13 décembre : Des milliers de manifestants dans la rue contre la super austérité

dimanche 18 décembre 2011.
 

Plusieurs milliers de manifestants CGT, FSU, CFDT, Unsa et Solidaires ont quitté la place Saint-Augustin (siège de l’agence Moody’s) à Paris en direction du pont de la Concorde où ils devaient rejoindre le rassemblement intersyndical contre l’austérité.

"Non à l’austérité : une seule règle d’or, augmenter les salaires et développer l’emploi", affirmait la banderole en tête du cortège, auquel participait le candidat Front de gauche à la présidentielle Jean-Luc Mélenchon. Nadine Prigent, secrétaire confédéral CGT, a estimé devant la presse qu’il existait "un climat revendicatif qui peut-être ne se voit pas, mais existe".

Sans faire de bilan de la journée d’action organisée dans tout le pays contre le plan d’austérité du gouvernement, elle a assuré qu’"il y avait beaucoup de luttes locales sur les salaires et les suppressions d’emploi". "Que les entreprises aillent bien ou pas, on continue les plans de suppressions d’emplois. La crise est un alibi", a-t-elle dénoncé.

3) Les principales déclarations des leaders syndicaux

Bernard Thibault (CGT) : "Lundi 19 décembre, on fait le point sur la situation. Nous allons proposer que le prochain sommet convoqué par le président de la République soit une opportunité pour de nouveau organiser des mobilisations. Trop c’est trop, en France comme dans les autres pays européens. La mobilisation pourrait être plus importante, nous sommes les premiers à le reconnaître, mais je pense que nous sommes aussi dans une séquence où les salariés sont fatigués de protester et de ne pas être entendus. Beaucoup s’en remettent aux bulletins de vote au mois de mai. Ce n’est pas en abandonnant nos droits sociaux qu’on va trouver une solution à la crise."

François Chérèque (CFDT) : "Notre rôle d’organisation syndicale est d’être présent pour dire au gouvernement qu’il doit trouver d’autres moyens pour gérer les dépenses publiques. Les cinq organisations syndicales ont fait des propositions communes : il faut supprimer les allègements de fiscalité sur les heures supplémentaires, le bouclier fiscal, la niche Coppé. Il faut créer une nouvelle tranche d’impôts, il faut utiliser ces moyens pour soutenir les salariés et développer le chômage partiel et les contrats aidés".

Bernadette Groison (FSU) : On est là pour dire les plans d’austérité, ça suffit ; ce ne peut pas être que les salariés qui paient les efforts à faire face à la crise. Les solutions portent sur la nécessité de trouver de nouvelles recettes : il faut oser parler fiscalité, il faut oser parler de l’impôt".

Jean Grosset (Unsa) : "L’essentiel était de faire une journée de diffusion d’information auprès de milliers de salariés, d’indiquer notre désaccord et de rester mobilisés". Il a souhaité que l’intersyndicale définisse "des revendications communes" en vue du sommet social sur l’emploi voulu par le président Nicolas Sarkozy.

2) La CGT se félicite des quelques 200 rassemblements et manifestations organisés dans le pays

Ils témoignent de la volonté des salariés, des retraités et des privés d’emploi de ne pas accepter les mesures d’austérité qui ne vont qu’aggraver la situation économique et sociale.

En France, comme en Europe, les dirigeants veulent profiter de la crise pour faire passer des réformes structurelles qui sapent le droit social et mènent tout droit à la récession.

Partout sur le continent, à l’appel des syndicats, des mobilisations se construisent pour une Europe sociale. Il faut hausser le ton dans les semaines qui viennent. Le « compromis » de Bruxelles adopté par les chefs d’états prépare une aggravation de la pression sur les salariés alors que les marchés financiers ont préservé leur intérêt sur toute la ligne. Cette Europe là favorise les replis nationalistes.

D’autres solutions existent par une autre répartition des richesses au service du développement industriel, des services publics, de la valorisation du travail et de la protection sociale.

Il n’y a aucune fatalité à cette situation, les salariés doivent se faire entendre beaucoup plus que les institutions financières avec leurs agences de notation.

La CGT entend mettre le « sommet sur l’emploi » de janvier décidé par le Président de la République sous la pression des salariés.

C’est dans cet état d’esprit que nous nous rendrons à la rencontre intersyndicale du 19 décembre prochain.

Montreuil, le 13 décembre 2011

1) Austérité : appel de l’intersyndicale pour une mobilisation le 13 décembre Communiqué des organisations syndicales CFDT, CGT, FSU, Solidaires, UNSA

Les organisations syndicales CFDT, CGT, FSU, Solidaires, UNSA, dénoncent fermement les plans d’austérité et de rigueur décidés et imposés par le gouvernement.

L’austérité en France et en Europe n’est pas la solution à la crise. Au contraire, elle risque d’entraîner la récession.

Le gouvernement décide de mesures dans le domaine social sans rencontrer ni entendre les organisations syndicales. Il fait porter les efforts sur les salariés, ce qui creuse les inégalités et plonge des milliers de familles dans les difficultés sociales

Après la taxe sur les complémentaires, les déremboursements, l’instauration de forfaits et franchises, les ponctions sur le budget de l’assurance maladie, la diminution des prestations sociales, le gouvernement s’en prend aux salariés malades, potentiellement « fraudeurs » et « responsables des déficits publics », en instaurant un jour de carence de plus dans le privé et un dans la Fonction publique et en tentant d’opposer les uns aux autres.

Les organisations syndicales CFDT, CGT, FSU, Solidaires, UNSA décident d’agir ensemble pour s’opposer à ces mesures et obtenir d’autres solutions. Avec un appel commun, elles s’adresseront aux salariés pour interpeller le gouvernement, les élus et les responsables d’entreprises dans la période du 1er au 15 décembre. Dans ce cadre, le 13 décembre sera un temps fort de mobilisations interprofessionnelles, notamment avec des rassemblements.

Les organisations syndicales CFDT, CGT, FSU, Solidaires, UNSA, se retrouveront rapidement après le 15 décembre, afin d’en tirer le bilan et d’envisager, ensemble, de nouvelles initiatives en janvier.

Montreuil, le 18 novembre 2011

2) Mobilisation sociale le 13 décembre (article de Libération)

L’intersyndicale va lancer une campagne auprès des salariés et élus pour "enrayer" la politique d’austérité, avec pour point d’orgue une mobilisation interprofessionnelle le 13 décembre, soutenue par FO qui n’a pourtant pas signé l’appel commun.

Réunis vendredi au siège de la CGT à Montreuil (Seine-Saint-Denis), cinq syndicats (CGT, CFDT, FSU, Solidaires et Unsa) ont lancé un "appel commun" aux salariés pour "interpeller le gouvernement, les élus et les responsables d’entreprises dans la période du 1er au 15 décembre".

"Le syndicalisme a décidé de relever le défi et de montrer qu’il y a d’autres actions possibles, et je pense qu’on n’est pas à l’abri d’autres mesures" d’austérité du gouvernement, a déclaré Nadine Prigent, numéro deux de la CGT à l’issue de près de quatre heures de réunion.

Cet accord traduit "la volonté de s’inscrire dans un processus d’action" pour "réclamer plus de justice sociale", a-t-elle ajouté.

Un texte commun synthétisant les critiques, revendications et propositions de l’intersyndicale, va être rédigé d’ici le début de la semaine prochaine et sera ensuite largement diffusé.

"Il faut se donner du temps pour tenter de toucher le maximum de personnes et pas faire ça sur une seule journée. La journée du 13 sera une journée pour mettre l’accent sur ces initiatives", a précisé Marcel Grignard, espérant dépasser la simple "mobilisation militante" du 11 octobre (qui avait rassemblé entre 145.000 et 270.000 manifestants dans toute la France, loin de la mobilisation de 2010 contre la réforme des retraites).

Pour Catherine Lebrun, de Solidaires, "il y a des luttes dans d’autres pays d’Europe" et il s’agit de montrer qu’il "est possible d’enrayer cette politique de rigueur. Il faut absolument montrer aux salariés qu’il n’y a pas de fatalité".

FO, qui participait pour la première fois depuis deux ans à cette intersyndicale, a indiqué, par la voix de Pascal Pavageau, que les organisations avaient "un diagnostic à peu près commun" mais qu’"il n’y avait pas pour l’heure de convergence" sur les modes d’action.

Jean-Claude Mailly, le secrétaire général de FO, a déclaré sur iTélé : "si l’on veut vraiment combattre ce plan d’austérité ensemble, il faut construire une journée de grève dans les semaines ou les mois à venir".

"Les manifestations, ça n’a pas marché", a-t-il fait valoir mais "s’il y a des rassemblements nous seront présents, s’il y a diffusion d’informations nous diffuserons des tracts".

La CFTC qui devait initialement être présente à cette réunion était finalement absente.

L’intersyndicale n’a pas appelé à la grève car "les salariés n’y sont pas prêts", a expliqué Jean Grosset (Unsa). "Les période de difficultés sociales ne sont pas des périodes de mobilisations faciles", a-t-il ajouté. L’objectif du 13 est donc d’organiser "une vraie journée d’explication auprès des salariés".

"Ce que nous avons décidé ce soir est la première étape qui permettra de construire le mouvement nécessaire contre le rouleau compresseur du gouvernement", a estimé pour sa part Bernadette Groison, secrétaire générale de la FSU.

L’intersyndicale a prévu de se réunir à nouveau le 15 décembre, afin de "tirer le bilan" de la journée du 13 décembre et d’envisager "de nouvelles initiatives en janvier".

Dans leur communiqué commun, les cinq confédérations déplorent que "le gouvernement décide des mesures dans le domaine social sans rencontrer ni entendre les organisations syndicales".

"Il fait porter les efforts sur les salariés, ce qui creuse les inégalités et plonge des milliers de familles dans les difficultés sociales", ajoute le texte.

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