête de l’école publique sous l’eau.

Les témoignages recueillis parmi les manifestants sont éloquents. Marie, mère de famille a son fils scolarisé au lycée Paul Valéry, dans le XIIème arrondissement. Elle parle de « classes qui ferment », d’ « options qui disparaissent, notamment les LV3 ». Mais l’exemple le plus éclatant de l’aberration que constitue la politique du ministère est ce projet de « classe de première S et L mélangés, avec un tronc commun en français ». Un non sens complet, puisque « les S passent le bac de français à la fin de l’année, ce qui n’est pas le cas des L ».

Quant à Leïla, elle est professeur au collège Jean-Jacques Rousseau d’Argenteuil, dans le Val d’Oise, situé en ZEP. Au sein de son établissement, « 4 classes vont fermer à la rentrée prochaine ». Et que fait-on des élèves ? « Les effectifs par classes seront augmentés », répond Leïla. « Ils seront plus de 30, au lieu de 25 cette année, et ce n’est pas tenable ». Elle ne manifeste pas pour elle, mais « pour ses élèves ». « C’est tout bête, mais les salles ne sont pas prévues pour accueillir autant d’élèves. Cela va donc augmenter la promiscuité, et multiplier les tensions et les altercations entre eux. C’est un problème grave, qui plus est en ZEP, où l’école est souvent le seul endroit où les jeunes ont des repères. Au final, le ministère nous demande de faire les mêmes choses, mais avec moins de moyens. Résultat, aujourd’hui c’est tu suis ou tu crèves. Ca suffit ! ». Une situation inacceptable que tous ces manifestants sont venus dénoncer.

Face à ce constat des plus inquiétants, le Parti de Gauche propose des mesures concrètes pour la défense de « l’éducation universaliste et émancipatrice ». Il propose entre autres la suppression de la RGPP et de la loi LRU, tout comme il réclame au ministère la revitalisation des RASED, ainsi que la promotion des savoirs émancipateurs comme la philosophie, les sciences économiques et sociales et l’histoire-géographie. Quand les libéraux et les sociaux-libéraux font cause commune pour faire de l’autonomie des établissements la nouvelle pierre angulaire de notre système éducatif, le Parti de Gauche en dénonce les conséquences évidentes en terme de marchandisation et de casse du cadre national et républicain de l’école publique. Pour que plus jamais, le « marche ou crève » ne soit à l’œuvre dans notre école publique.

1) 10 février : grève dans l’Education pour une autre politique éducative ! (Communiqué FSU)

La journée du 22 janvier a montré la détermination des personnels de l’éducation mais aussi des parents, des jeunes et des mouvements pédagogiques à ne pas accepter la dégradation du service public de l’éducation.

Les défis à relever pour le système éducatif sont considérables : faire face à l’échec scolaire persistant, en finir avec les sorties sans qualification du système éducatif de trop nombreux jeunes, assurer la réussite de tous à tous les niveaux. La FSU a mis en débat dès le mois de novembre « 20 propositions pour l’Ecole » afin de contribuer à l’amélioration du système éducatif. Elle est prête à en discuter avec le Ministre de l’Education nationale et le Ministre de l’Agriculture et avec tous les personnels, les parents, les jeunes et tous les citoyens à l’occasion de 500 débats qu’elle organise partout en France.

Mais le gouvernement doit cesser de faire croire qu’il est possible de faire mieux avec moins. Nul n’ignore que sa politique éducative est conduite par celle de la réduction des dépenses publiques pour diminuer les déficits publics. L’ampleur des suppressions de postes dans l‘éducation, avec plus de 16 000 postes encore supprimés à la prochaine rentrée, alors que 62 000 élèves supplémentaires sont attendus, et les transformations radicales à l’œuvre dans le système éducatif qui instaurent une école de plus en plus ségrégative ne permettront pas de relever ces défis et d’assurer enfin la réussite de tous les élèves.

C’est une autre politique, d’autres moyens, une autre dynamique à tous les niveaux du système éducatif qu’il faut mettre en œuvre

La FSU considère que pour imposer d’autres choix pour le service public et laïque d’éducation, la journée du 22 janvier doit trouver des prolongements. Elle estime que les enjeux nécessitent une réaction unitaire forte et regrette que pour l’instant ses partenaires syndicaux ne poursuivent pas avec elle l’action nécessaire. La FSU appelle tous les personnels de l’éducation à être en grève le 10 février prochain pour dénoncer les suppressions de postes, demander un collectif budgétaire qui permettrait d’assurer la prochaine rentrée scolaire dans de meilleures conditions pour les élèves, l’ouverture de discussions sur les réformes en cours (formation des enseignants, lycée, voie professionnelle, dispositif (E)CLAIR…) et l’amélioration des conditions de travail des personnels malmenés dans leur professionnalité et notamment les personnels non titulaires.


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