Financement libyen de la campagne de 2007 : Nicolas Sarkozy mis en examen

vendredi 23 mars 2018.
 

6) Nicolas Sarkozy mis en examen : l’indispensable justice

Ce n’est pas d’acharnement, mais d’une remarquable ténacité que les juges du pôle financier ont fait preuve en mettant de nouveau en examen l’ancien président de la République.

Nicolas Sarkozy et ceux de ses « amis » qui lui restent fidèles ne manqueront pas de dénoncer une nouvelle fois l’acharnement de la justice et des médias contre l’ancien président de la République. Enquêtes à charge, accusations sans preuves, ont-ils systématiquement affirmé lorsque, à plusieurs reprises ces dernières années, M. Sarkozy a été mis en cause ou mis en examen par la justice. Ce dernier a notamment été mis en examen pour « corruption » et « trafic d’influence » (affaire dite « des écoutes », en lien avec le dossier Bettencourt) et il a été renvoyé devant le tribunal correctionnel pour « financement illégal » de sa campagne présidentielle de 2012 (affaire Bygmalion).

Ce n’est pourtant pas d’acharnement que les juges du pôle financier ont fait preuve en mettant de nouveau en examen l’ancien président, mercredi 21 mars. Mais d’une remarquable ténacité dans un dossier d’une tout autre gravité. Ils le soupçonnent, en effet, de « corruption passive et financement illégal de campagne électorale » – en l’occurrence celle de 2007, qui avait conduit à l’élection de M. Sarkozy.

ls y ont explicitement ajouté un motif sans précédent dans l’histoire de la Ve République : « recel de détournement de fonds publics libyens ». En clair, ils soupçonnent l’ancien président d’avoir bénéficié, pour financer cette campagne électorale, de fonds occultes versés par un Etat étranger, et pas n’importe lequel : la Libye du colonel Kadhafi, un dictateur excentrique mais implacable, financeur durant des décennies de nombreux mouvements terroristes dans le monde et qui fut accusé d’avoir fait exploser le vol Pan Am de Lockerbie en 1988.

Tué dans des conditions confuses au cours de l’intervention internationale menée par la France, la Royaume-Uni et les Etats-Unis en 2011, sous le couvert de l’ONU, pour mettre un terme à la guerre civile qui menaçait de tourner au bain de sang en Libye, M. Kadhafi n’est plus là pour témoigner dans cette affaire. Mais, au terme d’une enquête tentaculaire, menée depuis cinq ans, les juges ont estimé disposer d’éléments assez solides pour mettre en cause directement Nicolas Sarkozy.

Un champ d’investigations complexes

Initialement, c’est Mediapart qui a déclenché l’enquête. Le site avait notamment publié en avril 2012, entre les deux tours de l’élection présidentielle, une note de 2006 des services secrets libyens faisant état d’un accord entre MM. Kadhafi et Sarkozy pour financer la campagne (de 2007) à hauteur de 50 millions d’euros. Qualifié de faux grossier par la défense de l’ancien président, ce document a été, depuis, certifié par un collège d’experts. Et il a ouvert aux enquêteurs un champ d’investigations aussi complexes que stupéfiantes.

Ce qui s’est précisé, au cours de l’enquête, est en effet un réseau d’intermédiaires internationaux douteux, rompus aux affaires de ventes d’armes et aux contrats commerciaux assortis de commissions occultes, en lien avec plusieurs des plus proches collaborateurs de M. Sarkozy lorsqu’il était ministre de l’intérieur et préparait sa campagne de 2007. C’est à ce titre que Claude Guéant, alors son directeur de cabinet avant de devenir secrétaire général de la présidence, ainsi que son conseiller Brice Hortefeux ont été interrogés par les juges sur les liens qu’ils entretenaient avec plusieurs responsables libyens, les voyages discrets qu’ils ont à l’époque effectués à Tripoli et les importantes sommes d’argent liquide qui semblent avoir irrigué la campagne électorale de 2007.

M. Sarkozy bénéficie, c’est l’évidence, de la présomption d’innocence. Nul doute qu’il ne cessera de dénoncer l’inanité des charges qui pèsent désormais contre lui. Et rien ne préjuge de la suite de l’enquête et de sa conclusion. Mais, pour que trois juges chevronnés aient pris la responsabilité de le mettre en examen pour ces motifs, il faut, à tout le moins, qu’ils disposent de très solides éléments. Si leurs soupçons sont fondés, l’opprobre jeté sur l’ancien président de la République sera indélébile.

En savoir plus sur http://www.lemonde.fr/idees/article...

5) Financement libyen de la campagne de 2007 : Nicolas Sarkozy en garde à vue

L’ancien président de la République est actuellement entendu dans les locaux de la police judiciaire à Nanterre sur les soupçons de financement illicite qui pèsent sur sa campagne victorieuse de 2007.

C’est la première fois que M. Sarkozy est entendu à ce sujet depuis qu’une information judiciaire a été ouverte en avril 2013, et confiée à plusieurs juges d’instruction du pôle financier de Paris, dont Serge Tournaire, qui a déjà renvoyé l’ancien président devant le tribunal dans l’affaire Bygmalion. Sa garde à vue peut durer quarante-huit heures. Il pourrait être présenté aux magistrats à l’issue de sa garde à vue afin d’être mis en examen. Brice Hortefeux a de son côté été convoqué comme suspect libre. Il est actuellement entendu lui aussi par la police.

Depuis la publication, en mai 2012, par le site Mediapart d’un document libyen faisant état d’un financement par la Libye de Kadhafi de la campagne de Nicolas Sarkozy, les investigations des magistrats ont considérablement avancé, renforçant les soupçons qui pèsent sur la campagne de l’ancien chef de l’Etat.

Argent liquide

En novembre 2016, en pleine primaire du parti Les Républicains, l’intermédiaire Ziad Takieddine avait affirmé avoir transporté 5 millions d’euros en liquide de Tripoli à Paris entre fin 2006 et début 2007 avant de les remettre à Claude Guéant puis à Nicolas Sarkozy, alors ministre de l’intérieur. Mis en examen depuis pour « complicité de corruption d’agent public étranger » et pour « complicité de détournements de fonds publics en Libye », ses propos venaient confirmer ceux tenus le 20 septembre 2012 par Abdallah Senoussi, l’ancien directeur du renseignement militaire du régime libyen devant le procureur général du Conseil national de transition libyen.

Mais ce n’est pas tout. Les carnets de l’ancien ministre libyen du pétrole Choukri Ghanem, mort en 2012 dans des circonstances encore troubles, récupérés par la justice française, mentionnent, eux aussi, l’existence de versements d’argent à destination de Nicolas Sarkozy. Bechir Saleh, l’ancien grand argentier de Kadhafi et homme des relations avec la France, récemment blessé par balle lors d’une agression à Johannesburg, avait en outre confié au Monde : « Kadhafi a dit qu’il avait financé Sarkozy. Sarkozy a dit qu’il n’avait pas été financé. Je crois davantage Kadhafi que Sarkozy. »

Des circuits financiers fuligineux

Plus récemment, les policiers de l’Office central de lutte contre la corruption et les infractions financières et fiscales (OCLCIFF) ont remis un rapport aux magistrats dans lequel ils détaillent, sur la base de nombreux témoignages, comment l’argent liquide a circulé au sein de l’équipe de campagne de M. Sarkozy. Jusqu’à présent, les enquêteurs pensent déjà avoir remonté l’une des pistes de l’argent libyen à travers l’intermédiaire Alexandre Djouhri, alors proche de Bechir Saleh, actuellement incarcéré à Londres dans l’attente de sa possible remise à la France, et Claude Guéant mis en examen pour « faux et usage de faux » et pour « blanchiment de fraude fiscale » qui aurait acquis son appartement parisien à travers des circuits financiers fuligineux et possiblement libyens.

La décision de placer Nicolas Sarkozy en garde à vue signifie-t-elle que les magistrats ont depuis rassemblé de nouvelles preuves du financement illicite de la campagne permettant de le mettre en cause directement ? Les autorités libyennes ont-elles finalement décidé de coopérer ? Selon nos informations, plusieurs anciens dignitaires libyens de l’époque kadhafiste auraient aussi livré de nouveaux éléments confirmant les soupçons de financement illicites.

Depuis plusieurs semaines, la justice française dispose, en outre, de nombreux documents saisis lors d’une perquisition menée en 2015 au domicile suisse d’Alexandre Djouhri. Jusqu’ici, Nicolas Sarkozy a toujours contesté les accusations de financement illicite de sa campagne de 2007.

Par Joan Tilouine et Simon Piel

Source : http://www.lemonde.fr/police-justic...

4) D’après Kadhafi et son fils, la Lybie a financé la campagne présidentielle de Sarkozy en 2007

Rien ne va plus entre Mouammar Kadhafi et Nicolas Sarkozy, après les graves accusations du clan du maître de Tripoli contre le locataire de l’Elysée. En effet, Seif El-Islam Kadhafi a affirmé que la Libye a financé la campagne électorale 2007 de Nicolas Sarkozy.

Selon lui, le régime libyen révélera prochainement les détails des versements faits à Nicolas Sarkozy pour financer sa campagne électorale de 2007. Bien que l’Elysée ait démenti que le chef de l’État ait bénéficié de fonds libyens, le fils Kadhafi demande au chef de l’État français de “rendre l’argent”.

Il assure même sur la chaîne d’informations Euronews avoir “tous les détails, les comptes bancaires, les documents et les opérations de transfert”. Ces révélations interviennent après les menaces de la semaine écoulée de Mouammar Kadhafi, au cours desquelles il avait affirmé qu’il rendrait public “un grave secret” lié à la campagne présidentielle française de 2007, de nature à faire chuter Sarkozy, si le président français persistait à reconnaître le Conseil national de transition (CNT) comme représentant du peuple libyen.

En réponse à la décision de Paris de reconnaître le CNT libyen, Seif El-Islam rétorque : “Tout d’abord, il faut que Sarkozy rende l’argent qu’il a accepté de la Libye pour financer sa campagne électorale.” Avant d’ajouter : “C’est nous qui avons financé sa campagne, et nous en avons la preuve.

Nous sommes prêts à tout révéler. La première chose que l’on demande à ce clown, c’est de rendre l’argent au peuple libyen.” Il affirme que le financement a été accordé à Nicolas Sarkozy “afin qu’il oeuvre pour le peuple libyen”, mais déplore-t-il : “Il nous a déçus.

Rendez-nous notre argent. Nous avons tous les détails, les comptes bancaires, les documents et les opérations de transfert. Nous révélerons tout prochainement.” Dans le même ordre d’idées, et dans une interview à la télévision allemande RTL, le colonel Kadhafi a déclaré : “Mon ami le président français Nicolas Sarkozy est fou.

C’est mon ami, mais je crois qu’il est devenu fou. Il souffre d’une maladie psychique. C’est ce que dit son entourage. Ses collaborateurs disent qu’il souffre d’une maladie psychique.” Concernant les violences dans son pays, M.

Kadhafi a affirmé que ce petit événement a fait “seulement 150 à 200 morts”, pour moitié dans les rangs des forces de sécurité. La rébellion “sera brisée et tout redeviendra normal”, a-t-il ajouté lors de cette interview réalisée dans une tente sur la base militaire de Bab El-Azizia à Tripoli.

Il a également estimé injustifiées les critiques à son encontre aux États-Unis et en Europe. “Je n’ai pas de poste officiel et je ne peux donc pas être critiqué. Est-ce qu’on critique le reine Elizabeth II d’Angleterre pour sa politique ?” s’interroge-t-il.

Il indique qu’à l’avenir, son pays ne ferait plus d’affaires avec les pays occidentaux qui “ont conspiré contre nous”. “Nous allons maintenant investir en Russie, en Inde et en Chine”, a-t-il également souligné.

“On peut oublier l’Occident”, a-t-il ajouté, tout en affirmant faire une exception en ce qui concerne l’Allemagne qui a une attitude “sensée”.

3 Les Bettencourt et le financement de la campagne Sarkozy 2007 : le chèque de 100.000 euros qui accuse ?

2) Le régime lybien de Kadhafi prétend détenir "un grave secret" concernant le financement de la campagne présidentielle de Sarkozy

Le vice-ministre libyen des Affaires étrangères a déclaré vendredi soir, au sujet du "grave secret" pouvant entraîner la chute du président français, que la justice n’avait qu’à "enquêter sur les sources de financement de la campagne électorale" de Nicolas Sarkozy.

Interrogé au sujet d’un "grave secret" annoncé la veille par l’agence officielle libyenne Jana et dont la révélation allait entraîner, selon elle, la chute du président Sarkozy, Khaled Kaaim a indiqué que la "Libye ne veut pas s’ingérer dans les affaires intérieures de la France".

"La justice n’a qu’à ouvrir une enquête sur les sources de financement de la campagne électorale du président français", a-t-il ajouté lors d’une conférence de presse à Tripoli.

Le vice-ministre libyen des Affaires étrangères confirme ainsi les déclarations publiées la veille par l’agence officielle libyenne, sans toutefois donner plus de détails.

Jeudi, le régime libyen avait affirmé, via l’agence Jana, que la révélation d’un "grave secret" allait "entraîner la chute de Sarkozy, voire son jugement en lien avec le financement de sa campagne électorale".

Cette annonce, reprise par la télévision officielle, est survenue peu après la reconnaissance par Paris du Conseil national de transition libyen, qui réunit l’opposition au régime du colonel Mouammar Kadhafi, comme le seul "représentant légitime du peuple libyen" et sa décision d’envoyer prochainement un ambassadeur à Benghazi.

La Libye a riposté en annonçant par la voix de Kaaim qu’elle "suspendait" ses relations diplomatiques avec la France.

Source :

http://www.france24.com/fr/20110311...

1) Kadhafi à Paris : Une visite qui vire au cauchemar (article de La Libre Belgique)


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