Jean-Luc Mélenchon candidat aux présidentielles ? Mille fois OUI ! (texte du 7 décembre 2006)

vendredi 8 décembre 2023.
 

Ayant milité avec le Parti communiste, avec des anarchistes, avec la LCR, avec le Parti Socialiste, avec ATTAC et les collectifs antilibéraux... tout en restant toujours un socialiste anticapitaliste clair, je crois pouvoir soutenir la candidature de Jean-Luc Mélenchon sans être suspecté de clanisme organisationnel.

Militant avec lui depuis longtemps tout en n’ayant jamais été son adjoint, son lieutenant ou même son caporal, je crois pouvoir affirmer sa capacité et son utilité pour les présidentielles sans être suspecté de le faire en vassal.

1) L’importance de l’élection présidentielle 2007

1a) Ami lecteur de notre site, Sarkozy peut être élu, l’angoisse commence à m’étreindre.

Les multinationales, les rentiers de toutes sortes, les réactionnaires de tous acabits poussent Nicolas Sarkozy vers l’Elysée. Le second tour des présidentielles 2007 risque de sonner la revanche des milliardaires.

Historiquement, la droite française est marquée par sa porosité avec l’extrême droite, y compris fasciste. Depuis la fin de la Guerre d’Algérie, le parti " gaulliste" puis hérité du gaullisme s’est autonomisé sans que cela supprime une porosité forte entre électorats de droite et d’extrême droite. Si Nicolas Sarkozy est élu, il est hautement probable que cela marque un nouveau rapprochement droite - extrême droite, au moins dans l’éducation politique donnée à leurs électorats, prélude à une alliance sous diverses formes.

En fait, ce n’est pas l’angoisse qui commence à m’étreindre mais un cauchemar qui point régulièrement dans mes pensées et mes nuits.

1b) En face, une gauche fort faible

La gauche social-démocrate traditionnelle est représentée par Ségolène Royal qui fait de son mieux mais ne me paraît pas à la hauteur de l’enjeu dans son programme, dans son orientation générale, dans sa capacité à assumer le débat idéologique face à Sarkozy, dans ses soutiens.

Quant à la gauche antilibérale, elle subit à la fois le sectarisme d’une moitié d’entre elle et pratiques "unitaires" tacticiennes des autres. c’est beaucoup.

Une moitié de la gauche antilibérale se complaît dans une division justifiée par les adhérents de chaque organisation mais totalement incompréhensible pour une grande majorité des citoyens qui se reconnaissent en elle. Chaque parti trostskyste se considère toujours comme la seule vraie organisation ouvrière communiste, la seule organisation porteuse des intérêts historiques du prolétariat et de l’humanité, la seule organisation réellement héritière de Marx, Lénine et Trotsky. Dans le contexte de trahison des fondements du socialisme par la social-démocratie et des fondements du communisme par le stalinisme, je comprends l’importance de gardiens du flambeau sous la pluie. Cependant, pourquoi prendre le risque d’affronter seul la tempête, au risque de voir le flambeau s’éteindre, plutôt que chercher les formes adéquates d’une pratique unitaire, au moins sur quelques questions essentielles, en particulier sur l’enjeu social engagé depuis les grèves de 1995, 2003 et 2006 ?

L’autre gauche s’amuse à jouer à "Personne n’est plus unitaire que moi" sans autre réflexion ni proposition précise que la seule "unité antilibérale". Cet été lors de l’université d’été de la LCR, un grand débat était organisé avec des représentants de toutes les composantes possibles d’une candidature antilibérale : PCF, LCR Majo et Mino, PRS, CUAL, Alternatifs, Bovétistes, Gauche des Verts... Je ne sais pas quelle était l’intention du BP de la LCR en organisant ce point d’orgue de leurs rencontres d’été mais la majorité des orateurs présents à la tribune avaient seulement un objectif (prouver que le seul candidat unitaire antilibéral ne pouvait être que José Bové) et seulement un argument (le candidat unitaire ne peut être membre d’une organisation).

Quant au Parti Communiste, j’ai l’impression qu’il essaie surtout de ne pas accentuer son affaiblissement. Au moins pour cette raison, il ne constitue pas l’ogre sectaire et impossible à intégrer dans une campagne unitaire que beaucoup de bovétistes dénigrent en permanence au sein des Comités Unitaires Antilibéraux.

1c) L’enjeu social de l’élection présidentielle 2007

Depuis 50 ans, le patronat et la droite piaffent d’impatience devant leur objectif majeur, casser les droits sociaux conquis en 1936 et 1945 : sécurité sociale, retraite, grands services publics, droit du travail... Le gaullisme avait été mis en place par eux pour adapter la France au capitalisme mondial et à la concurrence libre et non faussée. Mais la grève générale de 1968 a ratatiné leurs espoirs.

Depuis 40 ans, le patronat et la droite enragent d’avoir dû céder au mouvement social en mai juin 1968, d’avoir dû alors abandonner par exemple le démantèlement de la Sécurité Sociale et des services publics (séparer Poste et Télécommunications par exemple) porté par le grand Charles.

Depuis 30 ans, le patronat et la droite sont obsédés par la nécessité d’une revanche nette contre l’arrivée de la gauche au gouvernement en 1981. Au moment où les multinationales et rentiers asseyaient leur pouvoir sur les Etats Unis et sur le monde, la France mettait par exemple en place la retraite à 60 ans.

Ami lecteur de notre site, ne t’y trompe pas. Si Nicolas Sarkozy est élu le 6 mai 2007, il donnera l’occasion à la droite et au patronat d’évacuer leur ressentiment et leur goinfrerie de profits contrariée depuis tant de temps. De plus, je ne crois pas les syndicats et le mouvement social aptes aujourd’hui à y faire face.

L’échéance de cette présidentielle revêt donc une grande importance.

2) Quels objectifs essentiels pour nous en 2007 ?

2a) L’enjeu fondamental n’est pas cette élection en soi mais les conséquences de cette élection sur les rapports de force politiques, sociaux et idéologiques

Logiquement, tout militant anticapitaliste conséquent devrait souhaiter que cette élection serve à maintenir le rapport de force politique et idéologique issu de la victoire du Non en 2005. Si aucun candidat de la gauche antilibérale n’atteignait 10% ou si le total de ses candidats n’atteignait pas 15%, ce serait évidemment un recul par rapport à 2005.

De toute façon, seule une candidature apparaissant comme représentant l’unité de toutes les forces du Non de gauche ou au moins de la majorité de ses forces peut créer une dynamique de campagne maintenant la massivité et l’enthousiasme des meetings du Non de gauche en 2005...

2b) N’oublions pas que la gauche antilibérale française a des responsabilités européennes

La victoire du Non au Traité Constitutionnel Européen a polarisé sur la gauche antilibérale française les attentes des syndicalistes, des militants politiques de toute l’Union européenne favorables à une Europe démocratique et sociale.

Notre échec lors de cette élection présidentielle serait un échec pour toute la vraie gauche européenne. Dans l’histoire, parfois ce type de défaite modifie l’avenir, parfois non. Quoi qu’il en soit, nous devons être conscients de nos responsabilités.

Fondamentalement, la question posée est celle de la période politique dans laquelle nous sommes. Comme d’autres, je crois :

- que le monde a connu une période révolutionnaire dans les années 1968,

- que nous sommes entrés dans un temps de repli entre 1974 et 1984,

- que la période 1984 1994 marqua un temps d’euphorie du grand capital, de défaite du prolétariat et du socialisme.

- que nous assistons depuis 1994 à une remontée lente, complexe et inégale dans ses rythmes au niveau international sans être encore entrés dans une nouvelle période révolutionnaire.

Quelles remarques pouvons nous faire sur cette "remontée" ? au vu de ce qui se passe en Amérique latine, je partage en particulier le constat de Daniel Bensaïd sur le rôle important des processus électoraux, y compris en terme d’accession au pouvoir.

2c) L’unité de la gauche sera nécessaire au second tour pour battre Sarkozy

A quatre mois de l’élection présidentielle, vu l’état actuel de la gauche antilibérale, je reste prudent sur la capacité de celle-ci à devancer Ségolène Royal au premier tour.

A priori, c’est la candidate du PS qui a le plus de chances d’arriver en tête de la gauche le 22 avril 2007.

Vue la détermination de l’oligarchie patronale à battre le mouvement ouvrier, nous pouvons nous attendre à un quinquennat tendu du point de vue social. Dans ce contexte, je préfère l’élection de la candidate socialiste à celle de Sarkozy car le PS ne peut affronter les syndicats et les acquis sociaux avec le même état d’esprit d’adversaire irréductible.

2d) Mais la qualité de la campagne électorale puis la force de la gauche anticapitaliste au premier tour est déterminante pour maintenant et pour l’avenir

Le meilleur résultat possible de la gauche antilibérale au premier tour est indispensable à Ségolène Royal pour l’emporter au second tour car une partie de l’électorat ouvrier et populaire reste très méfiante vis à vis du PS depuis les années 1983 -1993.

Nous ne pouvons faire aucune confiance à Ségolène Royal pour prendre en compte la victoire du Non de 2005 et réorienter la construction européenne.

Nous ne pouvons faire aucune confiance à Ségolène Royal pour affronter Nicolas Sarkozy sur le terrain des "valeurs" et de l’autorité.

Nous ne pouvons faire aucune confiance à Ségolène Royal pour éclairer nos concitoyens sur l’offensive patronale qui se prépare. Sa longueur d’onde relève plutôt du catholicisme social pour communication au 20 heures de TF1 : "ordre juste", "gagnant gagnant"...

En conséquence, que le prochain occupant de l’Elysée se nomme Nicolas Sarkozy ou Ségolène Royal, notre peuple aura besoin d’une gauche de gauche la plus cohérente possible, la plus unie possible, la plus écoutée possible et la plus forte électoralement possible. Cela présente même une grande importance pour peser sur le PS dont la direction porte de plus en plus une orientation d’adaptation au capitalisme mais dont une partie significative de la base reste assez indépendante des barons nationaux, régionaux et locaux.

3) Il existe aujourd’hui un espace politique pour une candidature antilibérale qui gagnerait à répondre au type de radicalisation actuel

Malgré leur grande faiblesse et leurs divisions actuelles, les comités antilibéraux viennent de réussir plusieurs meetings dont l’affluence est très encourageante : 1500 au Mans, 3200 à Grenoble, 4500 à Montpellier.

Comme l’écrivait la revue Marianne ce 26 novembre, ils "démontrent l’incontestable attente qui demeure chez un grand nombre de militants du non au référendum de 2005".

En Europe, plusieurs phénomènes indiquent la même progression d’un courant politique à gauche de la social-démocratie, mais bien plus large et en partie différent des Partis Communistes comme du trotskisme. C’est le cas en Allemagne avec le développement de Die Linke comme dans d’autres pays. C’est le cas avec l’activité des altermondialistes et groupes ATTAC depuis une dizaine d’années ; cette mouvance présente le même aspect à gauche de la social-démocratie, différente des PC, plus citoyenne et anticapitaliste que révolutionnaire.

Voici seulement 15 jours, les Pays bas nous ont offert un nouvel exemple :

Elections législatives aux Pays-Bas (22 novembre 2006) : énorme percée de la "gauche du non" antilibérale

C’est surtout l’Amérique latine qui nous apporte aujourd’hui les exemples les plus significatifs de processus politiques et sociaux progressistes, opposés à l’impérialisme US et à ses laquais. Ils combinent mouvements sociaux et victoires électorales, changements institutionnels et décisions contraires aux intérêts des multinationales, petits progrès de la citoyenneté et petits progrès des conditions de vie du milieu populaire. Leur degré de théorisation politique est inférieur à la gauche latino-américaine des années 1960 et 1970 mais leur démarche réformiste radicale bien plus en osmose avec les populations.

Globalement, je crois qu’en France aussi, la perspective d’une république sociale répondrait aux aspirations et au niveau de conscience actuels. Or, je ne vois pas qui porterait mieux ce projet que Jean Luc Mélenchon ; il l’a déjà décliné de mille façons, dans tous les départements, à partir d’évènements divers, depuis une quinzaine d’années.

Je n’écris pas cela pour conforter mon argumentation en faveur de Jean Luc Mélenchon mais parce que cela correspond à mon expérience militante depuis 40 ans, y compris en mai juin 1968.

Dernier point : je crois qu’une candidature Mélenchon sera ressentie dans la population comme apte aux fonctions présidentielles. Je sais qu’un grand nombre de militants d’extrême gauche peut se moquer d’un tel argument. Ils ont tort : la campagne contre le TCE a montré que la gauche de transformation sociale pouvait être majoritaire dans notre pays à condition que celle-ci s’en donne les moyens.

4) Quelle ambition ? Quelle stratégie ?

Le texte voté lors de la réunion nationale des Collectifs unitaires et populaires me paraît répondre à ces deux questions :

" Nous voulons répondre aux aspirations populaires à vivre mieux. Pour cela notre objectif est de battre la droite et l’extrême droite. Il est que la gauche gagne et qu’une vraie politique de gauche soit mise en œuvre, ce qui implique de rompre avec le libéralisme et d’ouvrir une perspective nouvelle de transformation sociale, environnementale et démocratique...

" Nous voulons gagner, construire une démarche à vocation majoritaire sur un programme de rupture avec le libéralisme et dans ce cadre mettre en œuvre une politique de transformation sociale. Cette politique doit considérer la survie de l’humanité sur la planète et s’affronter aux déréglements écologiques. Notre objectif est celui d’une alternative vraiment sociale, démocratique, écologique, anti-discriminations : une société basée sur la réalisation des droits humains, la justice sociale, l’égalité entre hommes et femmes, la préservation de l’environnement, la participation citoyenne.

" Nous voulons que les idées de la rupture avec le libéralisme et de l’alternative soient majoritaires à gauche et dans le pays. Nous voulons encourager les mobilisations sociales, appuyer sur elles notre action politique, offrir un débouché politique aux résistances, construire ensemble la transformation sociale... répondre particulièrement à la souffrance sociale ; offrir des perspectives à toutes les victimes des politiques libérales ; mobiliser les couches populaires.

" Notre objectif est une politique apportant des solutions durables aux grands problèmes de notre société, répondant aux besoins et aux aspirations populaires, donc la constitution d’une majorité et d’un gouvernement de gauche qui mènent une politique de rupture avec le libéralisme et développent une politique de transformation sociale, environnementale et démocratique. Nous ne serons pas d’un gouvernement dominé par le social-libéralisme qui, dans sa composition comme dans son projet, ne se donnerait pas les moyens de rompre enfin avec le libéralisme, ne répondrait pas aux attentes.

" Nous entendons impulser une dynamique politique nouvelle, un rassemblement durable de toutes les forces antilibérales de gauche, en faisant converger toutes celles et ceux qui luttent pour l’émancipation. Plus cette dynamique prendra de l’ampleur, se traduira dans les urnes en 2007 et changera les rapports de forces à gauche, plus nous créerons les conditions pour que se constitue une majorité pour mettre en œuvre au gouvernement une politique de rupture avec le libéralisme."

5) Quelle campagne ?

Sur ce point aussi, le texte du 10 septembre est à la fois intéressant et précis.

" Notre campagne commune s’inspirera de celle menée pour le rejet du traité constitutionnel européen ; une campagne de proximité au plus près des citoyennes et citoyens, exprimant et faisant s’exprimer les résistances et les aspirations qui émergent des luttes sociales, cherchant à dépasser la coupure entre mouvement social et réponses politiques.

" Notre campagne devra échapper à la dérive présidentialiste encouragée par les institutions, d’où l’importance du groupe de porte-parole que nous mettrons en place sur la base de l’accord unitaire conclu, de sa conception, de son rôle et de son travail collectif. Nous lions présidentielle et législatives en une même campagne et démultiplions ainsi les porte-parole.

" Développer une dynamique populaire et citoyenne, autour du rassemblement unitaire, des propositions et des candidatures communes, est le levier essentiel pour bousculer la donne à gauche.

" Nous construisons des collectifs unitaires et populaires comme cadre d’implication des citoyens et outil de la campagne. Unitaires, cela signifie que nous visons à rassembler, sans exclusive, toutes les forces, sensibilités, personnalités, qui rejettent les politiques libérales et aspirent à une alternative (militants communistes, socialistes, d‘extrême-gauche, écologistes, alternatifs, altermondialistes, syndicalistes, associatifs, citoyens, etc). Populaires, cela signifie que notre ambition est d’aller au-delà des cercles de militants politiques et d’impliquer des dizaines de milliers de syndicalistes, d’associatifs ou de citoyens qui veulent apporter leur contribution à cette bataille. Nous voulons rassembler dans cette campagne les salarié(e)s et les populations victimes de la précarité, du chômage, des petits salaires, des discriminations et de la dégradation de l’environnement. ; ainsi que toutes celles et tous ceux qui se mobilisent pour un autre développement, respectueux de nos vies, de nos décisions et de notre environnement."

6) Quel candidat ? L’hypothèse Mélenchon est posée au PCF

Si le PCF renouvelait en 2007 son résultat faible de 2002, il perdrait lourd dans son partenariat avec le PS car celui-ci n’hésiterait pas à l’affaiblir encore plus ensuite lors des municipales, cantonales et régionales au profit des Verts et des radicaux de gauche ; surtout, l’affaiblissement électoral du PCF libèrerait les forces social-libérales du PS qui espèrent depuis longtemps une alliance politicienne avec le "centre" évitant les promesses sociales difficiles à tenir quand on veut loyalement gérer le système avec seulement des accommodements à la marge.

Une partie de l’appareil et des adhérents communistes continuent à rêver d’un PCF à 20% de l’électorat et à vouloir une orientation d’auto-affirmation négligeant l’extrême gauche, les altermondialistes et les socialistes proches de Mélenchon. Les dirigeants communistes actuels, eux, me paraissent conscients du risque de disparition complète de leur parti qu’implique cet oubli du réel.

Marie George Buffet bénéficie d’une sympathie justifiée dans l’électorat de gauche. Grâce à sa détermination et à ses qualités politiques, elle serait parfaitement capable de mener une belle campagne. Cela suffirait-il à lui permettre de réussir un score significativement différent de celui de Robert Hue ? Je ne le pense pas.

Dans ces conditions, l’hypothèse Mélenchon est effectivement posée au PCF comme le titrait Marianne ce 26 novembre "Depuis le référendum de 2005, les militants communistes ont eu l’occasion de côtoyer des camarades d’un genre nouveau... regroupés autour de Jean-Luc Mélenchon ; les partisans de l’association Pour la République Sociale ont marqué les esprits par leur capacité militante et leur visibilité pendant la campagne référendaire. La célèbre affiche " Pour moi, c’est non", c’est eux. Avant le vote de la CGT, avant les grosses machines militantes, ils ont sillonné le pays pour s’opposer au Traité Constitutionnel Européen. pendant la campagne et après, ils ont noué de solides liens avec les antilibéraux et avec les communistes... La culture des militants de PRS est très proche de celle des communistes : le peuple n’est pas un gros mot pour eux, pas plus que la France et ils préfèrent au charme discret des centre-ville les odeurs des marchés et du terrain."

7) L’hypothèse Mélenchon est posée aux antilibéraux et altermondialistes

Yves Salesse et Clémentine Autain sont les principaux candidats actuels des Collectifs Unitaires et Populaires. Sont-ils capables de porter la campagne telle que définie par les réunions de septembre et d’octobre 2006 ? Je n’en doute pas. Ont-ils les qualités suffisantes pour tirer une campagne présidentielle unitaire ? Je n’en doute pas non plus.

Ma préférence pour Jean Luc Mélenchon se fonde sur les sept raisons suivantes :

* J’ai déjà donné plus haut la première raison : la perspective d’une république sociale répondrait aux aspirations et au niveau de conscience actuels. Or, je ne vois pas qui porterait mieux ce projet que Jean Luc Mélenchon.

* Vu que la LCR présentera Besancenot, il est décisif de conserver le PCF dans le bloc de la campagne antilibérale unitaire. Mélenchon me paraît mieux placé pour cela.

* Pour obtenir un score important, notre candidat doit gagner des voix dans l’électorat socialiste. Le coeur d’un bon score part du constat suivant : Le gouffre actuel entre d’une part l’évolution des dirigeants social-démocrates vers un centre social libéral et d’autre part les aspirations populaires à de meilleures conditions de vie. Sur ce point aussi, Mélenchon me paraît le mieux placé.

* La campagne présidentielle ne pourra se faire sur la base théorique et programmatique d’un seul des courants actuels du rassemblement antilibéral. Une synthèse sera nécessaire. Je crois Jean-Luc Mélenchon parfaitement capable de cela, y compris avec doigté vis à vis de chacun tout en conservant des convictions cohérentes, aptes à emporter l’adhésion

* Malgré la précision des textes sortis des réunions nationales des Collectifs, je suis persuadé qu’un candidat aux présidentielles va avoir besoin d’une grande connaissance sur un grand nombre de questions sociales, internationales, sociétales... Mélenchon me paraît mieux armé pour cela aujourd’hui.

* N’importe quel candidat risquant de modifier les équilibres électoraux se trouve confronté lors des présidentielles à des pièges nombreux. Sur ce point aussi, je crois utile l’expérience de Jean-Luc Mélenchon.

* Enfin, ses qualités d’orateur et de débatteur pourraient bousculer les rapports de forces établis et créer une dynamique inattendue.

Le type de campagne unitaire prévu avec un groupe de porte parole incontournable et un mouvement organisé à partir des collectifs, représente un garde-fou indispensable pour éviter les risques d’une dérive présidentialiste.

Vu de l’Aveyron, une partie significative des antilibéraux et altermondialistes paraissent aujourd’hui favorables à une candidature unitaire de José Bové et attendent leur heure. Leur fond s’avère très anti-organisations et même fortement anti-politique. Cela n’augure pas bien de l’utilité future du candidat au-delà de 2007, dans la refondation d’une gauche anticapitaliste organisée, faisant leur place aux diverses organisations.

José Bové force la considération par son courage, par son activité inlassable sur de nombreux fronts. Je ne le refuse pas comme candidat unitaire et ne pose aucun préalable, je donne seulement un avis. Il oscille entre des références à Bakounine et des rapports discrets avec le PS et les Verts qui occultent toujours la clarté d’orientation sur laquelle se base nécessairement tout projet collectif.

Jean-Luc Mélenchon est-il, lui, plus porteur d’une telle orientation et d’un tel projet ? Le connaissant depuis longtemps, je réponds par l’affirmative, même si je sais que des points importants demanderaient à être précisés entre les diverses forces politiques d’une campagne unitaire.

De toute façon, choisir Mélenchon, Buffet, Salesse ou Autain relève plus de la tactique que du projet historique porté par chaque courant politique ; les garanties pour chaque organisation peuvent être précisées indépendamment de l’investiture ; c’est donc sur les capacités précises du candidat pour une présidentielle que doit porter le débat.

Jacques Serieys

Autres articles de notre site sur la candidature antilibérale pour les présidentielles 2007 :

Marie George Buffet et les perspectives pour 2007

La Ligue Communiste révolutionnaire a lancé la candidature d’Olivier Besancenot

Candidature anti-libérale : Lettre de Marie George Buffet "Aux femmes et aux hommes qui agissent pour un rassemblement antilibéral de gauche "

La réunion nationales des collectifs unitaires et populaires valide le texte AMBITIONS STRATEGIES CANDIDATURES

Ce week-end des 14-15 octobre 2006, les collectifs unitaires pour des candidatures ant-libérales mettent la dernière main à leur programme Interview d’Yves Salesse

Candidature anti-libérale : Contributions de José Bové

Candidature anti-libérale : Biographie d’Yves Salesse

Candidature anti-libérale : Pourquoi je suis candidat ? ( Patrick Braouzec

Candidature anti-libérale : Clémentine Autain

L’hypothèse Mélenchon est posée au PCF (article de Marianne2007.Info)

Couverture et éditorial de Politis cette semaine : Et si c’était Mélenchon !

1465. « Je serai là où le devoir commande », un entretien avec Jean-Luc Mélenchon dans Politis

Candidatures unitaires : refusons l’échec (point de vue de Pierre Cours Salies, sociologue)

Au Conseil national du PCF : Proposons Marie George Buffet mais ne nous enfermons pas dans cette candidature (Claude Mazauric, Jack Ralite, Georges Séguy, Lucien Sève, Michel Simon)

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Candidature anti-libérale : Lettre de Marie-George Buffet aux collectifs

Candidature anti-libérale : le rassemblement en péril (texte de la minorité LCR)

Collectifs unitaires anti-libéraux : Introduction de Claude Debons à la réunion nationale des 9 et 10 décembre

Déclaration du Mars à l’issue du collectif national du 12 décembre : nous avons attiré l’attention sur l’extrême intérêt dans la période de la proposition de candidature Jean-Luc Mélenchon dimanche 17 décembre 2006

J’étais à la réunion des collectifs de la gauche antilibérale les 9 et 10 décembre 2006 : IMPRESSIONS (Robert Mascarell) lundi 18 décembre 2006

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"Jean-Luc Mélenchon a des atouts à faire valoir" ( extrait du texte ci-dessous de JL Gonneau, président de la Coordination Nationale de la Gauche Républicaine) dimanche 17 décembre 2006

La candidature Mélenchon, une perspective de victoire ( Nathanaël Uhl, socialiste, animateur du courant Rénover dans la fidélité) lundi 18 décembre 2006

Appel aux militantes et militants communistes ( Les porte-parole du Collectif national : H. BENSADIA, JJ BOISLAROUSSIE, P. CARASSUS, E. COQUEREL, F. COUMIAN, C. DEBONS, C. PICQUET, C. VILLIERS Ainsi que : Clémentine AUTAIN, Yves SALESSE) mardi 19 décembre 2006

Compte-rendu de la dernière réunion des organisations membres du Rassemblement antilibéral jeudi 21 décembre 2006

Jean Luc Mélenchon sur RTL le 20 décembre : " Il n’y aura pas de candidat commun de la Gauche anti-libérale. C’est dommage pour deux raisons..." mercredi 27 décembre 2006

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