Paris Dakar Cinq cents connards restent sur la ligne de départ

samedi 5 janvier 2008.
 

En raison des problèmes de sécurité en Mauritanie, notamment suite à l’assassinat de quatre touristes français dans ce pays africain, l’ASO a finalement pris la décision d’annuler l’édition 2008 du Paris-Dakar. "La crainte des menaces terroristes a été plus forte et Amaury Sport Organisation (ASO) a été contrainte d’annuler le Lisbonne-Dakar-2008. C’est la première fois depuis sa création en 1979 que ce rallye n’a pas lieu". Voici quelques réactions relevées sur Bellaciao à l’annonce de cette catastrophe médiatique :

* OUAIII Enfin une bonne nouvelle !

Désolée, mais moi ce rallye, ça fait un bail que je ne peux plus le supporter.

Aller massacrer de la dune, cramer du pétrole pour le plaisir de quelques marques et de grosses boîtes, dans un mépris total pour les populations du coin...pfff ça commençait à bien faire (et pourtant je crache pas sur le plaisir des sports dits mécaniques, mais là ça va trop loin). Bien il était temps que ça cesse.

* Je me félicite que ce triste divertissement de pays riches soit annulé. D’autant que biens des vies humaines seront épargnées car tous les ans des enfants africains sont écrasés par les bolides. Qu’est allé faire dans cette galère, le médiatique rebelle et chanteur Balavoine ? Y trouver la mort.

* Ah mais quelle bonne nouvelle pour l’année 2008 ! Moins de gosses à se faire estropier dans le désert, du bonheur pour la journée qui s’annonce.

Ci-dessous, l’appel de Monde Solidaire contre ce rallye, la célèbre chanson de Renaud, puis un billet d’humeur de Brigitte Blang.

1) APPEL déjà ancien de Monde Solidaire contre ce rallye

Depuis 1979, le rallye Paris-Dakar défie la conscience démocratique. Une caravane agressive d’engins rutilants traverse pendant plusieurs jours les pays les plus démunis d’Afrique. Non seulement la faune et la flore autochtones sont dévastées, piétinées et détruites, mais les populations locales ne sont pas plus respectées.

Plusieurs victimes, morts et blessés ont déjà été sacrifiés à ce luxe néo-colonialiste indécent qui étale aux yeux de la population du Sud, affamées par les guerres et les maladies, le luxe technologique des multinationales du Nord dominateur.

Cet étalage de richesses dans des pays où les populations ont juste de quoi survivre n’est pas admissible et doit être condamné au nom du respect des droits élémentaires de la personne humaine. Ce n’est pas parce que les régimes, autoritaires pour la plupart, de ces Etats cautionnent par leur silence ou leur active complicité ces escapades de nostalgiques de la coloniale que nous devons nous taire sur ce scandale.

Pouvons-nous accepter cette libre circulation « à tombeau ouvert » quand des milliers de jeunes africains sont condamnées en Europe à la pire clandestinité, à l’expulsion par charters entiers ou encore à la noyade dans le détroit de Gibraltar ?

Pouvons-nous accepter le gaspillage de centaines de milliers de litres d’essence, brûlés en pure perte pour la seule gloire de quelques constructeurs et sponsors rapaces dans des régions où survivre est chaque jour un exploit ?

Le Rallye-Dakar sert à entretenir les fantasmes de puissance, de vitesse et de domination liés à la « bagnole ». Ils sont source de violence routière mais aussi de juteux profits pour les lobbies automobiles. Pouvons-nous admettre que l’Afrique qui s’enfonce chaque jour un peu plus dans la pauvreté, la maladie ou la guerre soit le terrain de jeu de quelques « défoncés de la vitesse » en mal d’aventure ?

Depuis 1979, ce rallye a fait plus de 30 morts. Combien en faudra t-il encore pour déclarer hors la loi cette compétition sportive que les populations et gouvernements d’Europe refuseraient (avec raison) dans leur propre pays ? Nous ne pouvons pas admettre en Afrique ce que nous ne saurions tolérer chez nous.

Aussi les soussignés, condamnent-ils le Rallye-Dakar comme un immense et inutile gaspillage d’argent et d’énergie, comme une provocation néo-colonialiste au moment où les pays du Sud refusent les diktats des USA et de l’Union Européenne en matière de commerce. Ils exigent que le gouvernement français et les pouvoirs publics refusent toute aide directe ou indirecte à cette honteuse entreprise. Ils demandent aux gouvernements des pays traversés de refuser leur concours à ce rallye et appellent toutes les organisations démocratiques et humanitaires à constituer un front commun pour dénoncer publiquement et par tous les moyens appropriés ce rallye qui s’apparente à une croisade de négriers.

http://www.monde-solidaire.org/spip...

2) Cinq cents connards sur la ligne de départ Chanson de Renaud Séchan

Cinq cents connards sur la ligne de départ

Cinq cents blaireaux sur leurs motos

Ca fait un max de blairs

Aux portes du désert

Un paquet d’enfoirés

Au vent du Ténéré

Le rallye mécanique

Des Mad Max de bazar

A r’commencé son cirque

Au soleil de janvier

Vont traverser l’Afrique

Avec le pied dans l’phare

Dégueulasser les pistes

Et revenir bronzés

Ravis de cet obscène

Et pitoyable jeu

Belle aventure humaine

Selon les journaleux

Cinq cents connards sur la ligne de départ

Cinq cents couillons dans leurs camions

Ca fait un max de blairs

Aux portes du désert

Un paquet d’enfoirés

Au vent du Ténéré

Passe la caravane

Et les chiens n’aboient plus

Sous les roues des bécanes

Y’a du sang répandu

C’lui des quelques sauvages

Qui ont voulu traverser

Les rues de leurs villages

Quand vous êtes passés

Comme des petits Rommel

Tout de cuir et d’acier

Crachant vos décibels

Aux enfants décimés

Cinq cents connards sur la ligne de départ

Cinq cents guignols dans leurs bagnoles

Ca fait un max de blairs

Aux portes du désert

Un paquet d’enfoirés

Au vent du Ténéré

Combien d’années encore

Ces crétins bariolés

F’ront leur terrain de sport

D’un continent entier

Combien d’années enfin

Ces bœufs sponsorisés

Prendront l’sol africain

Pour une cour de récré

Dans leurs joutes odieuses

Les bonbons bien au chaud

Au fond de leurs délicieuses

Combinaisons fluo

Cinq cents connards sur la ligne de départ

Cinq cents blaireaux sur leurs motos

Ca fait un max de blairs

Aux portes du désert

Un paquet d’enfoirés

Au vent du Ténéré

(paroles de Renaud Séchan)

3) Billet d’humeur de Brigitte Blang (PRS 57)

A votre avis, il l’a écrite quand, cette chanson, Renaud ?

En 1991... 15 ans, 15 ans à essayer de dire... Mais comme pour l’enduro du Touquet, rien ne se passe, les foules ébahies continuent à admirer les « exploits ».

Et dans l’Equipe, on nous dit qu’il va falloir, cette année, éviter les « incidents » de 2006. Incidents ? Késako ? Oh ! Pas grand-chose, une bricole, à peine de quoi s’émouvoir : 2 gamins fauchés par des bagnoles sur le circuit. Attends, qu’est-ce qu’ils faisaient là, ces mômes ? Pouvaient pas être comme tout le monde à l’école ou devant leur télé, pendant que les camions passaient ?

Ben, non... Pour eux, justement, le spectacle, c’est ces drôles de mecs, dans leurs drôles de machines... Quand on voit comment les spectateurs suivent le Tour de France, peut-on s’étonner de ce qui se passe en Afrique, au passage des bolides bariolés ? On a donc dit « incident » pour oraison funèbre de ces deux gamins-là...

L’image, c’est le seul moyen de se déplacer dans le désert, quand on est un touriste, ça ou ses pieds, éventuellement. Le risque, alors, il est pour vous, seulement pour vous... Et pas bien grand, en plus.

Brigitte Blang PRS 57


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