Un 1er mai 2009 exceptionnel (bilans FO, CGT, CFDT, SUD)

samedi 2 mai 2009.
 

1) DÉCLARATION DU BUREAU CONFÉDÉRAL Force Ouvrière

Au soir du 1er mai, Force Ouvrière constate que la mobilisation globale est bonne pour un 1er mai même si elle est moins forte que celle du 19 mars.

Force ouvrière souligne qu’il y a de plus en plus urgence, tant de la part du gouvernement que du patronat à répondre aux revendications en matière de pouvoir d’achat des salaires et retraites, d’emploi et de services publics.

Par ailleurs, il faudra aussi répondre de manière structurelle afin que l’après-crise ne puisse en aucun cas être de même nature que l’avant-crise. Cela pose par exemple la nécessité d’une grande réforme fiscale basée sur la justice sociale et une répartition différente des richesses.

S’agissant de la mobilisation, FO rappelle que l’importance de l’unité d’action est de constituer un rapport de force et de mettre en œuvre les modalités d’action à même d’obtenir satisfaction.

Paris, le 1er mai 2009

2) Le 1er mai 2009 a vu une participation exceptionnelle aux manifestations Déclaration CGT

La CGT recense près de 1 200 000 manifestants pour 283 initiatives sur l’ensemble du territoire. C’est 5 fois plus important qu’en 2008, 3 fois plus important qu’en 2003 année du conflit sur les retraites.

Cette troisième journée de mobilisation interprofessionnelle coordonnée cette année, par la participation de nombreux salariés du privé et du public issus de grandes comme de petites entreprises, de retraités, de chômeurs, des étudiants… marque une nouvelle étape et atteste d’une réelle détermination à ce que les revendications soient rapidement entendues.

L’appel unitaire inédit des syndicats pour ce 1er Mai a contribué à mobiliser de nouveaux participants aux manifestations, parfois venus en famille.

Ce 1er Mai a contribué à élargir l’engagement des salariés dans l’action.

L’exigence de réponses concrètes aux problèmes d’emploi, de chômage, de protection sociale, de pouvoir d’achat, de services publics, était au cœur des revendications portées dans les cortèges.

C’est la confirmation de la justesse des revendications contenues dans la plateforme commune des syndicats.

Le Président de la République, le Gouvernement et le Patronat auraient tort de banaliser la situation alors que 70% de français approuvent la démarche des syndicats.

L’entêtement gouvernemental et patronal est une nouvelle fois dénoncé.

Des réponses concrètes et urgentes sont attendues dans les entreprises, les branches, les territoires et au niveau national.

La CGT invite ses organisations à prendre appui sur cette journée réussie pour être à l’initiative d’autres rendez-vous dans les entreprises et les branches professionnelles.

La CGT assurera sa participation aux euromanifestations de Madrid, Bruxelles, Berlin et Prague les 14, 15 et 16 mai en convergence avec les autres salariés et leurs syndicats en Europe.

La CGT contribuera lors de la réunion intersyndicale du lundi 4 mai à dessiner de nouveaux rendez-vous revendicatifs de hauts niveaux coordonnés pour les mois de mai et juin.

C’est bien en poursuivant sur une démarche de rassemblement et d’élargissement de la participation à la lutte que nous créeront les meilleures conditions afin que les revendications soient satisfaites.

Montreuil, le 1er mai 2009

3) Un 1er mai réussi Site national CFDT

Tout en se félicitant de la forte mobilisation, François Chérèque interpelle le gouvernement, mais aussi lle patronat qui porte une part de responsabilité dans la situation actuelle.

"Il y a cinq à six fois plus de manifestants que lors d’un 1er mai traditionnel" assurait François Chérèque au départ du cortège parisien. Selon lui, "on a une mobilisation qui est très significative et qui est importante, donc, il faudrait que le gouvernement arrête ce regard de haut, en disant c’est une manifestation de plus". Or "on a un gouvernement qui nous dit allez-y manifester, cela nous arrange, mais le gouvernement doit sortir de cette observation et aller plus loin". Et le secrétaire général de la CFDT d’ajouter : "ce que j’attends d’un gouvernement, et en particulier d’un ministre du Travail, ce n’est pas qu’il soit un observateur des problèmes du social, c’est qu’il soit un acteur".

Le patronat également interpellé

Avant même le départ de la manifestation parisienne, François Chérèque avait prévenu que "cette manifestation s’adresse aussi au patronat car aujourd’hui on a des preuves que le comportement patronal est en train de changer dans les entreprises, la tension monte. Il y a une grande responsabilité patronale". Ainsi s’étonne-t-il "de ne pas avoir de réponse" à sa proposition d’une "négociation avec le patronat pour faire en sorte que les jeunes restent dans les entreprises".

Quant à la suite de l’intersyndicale, le secrétaire général de la CFDT a déclaré : "on se mettra d’accord, on est en capacité pour la première fois depuis des décennies de se dire on est d’accord sur l’essentiel" grâce à "une unité syndicale forte". Et conclure : "Ce qui est fantastique aujourd’hui, c’est que tout en assumant nos différences, on est toujours unis. Je peux vous faire le pari qu’on restera unis dans les mois qui viennent".

4) Un premier mai historique ? Oui ! Déclaration des syndicats Solidaires

Huit organisations syndicales ont appelé nationalement à des manifestations unitaires ce 1er mai 2009. C’est historique, puisque cela n’est jamais arrivé auparavant. Cela correspond à un fort besoin d’unité, exprimé par des millions de travailleurs/ses et de manifestant-e-s. L’Union syndicale Solidaires pour qui la recherche d’unité syndicale est un souci constant, juge positivement cette démarche, et regrette les quelques réflexes sectaires rencontrés dans certains départements.

Mais nous voulons des victoires sociales et refusons de payer leur crise !

29 janvier, 19 mars, 1er mai, … une journée d’action toutes les 6 semaines, ça permet des démonstrations de colère, de révolte, de résistance, de volonté de se battre collectivement. C’est important de se retrouver ensemble : du secteur public et du secteur privé, travailleur/ses en activité, chômeurs/ses, retraité-e-s, en formation,…

Mais il faut franchir un cap. Poursuivre dans cette stratégie des seuls « temps forts » bimestriels, c’est reprendre une tactique qui a déjà montré qu’elle aboutissait à une défaite du mouvement social. L’Union syndicale Solidaires l’a dit au lendemain du 29 janvier, répété après le 19 mars, et c’est maintenant une urgence : la grève générale interprofessionnelle est la perspective qu’il faut fixer et préparer.

Des collectifs interprofessionnels existent localement et mobilisent dans l’unité. Au-delà de l’Union syndicale Solidaires et de ses syndicats, cette exigence est portée aussi par des équipes syndicales d’autres organisations.

Dans le secteur privé, l’urgence est là : il est nécessaire de coordonner nationalement les luttes menées localement contre les licenciements qui se multiplient : dans l’Industrie, le Commerce, les Services, … partout !

La convergence est aussi nécessaire pour les services publics : santé, poste, fonction publique, rail, énergie, éducation, recherche, protection sociale, … nous sommes tous concerné-e-s par ces combats, qui seraient plus efficaces réunis.

Chaque jour, les millions de salarié-e-s sont toujours plus victimes de la crise d’un système qui n’est pas le leur !

Patronat et gouvernement mènent une guerre ouverte contre les salarié-e-s, pour préserver leurs acquis, leurs taux de profit, leur richesse, leur pouvoir ; les patrons continuent d’engranger dividendes, stock-options, revenus exorbitants, fortunes invraisemblables, Chaque jour, il y a des grèves, manifestations, occupations d’entreprises.

Les organisations syndicales ont pour rôle de les appuyer, les développer, les coordonner, … les faire gagner !

Par la grève générale interprofessionnelle, imposons un autre partage des richesses !

L’union syndicale Solidaires met quatre points en avant :

- > Interdiction des licenciements dans les entreprises qui font des profits, nouveau statut du salarié garantissant la continuité des droits, indemnisation à 100% du chômage partiel payé par un fonds patronal mutualisé, réduction du temps de travail, car les salarié-e-s n’ont pas à payer la crise alors que les entreprises accumulent les profits.

- > Augmentation générale des salaires, des pensions, du SMIC et des minima sociaux, 300 € pour toutes et tous immédiatement, parce que les salarié-e-s n’ont pas à payer la crise, alors que patronat et actionnaires engrangent toujours dividendes et rémunérations exorbitantes.

- > Des moyens supplémentaires, l’arrêt des suppressions d’emploi et de nouvelles orientations pour les services publics, pour que les droits fondamentaux soient accessibles à toute la population : emploi, santé, éducation, transport, communication,…

- > En finir avec la fiscalité qui favorise les riches : suppression du bouclier fiscal, du paquet fiscal, de la défiscalisation des heures supplémentaires, et TVA à taux zéro sur les produits de première nécessité, augmentation de la fiscalité sur les hauts revenus et le patrimoine…

Une nouvelle rencontre intersyndicale a lieu le 4 mai. Cette fois, il doit en sortir un appel à la grève, et au mois de mai !


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