Candidature anti-libérale : le rassemblement en péril (texte de la minorité LCR)

samedi 9 décembre 2006.
 

Aujourd’hui, le rassemblement de la gauche antilibérale est en danger. Pourtant, 1 500 personnes au Mans, 3 200 à Grenoble, 4 000 à Montpellier, c’est la confirmation d’une attente. Avec le texte adopté le 10 septembre et le programme qu’ils élaborent, même s’il demeure des ambiguïtés avec le Parti communiste autour de la volonté de « rassembler toute la gauche », les collectifs ont posé les bases d’un rassemblement durable, apte à changer la donne à gauche. Cela peut-il être gâché maintenant ? Il faut dire clairement les choses.

Tout d’abord, en ce qui concerne notre propre organisation, nous, minoritaires au sein de la LCR, contestons la politique de sa direction qui se refuse à prendre acte des avancées positives réalisées par les collectifs. Plutôt que de travailler à lever les obstacles à des candidatures unitaires, la direction de la LCR, pour justifier la candidature d’Olivier Besancenot, en ajoute de nouveaux, comme en témoigne la dernière interview dans Le Monde. Cette politique mène à une impasse. Le retrait de José Bové, même s’il s’appuie sur des critiques justifiées à l’encontre du PCF et de la LCR, ajoute à la confusion ambiante et à la démoralisation qui menace. José Bové doit rester dans le rassemblement, en être un porte-parole et un candidat aux côtés d’autres.

La direction du PCF prétend aujourd’hui imposer la candidature de Marie-George Buffet. Cela mènerait droit à l’échec. Il n’est pas question pour nous de contester le rôle des partis, ni les qualités de Marie-George Buffet, mais il n’est pas possible de donner l’image d’un rassemblement se faisant autour du Parti communiste. Il faut que le Parti communiste ait toute sa place dans le rassemblement, il faut que M.- G. Buffet soit une porte-parole et une candidate aux côtés d’autres. Vouloir passer outre l’évidence du respect de la diversité, piétiner le nécessaire consensus dans la désignation du candidat, c’est condamner à mort le rassemblement.

Il est encore temps d’empêcher l’éclatement. Nous devons, ensemble, trouver une solution qui garantisse l’unité du rassemblement, la place de chaque force en son sein, les capacités d’ouverture à d’autres qui voudront ultérieurement le rejoindre.

Le nom qui figurera sur le bulletin de vote doit être un trait d’union entre les diverses sensibilités du rassemblement, entre les principales figures du mouvement que sont Marie-George Buffet et José Bové. Comme en témoignent les premiers procès-verbaux remontant des collectifs, des possibilités d’accord sur un nom existent, notamment celui de Clémentine Autain ou de Yves Salesse.

Nous ne devons avoir de cesse d’élargir notre rassemblement, en commençant par la LCR. Il faut aussi s’adresser aux militants socialistes et à Jean-Luc Mélenchon. Et ce, avec la volonté de redessiner l’arc de forces qui a permis la victoire du 29 Mai. Nous en appelons à José Bové pour qu’il rejoigne le collectif des porte-parole. Nous en appelons à Marie-George Buffet et aux militants communistes, afin qu’ils agissent pour donner son essor à notre campagne. Nous appelons les collectifs, dans leur diversité, à agir pour que les 9 et 10 décembre soit notre troisième marche franchie, et que nous démarrions la campagne de cette gauche antilibérale à laquelle nous aspirons tous.

Louis-Marie Barnier, Christian Picquet


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