Idéologie dominante et sondage sur l’austérité (par ATTAC)

mercredi 18 janvier 2012.
 

Dans "L’idéologie allemande", Marx et Engels montrent que "les pensées de la classe dominante sont aussi, à toutes les époques, les pensées dominantes".

Quelques décennies plus tard, Jaurès indiquera, de son côté, la seule voie à ses yeux, pour vaincre l’idéologie dominante : "Il faut un peuple éduqué pour mener une politique de changement véritable [...] Ce n’est pas à des classes nonchalantes et assoupies, c’est à des classes agissantes, prévoyantes, hardies que le prolétariat doit arracher leur privilège. Comment le pourrait-il s’il n’a pas avec lui l’ensemble de la nation ?".

Jusqu’à la caricature, un sondage d’Ipsos réalisé les 2 et 3 décembre 2011 et publié dans Le Monde du 7 décembre, semble bien illustrer, en ce 21ème siècle, la justesse des analyses avancées au 19ème !

Dans cette enquête, une majorité écrasante des sympathisants Modem et UMP estime que la politique de rigueur du gouvernement est "au bon niveau" ou "ne vas pas assez loin". En face, si on peut dire, approuvent cette politique :

- les sympathisants de Europe Ecologie Les Verts 44%

- les sympathisants du PS 31%

- les sympathisants du Front de gauche : 22%

Le même sondage tente d’évaluer la réaction des Français aux "menaces" pesant sur le triple A.

En effet, la question n’est pas de connaître le bien fondé et la justification de cette gymnastique mais de croiser les doigts. Il n’est pas même besoin, comme le recommandait Blaise Pascal, de s’agenouiller pour implorer de Dieu, la foi !

Dans ce cas, elle est naturelle. En tout cas cette dégradation serait, selon ce sondage, jugée "grave" pour 54 % des Français !

L’idéologie dominante agit, là, à plein puisque plus on va vers la droite de la palette politique plus la "croyance" est large ; elle va jusqu’à 74 % pour les électeurs du Modem.

Seuls les électeurs du Front de gauche se montrent, à 42 %, peu inquiets. Il reste encore bien du travail pour les 58 % restant !

Comment pourrait-il en aller autrement quand tous les journalistes des radios et journaux majoritaires ne mettent pas en cause cette "notation", pas davantage d’ailleurs ils ne contestent la terminologie "investisseurs" utilisée ad nauseam alors qu’il convient de parler de "spéculateurs" ?

Jacques Cossart


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