L’appel à la désobéissance des prêtres autrichiens

dimanche 9 octobre 2011.
 

Un vent de rébellion souffle sur l’Eglise catholique autrichienne. Un "appel à la désobéissance" a été lancé par 329 prêtres, dans lequel ils prônent le mariage des prêtres, l’ordination des femmes, le droit pour les protestants et les divorcés remariés de donner la communion ou celui des laïques à prêcher et diriger des paroisses. Cet appel à des réformes, en contradiction avec le dogme catholique, n’a pas fini de provoquer des remous au sein de l’institution. Pour le théologien Paul Zulehner, il faut que l’Eglise catholique agisse vite si elle veut éviter un schisme.

Le cardinal archevêque de Vienne, Mgr Christoph Schönborn, a immédiatement brandi la menace de sanctions si ces "réformateurs" ne renonçaient pas dans les semaines à venir à leurs projets. "Cela ne peut pas continuer", a-t-il dit au quotidien viennois Der Standard, comparant les prêtres contestataires à des joueurs de football qui entreraient sur le terrain en refusant les règles du jeu. "Si quelqu’un décide d’entrer en dissidence, cela a évidemment des conséquences."

Mais pas question de faire machine arrière, affirme le chef de file de la révolte, le père Helmut Schüller, qui était vicaire général de Vienne et bras droit de Mgr Schönborn de 1995 à 1999 et a dirigé en Autriche l’organisation Caritas. Sa campagne, dit-il, vise à forcer la hiérarchie catholique à accepter officiellement des changements déjà entrés dans les faits. Il affirme en effet que de nombreux prêtres ne respectent déjà plus les règles établies, souvent sans se cacher de leurs évêques.

Les contestataires bénficient déjà du soutien populaire. D’après un sondage diffusé cette semaine par l’institut Ökonsult, 76 % des personnes interrogées soutiennent le père Schüller, actuellement curé de paroisse à Vienne et aumônier universitaire.


Signatures: 0
Répondre à cet article

Forum

Date Nom Message